Un film pour dire NON aux mariages précoces et forcés


Cameroun,Cameroon : Un film pour dire NON aux mariages précoces et forcésLe court métrage « Prends ma place » de 25 minutes a été projeté en avant première à Maroua.

Les communautés d’Afrique ont célébré jeudi 31 juillet, la 52e journée de la Femme africaine sous le thème : « Rôle des femmes et des filles dans l’éducation, les sciences et les technologies en vue d’une renaissance africaine ». C’était l’occasion de remettre au gout du jour la question de la scolarisation de la jeune fille du septentrion en proie aux pratiques des mariages précoces et forcés, qui constituent une violation aux droits des filles et un obstacle à leur épanouissement. Selon une étude réalisée par le réseau Dynamique citoyenne en 2009,  la région de l'Extrême-Nord enregistre 24 % de mariages précoces et forcés.

La ville de Maroua enregistre à elle seule 37,57%, et Kousseri 23,56%. A cause de ces pratiques, des milliers de filles se trouvent privées de leur enfance, avec des conséquences désastreuses sur leur santé. Ces filles se trouvent précocement privées de leur scolarité, ce qui réduit considérablement leurs rêves. La féminisation de la pauvreté dans la région est une résultante de telles pratiques. « Sur un plan plus global, ce phénomène  constitue un véritable frein à l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement en matière de l'égalité des genres et au développement de la région », fait remarquer Fidèle Djebba, présidente de l'association Rayons de soleil qui œuvre dans la promotion des droits de la fille et de la femme.

Au vu de ce constat, la nécessité de sensibiliser les populations est donc urgente. Il s'agit de toucher notamment, les chefs de famille, les leaders traditionnels et religieux, les élites et personnalités politiques contre la pratique des mariages sur les filles de mois de 18 ans et encourager par la même occasion leur scolarisation.

Le canal de communication choisi par l'association Rayons de soleil dans le cadre de la  Campagne contre les mariages précoces et forcés dans le Diamaré est le film. Intitulé en fulfulde, langue locale, «  Ho'ou babal am », qui signifie en français : «  Prends ma place » est en projection depuis le mois passé à travers les villes et villages de la région de l’Extrême-Nord dans le but essentiel de réduire le pourcentage des filles non scolarisées. C'est un court métrage de 25 mn sous titré en français. Il s'agit d'une histoire avec pour personnage central Hawa.

Forcée par son papa à aller en mariage à 13 ans chez un sexagénaire, elle voit ainsi son rêve de devenir ingénieur des ponts et chaussés s'envoler. 20 ans plus tard, c'est la camarade de classe de CM2 de cette dernière devenue médecin qui sauvera le papa de Hawa d'une maladie grave. Dans sa confession devant sa fille, le papa de Hawa a reconnu qu'il a mal agi et a pris l'engagement d'aider les jeunes filles de son village d'aller à l'école.

Dans le cadre de cette campagne qui s'achève le 30 août 2014, il est prévu une trentaine de projections suivies de causeries éducatives dans les quartiers de la ville de Maroua. Pour la présidente, « c'est une façon pour son association d'apporter sa contribution pour le respect des droits et de la dignité des filles », souligne Fidèle Djebba.

© Cameroon Tribune : Joël MAMAN


05/08/2014
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