Travaux publics: Sortie de route pour les entreprises camerounaises

YAOUNDÉ - 07 Février 2012
© Emmanuel Gustave Samnick | L'Actu

Les 100 milliards de F Cfa débloqués pour le programme de réhabilitation d'urgence de certains axes routiers tombent dans l'escarcelle des étrangers.

Le courrier confidentiel du secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motazé, est arrivé le 17 janvier au ministère des Travaux publics. Il porte sur l'autorisation que le chef du gouvernement et autorité des marchés publics au Cameroun, donne pour la passation des marchés par voie de gré à gré, en vue de «la réalisation en urgence d'un programme spécial de construction et de réhabilitation des grands axes routiers par les fonds domiciliés au «guichet entretien» du Fonds routier».

Cette autorisation, qui serait conforme «aux très hautes instructions du président de la République», est une réponse à la demande formulée dans ce sens par le ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, par lettre adressée au Premier ministre le 6 janvier 2012. La réponse du PM est donc favorable pour attribuer, de gré à gré, c'est-à-dire sans passer par la longue procédure de passation prévue par le code des marchés publics, les marchés de réhabilitation de certains axes routiers.

A la lecture de la lettre signée du secrétaire général des services du PM, on se rend compte que la manne de 100 milliards de F Cfa réservés aux neuf chantiers en question, échouera pour l'essentiel dans l'escarcelle des entreprises étrangères. Les heureux bénéficiaires de cette procédure d'urgence se nomment en effet, pour les travaux de réalisation, Razel, Arab Contractors, DTP Terrassement, Ets Hab, Sogea-Satom, Matière, Super Confort et Buns. Seules ces deux dernières entreprises sont camerounaises. Dans le volet contrôle des travaux, le gouvernement s'est là aussi retourné vers l'expertise étrangère: Louis-Berger, Egis, SCET; seul le groupement RRI/Rodcom faisant exception.

La lettre précise que le ministre des Travaux publics, conformément aux dispositions de l'article 128 du Code des marchés publics, doit à présent soumettre les dossiers y afférents pour avis, aux commissions de passation des marchés compétentes et à la commission spécialisée de contrôle des marchés de routes et autres infrastructures. Mais c'est en réalité pour la pure forme, puisque la hiérarchie nationale en matière des marchés publics qu'est la primature a déjà tranché et opté pour cette solution de gré à gré, avec l'attribution des marchés précis à des structures précises. Aucune commission ne remettra donc en cause l'option prise par le gouvernement.

Le ministère des Travaux publics aurait déjà trouvé les 100 milliards nécessaires à la réalisation de ce programme spécial d'urgence, et les travaux vont incessamment commencer dès la signature prochaine des marchés avec les entreprises bénéficiaires.




08/02/2012
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