USA - Affaire DSK : les mensonges de Nafissatou Diallo

USA - Affaire DSK : les mensonges de Nafissatou Diallo

USA - Affaire DSK : les mensonges de Nafissatou DialloSi Dominique Strauss-Kahn bénéficie d’un non-lieu ce mardi, c’est donc parce que son accusatrice est une menteuse, explique le procureur de New York, dans un document de 25 pages, rendu public lundi soir. Il liste un nombre il est vrai impressionnant de mensonges, contradictions et incohérences dans les récits successifs que la femme de chambre a dû faire depuis sa rencontre avec DSK le 14 mai. Voici les principaux :

1. Entre mai et juillet, Nafissatou Diallo a livré aux enquêteurs pas moins de trois versions différentes de ce qu’elle avait fait, sitôt après l’agression présumée, peu après midi le 14 mai. Du 14 mai au 28 juin, et notamment devant le grand jury qui a inculpé DSK, elle raconte avoir fui la chambre de DSK (la suite 2806) aussitôt le crime perpétré et s’être réfugiée au bout du couloir du 28ème étage, où un supérieur l’a retrouvée. Le 28 juin, elle reconnaît avoir menti sur ce point. Elle raconte qu’après l’agression elle est allée finir de nettoyer une autre chambre, la 2820, où elle a passé l’aspirateur, nettoyé les miroirs et astiqué des meubles.

Elle est ensuite retournée dans la suite 2806 et l’a nettoyée aussi, avant de rencontrer son supérieur dans le couloir, en allant vers un placard à linge. Le 27 juillet enfin, lors d’un nouvel interrogatoire, les enquêteurs lui objectent qu’elle n’est même pas restée une minute dans la chambre 2820 : les cartes magnétiques de l’hôtel indiquent qu’à 12 heures 26 elle est entrée dans la chambre 2820 puis retournée dans la chambre 2806. Elle explique alors qu’elle avait déjà fait le ménage de la 2820 le matin et n’y est retournée que pour récupérer du matériel de nettoyage.

2. A deux reprises, le 16 et le 30 mai, Nafissatou raconte aux procureurs avoir été victime d’un viol collectif en Guinée. Le 30 mai en particulier, elle fait un récit « précis et poignant » du nombre de ses attaquants, et de la présence de sa fille de 2 ans alors, « arrachée à ses bras et jetée au sol ». Elle montre des cicatrices, qu’elle attribue à ce viol. « Les deux fois, la plaignante a raconté le vol avec beaucoup d’émotion et de conviction,  écrit le procureur : elle pleurait, parlait avec hésitation, et semblait désespérée, ce que l’on pouvait comprendre »… Quelques jours plus tard, le 8 et 9 juin, Nafissatou avoue avoir « entièrement inventé cette agression ».

Elle a raconté tout cela pour rester cohérente avec sa demande d’asile, où elle avait fait état de ce viol, explique-t-elle. Les procureurs vérifient et découvrent… qu’il n’est pas question de viol dans son dossier d’asile. Nafissatou Diallo explique alors qu’elle avait répété ce récit de viol avec un homme qui l’avait préparé à sa demande d’asile, cassette vidéo à l'appui… Pour le procureur, il est non seulement «très significatif » que l’accusatrice ait déjà inventé un récit de viol, mais aussi qu’elle ait une telle « capacité à raconter une fiction avec une conviction totale ».

3. Les broutilles. Pour faire bonne mesure, le procureur mentionne aussi toute une série d’autres arrangements de Nafissatou avec la vérité, qui n’ont pas forcément rapport avec l'affaire en cours, mais contribuent à noircir le personnage. On apprend ainsi qu’elle est entrée aux Etats-Unis avec les papiers d’une autre personne et qu’elle a falsifié ses déclarations de revenus (elle ne déclarait pas son salaire du Sofitel) pour pouvoir bénéficier d’un appartement réservé aux familles à faibles ressources.

Le procureur s’interroge aussi sur des dépôts répétés de cash, pour un montant total de 60 000 dollars, découverts sur son compte bancaire. Nafissatou a expliqué avoir permis à son fiancé d’utiliser son compte pour des dépôts qu’elle pensait liés à un commerce de vêtements et accessoires. Le fiancé est en prison pour trafic de marijuana… Le procureur n’a pas apprécié enfin que la plaignante lui assure qu’elle ne s’intéressait absolument pas à l’argent de DSK, alors qu’elle a discuté de la question au téléphone avec ce fiancé, puis déposé plainte au civil le 8 août pour obtenir des compensations financières.

La procédure américaine exige que l’accusatrice soit parfaitement « crédible » pour convaincre 12 jurés, à l’unanimité et « au-delà du doute raisonnable » que sa version des faits est bien la bonne. Il est patent que Nafissatou Diallo ne correspond pas vraiment au casting.

 Devant le palais de justice de Manhattan ce lundi soir, quelques femmes ont tenté de faire valoir qu’on fouille là un peu trop la personnalité de celle qui est tout de même censée être la victime, tandis que la « crédibilité » de Strauss-Kahn, l’agresseur présumé, n’est guère questionnée. «Si on ne remplit pas correctement sa déclaration d’impôts, on ne peut donc pas être victime d’un viol ? » s’indigne Danette Chavis, militante des droits civiques, venue manifester lundi devant le tribunal. On parle beaucoup de la crédibilité de Madame Niallo, mais quelle est celle de Monsieur Strauss-Kahn ? On sait qu’il est accusé de viol en France, qu’il est marié et qu’il collectionne les aventures, est-ce là un modèle de moralité ? » Les protestataires ont promis de revenir ce mardi devant le tribunal, mais lundi, elles n’étaient que quelques dizaines.

© Source : liberation.fr


23/08/2011
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