Université Catholique: Tonyè Bakot, le tribalisme et les inquisiteurs

YAOUNDÉ - 03 Septembre 2012
© Mamouda Labaran | La Météo

Le 11 juin dernier, le grand chancelier répercutait au doyen de la faculté des Sciences sociales et de Gestion, les préoccupations du Conseil supérieur de l'établissement relatives aux statistiques des étudiants et des enseignants y admis.

Depuis lors, le simple messager qu’il fut se trouve dans les fourches caudines de certains clans, furieux du «message». La polémique comme un feu mal éteint couve sous les cendres. Il en sera ainsi aussi longtemps que perdurera la manipulation des personnes qui font leur miel de cette affaire de «tribalisme contre les ressortissants de l’Ouest à l’université catholique d’Afrique centrale (Ucac)». Des personnes en mal de sensation pour la plupart. En vérité, un certain lobby tribal qui n'a pour seul mandat que celui qu'il s'invente, crie à la chasse aux sorciers pour mieux livrer au bûcher de l'opinion leur sorcier à eux. Question de positionnement pro domo? Mgr Tonye Bakot est-il tribaliste parce qu'il a répercuté une décision du conseil supérieur de l'Ucac? Décision que peut-être dans son for intérieur, il n'apprécie pas. Mais qu'il eût bien fallu que le grand chancelier de l'Ucac qu'il est en touche un mot au doyen de la faculté des Sciences sociales et de Gestion, en l'occurrence le Pr. Birba.


Qu'est-ce qu'un Grand chancelier?

Il est comme un président de conseil d'administration dans une société. Il préside au conseil supérieur dont les représentants sont nommés par chaque conférence épiscopale des pays de l'Acerac (Association des conférences des évêques d'Afrique centrale, regroupant le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Tchad, le Gabon, la Guinée Equatoriale.)

C'est ainsi que les 7 et 8 juin derniers, un conseil supérieur convoqué par le recteur de l'Ucac, le père Richard Filakota, un Centrafricain, et avalisé par le Grand chancelier, s'est tenu sur le campus de Nkolbisson, conseil au cours duquel un certain nombre de décisions et de résolutions ont été prises. Entre autres décisions, la nomination du père Ludovic Lado, SJ, comme professeur de 3e classe; la prorogation du mandat du père Kisko Forbi, SJ, comme doyen de la faculté de philosophie; tous les deux jésuites, et bénéficiant des encouragements de l'Ucac.

Ce même conseil a reçu des statistiques concernant les enseignements et les étudiants de la faculté des Sciences sociales et de gestion de l'Ucac. Ces statistiques confirment le pressentiment des membres dudit conseil au sujet d'un certain nombre de recrutements des enseignants et des étudiants. Alors, le Conseil supérieur a demandé expressément au doyen de la faculté des Sciences sociales et de Gestion, d'éviter que «le déséquilibre régional ne perdure, et qu'on corrige progressivement cette situation devenue scandaleuse, parce que l'université catholique n'appartient pas à un pays, encore moins à une région du Cameroun qui en compte dix. Le conseil supérieur estime que c'est une exigence de charité sinon de justice».

En outre, les décisions qui sont prises doivent être rendues officielles par un mandataire qui n'est autre que le Grand chancelier, qui ne prend pas de décision en son nom, Mais au nom de la collégialité épiscopale qu'il représente. Evitons donc l'amalgame qui consiste à faire croire ou laisser entendre qu'un émissaire est contre une région donnée. Mgr Tonye Bakot ne saurait agir ainsi sans outrepasser ses prérogatives de mandataire. En somme, et comme l'a martelé l'archevêque métropolitain de Yaoundé dans une mise au point publiée au plus fort de la polémique: «les évêques sont des pasteurs qui doivent promouvoir la justice, la charité, le bien commun. En demandant que l'université catholique soit ouverte à tous en Afrique centrale, ce conseil ne fait que réaliser la mission de l'Eglise, où tous sont invités au partage, en tenant compte des compétences et du mérite, bien sûr. En invitant tous au partage et à la probité éthique, cela ne peut être qu'évangélique.»

Par ailleurs, et ce n'est un secret pour personne, dans le cas précis du Cameroun, aujourd'hui demain comme hier, l'équilibre à tous les niveaux (ou presque) reste une base incontournable sur laquelle sont bâtis la paix, la stabilité et le développement. Avis donc aux pécheurs en eau trouble!




03/09/2012
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