Thésaurisation : Une pratique courante au Cameroun

Cameroun - Thésaurisation : Une pratique courante au CamerounDe nombreux citoyens préfèrent garder leur argent sous les matelas, dans des bunkers ou l’enfouir tout simplement sous terre.

Marché Mboppi de Douala, il est 13 heures ce lundi 4 janvier 2013. A l’entrée principale du plus grand marché de gros de l’Afrique centrale, de nombreux clients vont et viennent. Sur des pousse-pousse ou sur le dos des porteurs, ils escortent la marchandise qu’ils viennent d’acheter, en vue d’une éventuelle revente en détail dans les quartiers de la ville. Ici, les paiements se font au cash, les chèques étant refusés.

« Le matin, vers 6h, les clients arrivent au marché avec des sommes importantes. « Pour faire les affaires comme nous et réussir, il faut avoir toujours de l’argent en permanence sur soi. Les banques ne sont pas fiables. Et en plus, elles sont trop lentes. Autre chose, leurs chèques là ne sont pas fiables. Des esprits malins peuvent les truquer. C’est pourquoi tout se paie cash ici. Et si tu es commerçant dans ce pays, tu dois être liquide », explique Jean Baptiste Téguia, un importateur de liqueurs, régulier dans ce marché.

Avec un taux de bancarisation qui reste faible (4,5%), nul besoin d’être un philosophe pour comprendre que les Camerounais préfèrent effectuer leurs transactions avec de l’argent. Confiance Madame Josephine T, vendeuse de produits alimentaires au marché Mboppi, explique : « Mais dans notre pays, ceux qui font les affaires ne gardent pas l’argent que dans les banques. Chacun à son astuce. Pour ce qui me concerne, je préfère une cachette au village. C’est plus sûr. Mais il y en a qui ont les moyens de construire des sous-sols sophistiqués où ils stockent leur fortune. Certains, comme nos frères du Nord, préfèrent dormir avec leur argent. Ils n’ont pas peur des bandits. Et puis, j’ai même appris qu’il y en a qui garde leur fortune dans les caveaux familiaux».

Devant l’hôtel Akwa Palace ce lundi 4 janvier, ils sont nombreux, ces maîtres du change, à héler les passants. Dans ce coin très fréquenté de la ville de Douala, se regroupent des individus dont l’activité principale est basée sur le change des monnaies : Dollars, Euros, Livre Sterling, etc. Dans des sacs en bandoulière ou entre les mains, se trouvent de grosses liasses d’argent. « Moi je marche toujours avec mon argent. Celui qui tente de m’agresser, je lui coupe la gorge », avoue Moussa, un professionnel du change.

© Le Quotidien de l'économie : JOSEPH ROLAND DJOTIE


12/02/2013
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