Trafic de carburant: La police interpelle des agents de la Scdp

Cameroun - Trafic de carburant: La police interpelle des agents de la ScdpCes présumés faussaires sont placés en garde-à-vue à Yaoundé depuis le 31 janvier dernier.

Ils sont actuellement en garde à vue à la direction de la Police judiciaire du Centre à Elig- Essono. Dans l'après-midi du jeudi 31 janvier dernier, une escouade de la Police judiciaire a démantelé un réseau de présumés trafiquants de carburant frelaté à la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp) à Nsam-Efoulan, un quartier de Yaoundé. Deux camions citernes de six roues immatriculés CE 250 CV et CE 965 CM d'une contenance de 10.000 L chacun sont actuellement immobilisés dans le parking de la Scdp pour les besoins d'enquête, apprend-on d'une source à la Scdp.

Certains employés de cette société sont mis en cause et ont été arrêtés. Des policiers ont fait une descente dans plusieurs endroits disséminés non-loin du dépôt de la Scdp à Yaoundé. Dans ces recoins des quartiers Obobogo, Nsam et Olezoa, ce carburant dilué au préalable à de l'eau ou à du pétrole lampant par des trafiquants, est revendu à la bouteille. À Obobogo, « les policiers débarqués de trois pick-up ont pu arrêter une dizaine de trafiquants. Ils avaient encore leurs bidons, les tuyaux et entonnoirs qui leur servaient à siphonner des citernes et à trafiquer le carburant », confie un habitant du quartier, témoin de la rafle de jeudi 31 janvier dernier.

Il ajoute : « Les camions venaient leur livrer le carburant quasiment tous les jours.». Les interpellés sont soupçonnés de siphonner du carburant dans les camions citernes de la Scdp, ils appartiennent à un réseau qui a des ramifications jusqu'à Edéa. Nsam et le carburantScdp A Nsam-Efoulan, le trafic de carburant fait partie de la vie du quartier. Beaucoup de jeunes par familles entières vivent de cette activité illicite. Ils sont soutenus par certains agents véreux de la Scdp. « Ils viennent acheter le carburant ici et vont le trafiquer à l'extérieur », confie un des vigiles de la Scdp. Malgré l'arrestation de certains de ces trafiquants dans le quartier, l'activité continue. Ils vendent ce carburant frelaté au vue et au su de tous. Basés juste en face du  dépôt de la Cimenterie du Cameroun (Cimencam) à Nsam- Efoulan, un site de frelatage de carburant a été aménagé. De loin, l'espace renvoie l'image d'un jardin soigneusement entretenu.

Et pourtant, derrière la barrière de fleurs, s'étend une vaste cour où des véhicules stationnent. Cette activité attire des chauffeurs de taxi, des mototaximan et quelquefois des particuliers qui y viennent pour remplir leur réservoir. Le litre de carburant sur ce site varie entre 500 et 525 F Cfa. Du carburant distribué dans des bouteilles d'eau ou des bidons. Des prix différents de ceux qui sont pratiqués à la pompe (565 F Cfa le litre de super et 520 F Cfa le litre de gasoil) dans les stations-services. Interrogé sur leur activité, l'un d'eux se met en colère. « Qui vous envoie même. Vous ne pouvez pas aller enquêter chez les gens qui volent les milliards dans les ministères. De pauvres Camerounais essayent de se débrouiller sans aller braquer. Aller poser vos questions à la Scdp », s'indigne-t-il sur un ton menaçant.

© Le Jour : Chrys Bissoué


10/02/2013
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