Une camerounaise mariée sans le savoir

Une camerounaise mariée sans le savoir

Cameroun : Une camerounaise mariée sans le savoirAutres temps, autres mœurs, disaient les Latins. Ils voulaient ainsi montrer que les mœurs évoluent au rythme du temps pour aboutir à ce qu’on a pu appeler « la civilisation de l’universel » ayant pour objectif principal la valorisation de la personne humaine quels que soient sa race ou son continent.

Certaines tribus du Cameroun se sentent- elles aussi concernées par cette valorisation ?  Difficile de répondre par l’affirmative  notamment dans le domaine du mariage où les habitudes  dans certaines tribus ont la peau dure. Si le mariage entre tribus ne partageant pas la même langue, naguère impossible,  commence à entrer dans les mœurs  dans notre pays, le choix de  l’époux pour la fille  dans certaines familles,  relève encore (hélas) de la compétence des parents et même de la grande famille. A preuve, cette histoire plutôt pathétique d’une jeune fille donnée en mariage à l’âge de 11 ans et …à son insu.

N. Yvette dont l’âge approche la trentaine est une fille qui poursuit sereinement ses études universitaires aux USA. Depuis quelque temps, elle a perdu le sommeil. De fait, elle vient d’apprendre qu’elle avait  été mariée coutumièrement à un jeune homme qu’elle ne connaît pas et qu’elle n’a jamais vu du fait de son expatriation depuis une dizaine d’années.    Sa famille avait  « mangé » sa dot alors qu’elle avait à peine 11 ans en 1995 et à son insu. Actuellement, la belle-famille estime qu’il est temps de célébrer le mariage.  Belle adolescente de 11 ans au teint clair et  au sourire angélique,  Yvette  avait  alors été choisie par une famille d’une contrée voisine qui n’a pas résisté à ces charmes et qui  l’a destinée à son fils de la même tranche d’âge. Petit poisson deviendra grand… se disait-on. Entre-temps, les deux jeunes grandissaient en âge, chacun de son côté, sans naturellement être au courant des desseins des deux familles. Le soi-disant fiancé a été mis au courant du choix de ses parents qu’il accepte volontiers. Au nom de la tradition. Le temps semble venu pour la phase concrète des choses.

Depuis quelques années, la belle-famille s’inquiète de ne plus voir sa  belle-fille. Des assurances leur ont été données : elle est allée aux études et elle rentre bientôt pour la célébration du mariage. Les années passent, et c’est toujours la même version qui leur est servie. La patience a des limites, dit-on souvent, surtout dans le domaine sentimental. Actuellement, le fiancé veut se responsabiliser en épousant la femme choisie par ses parents. Il réclame son épouse. C’est pour cela que la belle-famille a décidé de mettre l’affaire sur la place publique. Pas question de reprendre la dot versée, même avec des intérêts. Leur belle-fille ou rien, clame la famille du garçon. La mère d’Yvette, A. Marie,  qui avait elle aussi consenti à cette union,  est dès lors pointée du doigt : elle joue un rôle plutôt trouble.

Informée finalement de son statut d’épouse depuis des lustres selon une certaine coutume, N. Yvette est tombée dans les pommes et a été transportée à l’hôpital dans sa ville de résidence. Lorsqu’elle s’est  remise de ce choc, sa réponse a coulé de source : les engagements pris par sa famille n’engagent que ceux qui les ont pris.  Cependant, elle est envahie par un sentiment de peur lorsqu’elle apprend que sa soi-disant belle famille menace de lui jeter un mauvais sort.

Triste sort que celui que connaissent encore certaines filles au Cameroun qui sont vendues par leurs familles comme du bétail.   (Affaire à suivre)

© Le Messager : Justin BIKELE


23/05/2012
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