Toxicomanie : Le chanvre indien trouve terre fertile à l’Ouest, au grand dam des autorités.

Cameroun - Toxicomanie : Le chanvre indien trouve terre fertile à l’Ouest, au grand dam des autorités.Notre région serait devenue le jardin tropical de cette plante hallucinogène. De vastes plantations sont régulièrement détruites par les autorités. Mais rien n’y fait, la pauvreté poussant à sa culture.

Mbouda. 

C’est une vraie hydre, que le « mbanga’a ». A l’exemple de ce serpent mythologique dont les têtes se régénéraient en se multipliant quand on les coupait, à peine un champ est-il détruit, que plusieurs autres poussent. Ainsi, le gouverneur de la Région de l’Ouest Midjiyawa Bakari, accompagné de tout son staff et une escouade de gendarmes dont le commandant de légion, a effectué récemment une descente à Ngwaya. C’est un village enclavé dans le groupement Bamekombo, arrondissement de Mbouda. Sur place, les autorités ont procédé à la destruction de cinq hectares de chanvre indien. Par le feu !

Quelques mois plus tôt, c’est du côté du Noun que cette équipe s’était rendue pour les mêmes causes. Là-bas, c’est une quantité encore plus grande, quelque deux tonnes en l’occurrence, qui était passées par le feu. On peut en imaginer, au vu de ces chiffres, la quantité produite, si l’on considère que, de l’aveu même des autorités, ceci n’est qu’une infime partie des stocks cultivés. En effet, on estime à plusieurs tonnes, la quantité de cette drogue bon marché, cultivé dans la région de l’Ouest.

La pauvreté, terreau fertile.

Une estimation étayée par le fait que cette culture est pratiquée en majorité par des jeunes. Fuyant le chômage en ville, beaucoup d’adolescents ont replié dans ces coins perdus et coupés du monde, pour gagner leur vie. Ce qui justifie d’ailleurs qu’aucun trafiquant n’a été pris. Ils ont tous fondu dans la nature à chaque fois. Les autorités n’ayant alors pour seul recours, que les chefs de village, pour identifier les propriétaires des parcelles. Des chefs pas toujours coopératifs, craignant les représailles de leurs administrés.

Cette partie de la République s’est depuis plusieurs années déjà, bâti la réputation de terre fertile pour la marijuana. C’est elle qui approvisionnerait en grande partie, le reste du pays en ce psychotrope. Selon certaines sources, certaines fortunes dont les origines sont attribuées à la sorcellerie, proviendraient en réalité de la culture de la drogue. Le bassin en serait constitués par les départements des Bamboutos, et du Noun. Deux circonscriptions qui, outre leur mitoyenneté, ont en commun leur fort enclavement. Et la pauvreté des paysans qui vivent sans eau ni électricité, et travaillent ces terres avec des moyens rudimentaires.

Des jeunes en rupture de ban social

Le gouverneur et sont équipe ont dû ainsi, à certaines étapes, abandonner les véhicules pour marcher sur de longues distances, avant d’atteindre les lieux de culture. De même, ces terres sont réputées pour leur fertilité. Mais du fait de l’enclavement, les produits agricoles pourrissent sur place, l’état des routes ne permettant pas leur évacuation. Des populations qui vivent en marge de la modernité et des lois républicaines. C’est du moins, ce qu’avancent certaines sources pour expliquer le phénomène.

Certaines autres soutiennent aussi que les cultivateurs arrondissent leurs revenus avec cette plante dont les feuilles ressemblent à celle des pommes de terre. Quoiqu’il en soit donc, la pauvreté en monde rural est un ferment pour la culture de la drogue qui, comme chacun le sait, rapporte plus d’argent que les cultures licites. Pour moins d’effort. L’apport des attributs de la modernité semble être la solution durable au problème. Selon nos informations, ces jeunes ne demandent que de meilleures conditions de vie…

© Source : louestrepublicain.com


29/01/2013
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