Université de Douala: Le recteur de l’université de Douala accusé d’escroquerie

YAOUNDÉ - 24 Mai 2012
© Boris BERTOLT | Mutations

Les Populations de Mankoulang près de Souza accusent Bruno Bekolo Ebe d'avoir arraché un terrain de 200 hectares sans compensations.

Le recteur de l'université de Douala, Bruno Bekolo Ebe, doit se rendre ce jour à Mankoulang près de Souza pour s'entretenir avec les populations de ce village situé à moins de 50 km de Douala afin de garantir l'implantation d'un nouvel campus de l'université dé Douala sur ce Site. Le recteur fait en effet face à une fronde que les populations de ce village ont engagé depuis plusieurs mois contre l'université de Douala. Elles accusent le recteur d'escroquerie et de tenter d'arracher, sans négociations, ni compensations, leurs terres d'une superficie de 200 ha pour la construction d'un bloc pédagogique dont le coût est évalué à 200 millions FCFA.

En effet, en 2001, par le truchement de Mme Belle Wangue Thérèse, alors secrétaire générale de l'université de Douala et épouse du chef du village de Mankoulang-Souza, Belle Wangue Eugène, l'université de Douala sollicite 200 hectares de terrain sur une superficie de 1575 hectares détenu par 52 personnes. Les populations marquent leur accord. Elles réclament, en contre partie, une compensation financière, des routes et des lotissements, «mais surtout, de déguerpir les occupants sans droits ni titre sur certaines parcelles de ce terrain».

Un accord formel est conclu en 2006 entre les deux parties. L'université de Douala accepte les 200 hectares mis à sa disposition, mais s'engage à ouvrir des négociations avec la communauté de Mankoulang sur les compensations liées à cet octroi. Un accord de cession de terrain, accompagné de la désignation de quatre mandataires (Epee Wangue, Massot et Makota Joseph) est prononcé par un juge. Mais six ans plus tard, rien ne suivra.

Contre toute attente, le 16 mars 2009, une cérémonie officielle dite de «rétrocession» des 200 hectares de terrain à l'université de Douala par le chef de la communauté Mankoulang, Belle Wangue Eugène, est organisée. Le titre foncier N° 11069 du Moungo, d'une superficie de 200 ha, morcelé sur le titre foncier mère N° 2234 du Moungo appartenant à la communauté Mankoulang-Souza, est remis au recteur de l'université de Douala, Bruno Bekolo Ebe. D'après nos sources, «Bruno Bekolo Ebe, compte tenu de ses bons rapports avec Mme Belle Wangue Thérèse, a exclu les trois autres mandataires de la communauté Mankoulang pour négocier avec Belle Wangue Eugène». Pourtant, le recteur de l'université de Douala avait connaissance du fait que Belle Wangue Eugène n'a reçu aucun mandat pour agir seul.

De plus, nous avons appris au ministère de l'Enseignement supérieur que des négociations ont été menées unilatéralement par Bruno Bekolo Ebe qui jouit, d'après Mme Avom de la cellule juridique, d'une «autonomie administrative et financière.» Ainsi d'après les informations communiquées par le ministère de l'Enseignement supérieur, «d'importantes sommes d'argent ont été débloquées par l'Etat du Cameroun pour dédommager les populations de Mankoulang-Souza», mais rien n'a été fait jusqu'à ce jour. D'après nos sources, le 16 mars 2009, le recteur de l'université de Douala avait débarqué à Mankoulang avec trois bœufs, trois moutons, des chèvres et des oignons comme compensation.

Rendu à ce jour, plusieurs questions attendent des réponses: quelles sommes l'Etat du Cameroun a-t-il déboursé pour l'acquisition du terrain de Mankoulang? Comment cet argent a-t-il été utilisé? Le ministre de l'Enseignement supérieur a-t-il été associé et informé du processus d'acquisition de ce terrain, en tant que tutelle?



24/05/2012
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