Transfert des compétences : quel bilan un an après?

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Transfert des compétences : quel bilan un an après?
(Cameroon-Tribune 28/12/2010)


Indubitablement, le transfert de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées se trouve au cœur même du processus de décentralisation dans lequel notre pays est engagé. Aussi doit-on accorder une attention toute particulière à la gestion des compétences et des ressources de première génération qui ont été transférées aux communes et communautés urbaines le premier janvier 2010.

Un an après, il y a déjà comme des avancées significatives. En tout cas, l’objectif poursuivi, à savoir donner aux collectivités locales décentralisées les moyens de leurs actions afin qu’elles améliorent quantitativement et qualitativement les conditions de vie des populations, est déjà compris par tous les acteurs. C’est du moins ce qui ressort de l’important séminaire national que le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a organisé du 5 au 30 juillet 2010 à l’intention de l’ensemble des acteurs de la décentralisation.

Ce séminaire national a permis de relever de nombreuses entraves ; mais, des solutions concertées ont également été trouvées. Le 18 novembre dernier, devant la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée nationale lors de la présentation du projet de budget de son département ministériel, le ministre d’Etat, Marafa Hamidou Yaya avait affirmé que tous les principaux obstacles au processus de décentralisation avaient déjà été levés et que le processus avance sans grand heurt.

Il faut cependant relever que l’apprentissage est difficile. Sur le terrain, les différents acteurs se rendent actuellement compte que ce n’est pas une sinécure, tant le champ de compétences dévolues aux collectivités territoriales décentralisées est vaste et complexe.

Pesanteurs et incompréhensions

En effet, il faut des ressources et des compétences dans des domaines aussi variés que la planification, l’urbanisme, l’aménagement du territoire, la culture, le sport, les loisirs ; comme il en faut aussi dans les attributions traditionnelles relevant du fonctionnement interne de l’administration (vote du budget, approbation des comptes de gestion et administratif et les diverses autorisations). Si la tâche paraît attrayante, elle est également pleine de pièges. C’est une vaste opération impliquant 360 communes, dix-sept communautés urbaines et une trentaine de départements ministériels. Pour l’heure, seuls neuf ministères sont véritablement impliqués : l’Agriculture et du Développement rural, l’Elevage, les Pêches et les Industries animales, l’Eau et l’Energie, les Travaux publics, la Santé publique, les Affaires sociales, la Promotion de la Femme et de la Famille, la Culture et l’Education de base. Au cours de l’exercice 2011, ils seront rejoints par quatre autres départements ministériels : Commerce ; Développement urbain et Habitat ; Petites et moyennes entreprises, Economie sociale et Artisanat ; Tourisme. Mais certaines pesanteurs et incompréhensions demeurent.

Certains maires éprouvent des difficultés certaines à comprendre les différentes procédures de passation des marchés. Incompréhensions également quant au nouveau rôle que doivent jouer les trésoriers payeurs généraux (TPG), voire les receveurs municipaux. En définitive, un an après le transfert des compétences et des ressources de première génération, il est sans doute tôt de faire une évaluation exhaustive de la nouvelle donne, mais on peut déjà noter que la mayonnaise a pris et que le processus est désormais irréversible.

NDZINGA AMOUGOU

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28/12/2010
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