Tension : La Côte d’Ivoire retient son souffle



Écrit par Christophe Mvondo
Jeudi, 16 Décembre 2010 07:53

Journée à risque ce jeudi: le président-élu reconnu par l’Onu, Alassane Ouattara, appelle ses partisans à marcher sur la télévision d’Etat pour installer un nouveau directeur à la tête de l’institution, au risque d’une confrontation avec les forces loyales au chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo.

Incapable de gérer le pays depuis son investiture, le camp Laurent Gbagbo piaffe d’impatience et veut en finir au plus vite. En face, les pro Ouattara affichent la même attitude. Des actions annoncées ce jour pourra mettre le feu aux poudres.

Les forces de sécurité restées fidèles Laurent Gbagbo l’un des deux l`un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, ont bloqué lundi dernier, pendant plusieurs heures l`accès à l`hôtel qui sert de QG à son rival Alassane Ouattara. En face, ils ont trouvé, à l;’entrée principale du bâtiment, des éléments de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (Fn), fidèles à Alassane Ouattara et des casques bleus de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci).

Les témoins ont assisté à une véritablement démonstration de part et d’autre : les forces pro-Gbagbo, une cinquantaine environ  étaient équipées de plusieurs pick-up surmontés de mitrailleuses. Les éléments de l`ex-rébellion quant à eux étaient armés notamment de lance-roquettes RPG7.

C’est la première fois que les deux camps se retrouvent face à face depuis le début de la crise.

L’établissement hôtelier que les forces de Laurent Gbagbo ont essayé d’attaquer lundi dernier sert de « Présidence » à M. Ouattara : il  abrite son gouvernement et son Premier ministre, le chef des Forces nouvelles Guillaume Soro.

Les casques bleus positionnés autour de cet hôtel ont reçu l’ordre  de protéger le gouvernement d’Alassane Ouattara, reconnu par les Nations Unies comme le vainqueur  de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, a expliqué le porte-parole des Nations unies à New York.

Après une journée de face à face sans actions véritables, le blocus a été levé en fin d’après-midi.

Guillaume Soro, le Premier ministre d’Ouattara  a déjà fait savoir qu’il installerait demain vendredi avec ses ministres au siège du gouvernement à Abidjan. Il compte aussi s’accaparer jeudi du siège de la télévision publique. Il annonce pour cela qu’il se rendra au siège de la télévision pour y installer le nouveau directeur général. Ces deux structures sont déjà protégées par l’armée fidèle à Laurent Gbagbo. Les jours qui viennent s’annoncent donc explosifs en Côte d’Ivoire, si rien n’est fait pour éviter un autre bain de sang, après les événements de 2004.

Le général Philippe Mangou, chef d`état-major de l`armée régulière, a adressé dimanche dernier un ferme avertissement à l`Onuci (10.000 hommes) et à la force française Licorne (900 éléments), les sommant de ne pas “faire la guerre aux Ivoiriens”.

Avant lui, le ministre de l`intérieur de Gbagbo, Emile Guiriéoulou, avait déjà accusé des diplomates occidentaux à Abidjan d’approcher des officiers de l`armée pour les persuader de faire allégeance à Ouattara. Guiriéoulou a fait savoir que le gouvernement de Gbagbo ne peut plus tolérer une telle  immixtion. La preuve que
 
 

Réaction :Norbert Eric Abékan, Fondateur de l’association Bandeau blanc « Que personne ne se lève avec une machette pour découper son frère »

 

Prêtre de l’Eglise catholique, il pense que la majorité des Ivoiriens, muets veulent la paix, et que pour pacifier le pays, il faut pacifier les cœurs.

 

Quel est le message que vous vouliez faire passer à travers la marche qui a été annulée par la hiérarchie de l’Eglise catholique?

 

Je précise que la hiérarchie de l’Eglise catholique a apprécié l’idée, particulièrement mon archevêque, Mgr Jean Pierre Kutwa… Je suis prêtre de l’Eglise catholique et je dépends d’un chef. J’ai promis obéissance. Quand l’archevêque a vu que cette marche qui était noble pouvait donner lieu  à beaucoup de pièges qui allaient nous faire dévier de notre objectif, il a dit qu’il fallait surseoir à cela. Et j’y ai consenti.

 

Ne pensez-vous pas que vous êtes en train de prêcher dans le désert?

 

Cela paraît être une goutte d’eau dans cette mer-là. Mais justement il faut oser. Parce que je suis après tout chrétien, prêtre. La Bible nous dit très bien que si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent les maçons. Nous disons que cette petite contribution que nous apportons peut être multipliée par Dieu. Pour dire que cette association que nous avons créée va toucher des personnes qui auront peut-être d’autres idées, et des pierres s’ajoutant aux pierres, nous allons construire la paix. Pendant que les gens s’arment, il faut aussi montrer qu’il y a beaucoup de personnes qui luttent contre la guerre.

 

   
Comment peut-on reconstruire aujourd’hui cette unité fragilisée en Côte d’Ivoire?

 

Depuis la proclamation des résultats, j’écoute beaucoup personnes. Je leur parle de paix, de réconciliation et leur demande d’éviter de durcir le ton. De chercher la vérité parce que c’est sur la base de la vérité et de la justice que nous arriverons à la paix. Et je crois que la nuit portant conseil, ces personnes partent de chez moi avec toutes ces paroles de paix et d’amour…En leur disant, regardez la grande majorité qui souffre, les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école. Des mères et pères de famille qui n’arrivent pas à assumer leurs charges parce qu’ils n’ont a pas d’argent et qui perdent espoir. A force d’en parler, je crois que l’on touche les cœurs.

 

                                                                                                                                                                Source : Fraternité Matin


16/12/2010
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