USA - Cameroun : Henriette Ekwé traquée à Washington

USA - Cameroun : Henriette Ekwé traquée à Washington

USA - Cameroun : Henriette Ekwé traquée à WashingtonAprès une arrestation manquée à l’aéroport de Yaoundé, la journaliste, lauréate du “Prix du courage féminin 2011” vient d’échapper à une agression à son hôtel à Washington.

“Il est deux heures du matin à l’hôtel Mariot, un individu a frappé à la porte de ma chambre et a essayé de la forcer. Je me suis mise à hurler et il est parti. Parlez-en, je suis encore prostrée dans ma chambre.” Extrait de la dernière correspondance via Internet (au moment où nous allions sous presses) de la directrice de publication de l’hebdomadaire Bebela en séjour aux Etats-Unis dans le cadre de la réception de “l’International women of courage” (Prix international du courage initié par le département d’Etat américain). Un prix qu’elle devrait recevoir des mains de la secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton en présence de la première dame des Etats-Unis Michelle Obama ce mardi 8 mars 2011.
 
Relayant ce cri de détresse qui lui a été adressé au Cameroun, Nguimbous Batchom, un membre de l’Union des populations du Cameroun (Upc), dans un mail envoyé hier 7 mars 2011 en début de soirée aux médias dont Le Messager, sonne l’alerte : “Notre camarade Henriette Ekwè  est actuellement à Washington pour recevoir le prix qui lui a été décerné (International women of courage). Elle est victime  des menaces et intimidations du pouvoir de Yaoundé. Sa sécurité n’est plus assurée.” Cette situation d’insécurité et de traque, la célèbre journaliste l’avait déjà vécue quelques heures avant son départ du Cameroun, le 4 mars dernier.

Selon notre confrère La Nouvelle dans son édition d’hier 7 mars, la journaliste Henriette Ekwé Ebongo a fait l’objet d’une traque accentuée depuis quelques temps. Une traque qui a conduit à une confusion le 5 mars dernier à l’aéroport international de Yaoundé. Selon des sources, le passeport de l’avocate et défenseur des droits de l’Homme, notamment ceux des homosexuels, Me Alice Nkom a été confisqué pendant de nombreuses heures par des agents de la sécurité intérieure. Ces policiers en civil auraient clairement affirmé être à la recherche d’Henriette Ekwé avec qui les flics l’auraient confondue.

Certaines indiscrétions émanant des milieux sécuritaires affirment qu’Henriette Ekwè est effectivement dans le viseur du pouvoir de Yaoundé. On n’a pas oublié qu’il y a quelques mois, elle avait fait l’objet d’une convocation par le Dgre (contre-espionnage camerounais) qui voulaient l’entendre entre autres sur son rôle dans l’affaire Bibi Ngota, du nom de ce journaliste décédé en prison dans des circonstances encore troubles alors qu’il enquêtait sur des retro-commissions concernant l’acquisition d’un bâteau-hôtel par la Snh...

La journaliste a  donc pu échapper à cette souricière grâce à certaines indiscrétions et à la mobilisation de certaines chancelleries installées à Yaoundé, notamment celle des Etats-Unis, à en croire La Nouvelle. Mais , visiblement, cela n’a pas atténué l’ardeur de ses poursuiveurs qui entendent ainsi la traquer même aux Etats-Unis. Comme nous l’indiquions déjà dans notre édition du 2 mars dernier, “Henriette Ekwé fait partie des dix femmes qui ont été sélectionnées à travers le monde  par le département d’Etat américain pour recevoir le prix du courage pour les combats menés dans la lutte pour la démocratie.” En outre, la journaliste est la première camerounaise à recevoir ce prix mais aussi la seule Africaine sélectionnée au cours de l’édition en cours.

Pour l’ambassadeur des Etats-Unis, ce Prix est la conséquence de l’implication de la journaliste dans le combat pour la liberté d’expression et la bonne gouvernance au Cameroun. Allusion à son engagement dans les organisations telle Transparency international (Ti), l’Union des journalistes du Cameroun (Ujc) et le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc). Robert P. Jackson affirme par ailleurs que le Cameroun, comme tous les pays du monde y compris les Etats-Unis, ont besoin des femmes de courage comme Henriette Ekwé “pour s’assurer que les gouvernements sont responsables et que les sociétés poursuivent leur quête de liberté, de justice, de paix et d’égalité.” Visiblement, cela ne plaît pas à tout le monde...

© Source : Le Messager via cameroonvoice.com


09/03/2011
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