Syndrome tunisio-égyptien : D'autres tracts anti-Biya déversés sur le Cameroun et le monde

Journal la Météo

Syndrome tunisio-égyptien : D'autres tracts anti-Biya déversés sur le Cameroun et le monde

Des écrits au vitriol intimant au président de démissionner inondent davantage les grandes agglomérations du pays. Conséquence : des populations craignent le pire, et stockent déjà la nourriture.

Drôle de cadeau d'anniversaire pour Paul Biya. Alors que le chef de l'Etat a soufflé sur sa 78e bougie, le 13 février dernier, les quatre coins du pays s'embrasent de tracts (et de manifestes, pour certains) exigeant, crûment, qu'il "dégage" comme Ben Ali et Moubarak. Un remake du "Biya must go", des années 90-92, dites années de braises, mais cette fois sur un vent tunisio-égyptien. La psychose chez le petit peuple va grandissant, depuis la floraison des tracts appelant à l'insurrection. Le Cameroun sortira-t-il sans trop de casses d'un slalom révolutionnaire ? Même Yannick Noah, connu auparavant pour son sens de la mesure, joue les prophètes de mauvais augure. "Moi, j'ai un peu peur pour le Cameroun, déclare-t-il dans une interview à laprovence.com.  Quand je compare avec la Côte d'Ivoire, qui a longtemps été notre modèle, je suis inquiet. Le Cameroun semble stable, avec le même président depuis longtemps, mais ça reste fragile. Mais quand la rue se soulève pour la liberté, c'est stimulant pour tout le monde". La curiosité est tout de même que, le tennis man de renommé mondial qui connaît le Cameroun, devrait en principe et  mieux que quiconque, reconnaître qu'au pays de Paul Biya, les libertés sont une réalité (ou presque).  

Jeune Afrique s'en mêle

Dans son édition de cette semaine, l'hebdomadaire de Béchir Ben Yahmed semble sonner le glas pour Paul Biya, coupable d'une "longévité problématique" au pouvoir. "J.A. garde ces derniers temps une dent contre le régime, croit savoir un nationaliste. C'est pour une affaire de sous, qu'il jette Paul Biya à la vindicte de son peuple. Mais J.A. qui a mangé dans la main de Ben Ali a été largué par les Tunisiens. Les Egyptiens n'ont pas oublié ses fleurs au régime Moubarak. Croire que ce journal qui mange à tous les râteliers peut dicter une conduite au peuple camerounais, c'est lui donner une influence démesurée".

Mboua Massock Camille et la révolution du dimanche

Selon nos informations, l'opposant Mboua Massock Camille aurait été arrêté vendredi, 11  février à Douala, par les bérets rouges, puis libéré quelques heures après, sans être brutalisé. Il lui était reproché de perturber l'ordre public en distribuant des tracts incendiaires dans la ville, au moment où les jeunes célèbrent leur fête.  "Le père des villes mortes" pense reproduire au Cameroun, un mouvement de foule à la Tunisienne. Une idée pas condamnable en soi, mais de l'avis général, sa lecture du problème camerounais est moins conforme à la réalité du moment. Car outrageusement calquée sur les difficultés tunisio-égyptiennes, sous l'ère Ben Ali et Hosni Moubarak. Naturellement, ne faudrait-il pas que cet ''activiste'' serve d'exemple, en s'immolant par le feu aux yeux du grand public, comme le jeune Bouazizi, en Tunisie , au lieu de se réduire aux simples tracs qui n'expriment en réalité pas sa ferme détermination à faire bouger les choses ?

Labaran Mamouda



11/03/2011
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