Un pays riche et diversifié avec une diaspora divisée

Diaspora Camerounaise:Camer.beIl y a quelques mois dans les colonnes de Camer.be votre média de référence nous évoquions le bilan négatif au sein de plusieurs associations des Camerounais de la diaspora. Nous montrions d’un doigt quasiment accusateur sur plusieurs dirigeants de ces associations qui confondent quelque fois l'association qu'ils sont censés diriger à une activité familiale. A ce jour, que l'on soit à Washington, New York, Paris Moscou, Rome, Bruxelles ou Cologne, la diaspora Camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite. Toujours est-il que les récentes informations parvenues à notre rédaction  témoignent de cet échec

Si les Maliens, les Sénégalais, les Ghanéens.. pour ne citer que ceux là réussissent à s'unir autour des projets en direction de leur pays respectif, qu'est ce qui expliquerait le fait que le même son de cloche ne soit pas entendu du côté de la diaspora Camerounaise ?

Germain Eding, étudiant doctorant en sociologie à la VUB de Bruxelles circonscrit l'échec au sein des associations camerounaises en Belgique dans trois axes.

Selon cet éminent chercheur camerounais, il existe plusieurs catégories de personnes issues de l’immigration, constituant ainsi la diaspora de leur pays d'origine. Il existe une diaspora estudiantine venue étudier pour retourner ou pour rester. Il existe également une diaspora constituée des demandeurs d'asile et en dernier lieu, la diaspora constituée des enfants nés sur le territoire dans lequel vivent leurs parents. Il circonscrit la faillite au sein des associations de la diaspora africaine dans le statut et le rang social de chacun de ses membres. Un candidat demandeur d'asile ou un refugié membre d'une association constituée des médecins formés par exemple en Belgique ne se sentirait pas à l'aise au sein de ce regroupement associatif car n’étant pas issu de la même génération d’immigrant et vis versa.

De même, les enfants nés des parents issus de l'immigration ne partagent pas les mêmes visions de la réalité quotidienne avec leurs parents et sont même pour la plupart éloignés du pays d’origine de leur géniteur conclu notre source.

Léolin Patrick Djapa le président du cercle des étudiants Camerounais de Mons évoque pour sa part la malhonnêteté de certains présidents associatifs qui confondent les biens de leur association avec leur propriété privé. Situation qui contribue quelque fois à la dissolution voire la multiplication des associations ayant les mêmes buts.

Prenant l’exemple de la communauté camerounaise de Aachen en Allemagne dont il a été membre pendant plus de deux ans avant de déposer sa valise en Belgique, Léolin Patrick D. ajoute qu' il convient de souligner ici que les associations camerounaises de la diaspora sont devenues pour la plus part des regroupements truffés des dirigeants qui détournent les fonds de l'association destinés à leur  fonctionnement.

La même idée est développée par Guy Andela de l'association culturelle NSO'NGON en Belgique, qui affirme avoir demandé récemment la dissolution de son association en tant que membre fondateur parce que le président élu depuis 2004 a confondu les biens de son association à sa propriété privée. Ce dernier selon Monsieur Andela n'a jamais respecté le statut et règlement intérieur déposé aux greffes à Bruxelles. Ce qui expliquerait les raisons évoquées par  Léolin Patrick et Guy Andela

Plutôt que de reconnaître les limites dans la gestion d'une association culturelle Camerounaise de la diaspora, notre source évoque également un refus d'alternance à la tête de plusieurs associations camerounaises de la diaspora. Une fois élu, chacun cherche à s'accrocher pour l'éternité à la tête de l'association qu'il est sensé diriger.

L’on a même quelque fois découvert au sein de la diaspora camerounaise des associations portant les mêmes noms et partageant les mêmes objectifs. Quand on regarde de près les causes de cette situation, l’on se rend très vite compte que les deux associations existent du fait de leur scission.

La diaspora camerounaise devrait s’inspirer de l’exemple des Maliens, Mauritaniens, Guinéens qui ont réussi à travers leurs organisations respectives au sein de leur diaspora. Plus proche de nous l’exemple de la Nigerian Community Association de la Hollande en est la plus édifiante. Les nigérians de la Hollande sont organisés en de petits regroupements fédératifs  à l’image de leur pays avec des objectifs clairs et des projets pour leur pays qu’ils réalisent chaque année.

Au lieu de verser dans les insultes et des critiques stériles à travers les messages électroniques qui circulent dans les boites à lettres des uns et des autres, la diaspora camerounaise gagnerait à s’organiser, à se structurer et à  s’unir.Le cameroun ne changera jamais sur le plan socioculturel et politique  à travers un forum de discussion.... devenue 'outil le plus prisé par plusieurs responsables d'associations camerounaise de l'étranger.

© Camer.be : H.S


23/11/2012
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