Un économiste congolais met en garde contre un abandon « précipité » du franc CFA

L’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques de l’Université de Brazzaville, Noël Magloire Ndoba, a estimé samedi à Paris que les conditions d’un abandon du franc CFA ne sont pas actuellement réunies parce qu’aucun des 14 Etats africains concernés ne présente une économie capable de devenir la locomotive d’une nouvelle monnaie nationale.

L’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques de l’Université de Brazzaville, Noël Magloire Ndoba, a estimé samedi à Paris que les conditions d’un abandon du franc CFA ne sont pas actuellement réunies parce qu’aucun des 14 Etats africains concernés ne présente une économie capable de devenir la locomotive d’une nouvelle monnaie nationale.

« Le scénario de l’abandon du franc CFA ne me paraît pas envisageable en l’état actuel. Pour en arriver là, il faut une économie solide capable de devenir la locomotive de ce qui remplacerait le franc CFA. Je ne vois pas une telle économie ni en Afrique de l’Ouest, ni en Afrique centrale », a-t-il soutenu lors d’un entretien accordé à la PANA.

Selon M. Ndoba, qui travaille aujourd’hui à Paris comme chercheur en Sciences économiques, ce serait une régression pour les pays africains de quitter le franc CFA pour revenir à des monnaies nationales.

« Il faut absolument éviter de quitter le franc CFA pour revenir à des monnaies nationales. Ça ne sert à rien du tout d’emprunter un tel chemin », a affirmé l’ancien conseiller du président congolais Pascal Lissouba (1992-1997).

Il a plaidé pour une démarche alternative à l’abandon du franc CFA à travers la fusion de la sous-zone Afrique centrale, de la sous-zone Afrique de l’Ouest et des Comores.

« La zone franc comprend actuellement ces trois sous-zones. Dans l’immédiat, seul le scénario de la fusion de ces trois sous-zones me paraît envisageable sans difficultés majeures. En effet, je ne trouve aucune raison objective de garder d’un côté une sous-zone Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (BEAC) et de l’autre une sous-zone Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il faut intégrer ces deux sous-zones en les fusionnant », a argumenté l’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques de Brazzaville.

Pour lui, une fois la fusion de la sous-zone BEAC et de la sous-zone BCEAO réalisée, il faut envisager de rattacher la nouvelle zone non pas à la Banque de France mais directement à la Banque centrale européenne (BCE) basée à Frankfort, en Allemagne.

Après la dévaluation du franc CFA en janvier 1994, la zone franc a été éclatée en deux sous-zones.

Une sous-zone en Afrique centrale qui comprend le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le le Tchad.

La sous-zone d’Afrique de l’Ouest est composée, quant à elle, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Togo et du Sénégal.

Le franc CFA d’Afrique de l’Ouest ne peut être dépensé en Afrique centrale et inversement depuis la dévaluation de 1994.

De nombreuses ONG africaines et internationales tout comme des intellectuels africains soutiennent régulièrement la thèse de l’abandon du franc CFA autant pour des raisons économiques que politiques.

infosplusgabon




14/11/2012
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