Taisez-vous Monsieur Charles Ateba Eyene


Cameroun : Taisez-vous Monsieur Charles Ateba EyeneVoici trois ans déjà que je ne me suis plus exercé à signer un éditorial et puis soudain un livre étonnamment rétrograde, moyenâgeux et stupide, écrit par Monsieur Charles Ateba Eyene et qui est en train de défrayer la chronique et d’alimenter les passions populaires. Non sans cultiver la haine de l’autre via un populisme puisé essentiellement dans la conséquence de l’ignorance du sujet traité m’amène à répondre à ce compatriote qui jouissait pourtant d’un capital de crédit et d’estime auprès de moi. Doit-on s’en émouvoir ?

Peut-on s’en émouvoir, notamment quant on connaît le problème intrinsèque de cet auteur prétentieux, mais particulièrement familier du déséquilibre spirituel ? A la vérité, le problème de l’inénarrable Charles Ateba Eyene est le suivant : dès qu’on n’est pas aux premières loges, on accuse les loges d’être à l’origine de sa relégation aux derniers postes. Mieux on accuse les loges d’être à l’origine de son mauvais parcours académique, de ses mauvaises bagarres politiciennes, de ses combats idéologiques, de son mauvais positionnement social. C’est intellectuellement malhonnêtte.

Les affabulations qu’il déploie, notamment autour de la Rose-Croix ou de la Franc-maçonnerie ne sont que le produit de son sectarisme populiste qu’il essaye d’asseoir dans un monde qui a évolué plus qu’il ne l’imagine. Sinon, comment faire croire aux camerounais, que des associations religieuses ou culturelles, créées sur la base des principes constitutionnels conformément aux lois de 1990, affirmant manifestement leur caractère apolitique dans une république laïque, en viennent à exercer une «confi scation du pouvoir»  à travers des pratiques magico-anales ? Qui pourrait croire à une telle farce ? Comment convaincre les camerounais qu’une association comme la Franc-maçonnerie, qui ne cible que l’élite, via les profanes libres et de bonnes moeurs, en vienne à conditionner les jeunes étudiants contre leur éventuel recrutement, alors que leur cible n’est nullement estudiantine ?

Qui pourrait croire au sérieux d’une telle ballade mensongère ? A l’évidence, Charles Ateba Eyene en rajoute à l’ignorance des camerounais. Mieux, il illustre parfaitement l’enseignement biblique selon lequel : un aveugle ne peut guider un autre aveugle, tant le malheur qui les guette, c’est qu’ils tomberont tous les deux dans un ravin.

En clair, et pour ce qui est de la Franc-maçonnerie, une société éclairée depuis des siècles, Charles Ateba Eyene ne retient que des préjugés anachroniques et surréalistes traduisant l’expression du fanatisme et de l’ignorance. Il ne présente d’elle que cette image déformée, sinon frelatée qu’offrent souvent à leurs lecteurs certains journalistes incultes, ignorant tout des idées politiques et sociales qui ont transformé le monde. Entendons-nous bien Charles. Je suis convaincu que si la Franc-maçonnerie avait réussi le pari de recruter un centième des vingt millions que nous sommes aujourd’hui, le «Berceau de nos ancêtres» s’en trouverait heureux, radieux et prospère.

Malheureusement, l’image de la Franc-maçonnerie continue ainsi d’être brouillée tout à la fois de manière sympathique, à cause des persécutions qu’elle a eu à subir de la part des pouvoirs et notamment pendant la seconde guerre mondiale, mais aussi très négative du fait même du «secret» dont elle s’entoure, parfois traduit en pouvoir occulte dans des fictions populaires.

Et pourtant, la tradition maçonnique n’est pas figée. Elle ne se présente pas comme l’exposé des réponses ultimes qui seraient à réciter génération après génération. Elle s’inscrit précisément dans une tradition qui désigne l’ignorance comme la cause du mal et repose sur l’idée selon laquelle le monde est à faire.

Au moment où la peste émotionnelle construit par Charles Ateba Eyene investit la cité et menace d’être contagieuse, l’enseignement maçonnique doit plus que jamais imposer son utilité à travers une spiritualité assumée afin de continuer à espérer réunir tout ce qui est épars !

© Front Hebdo : Peter William Mandio


12/10/2012
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