Sur la toile: La presse privée déconnectée

YAOUNDÉ - 17 Avril 2012
© PIERRE CÉLESTIN ATANGANA | Mutations

Depuis quelques jours, les sites Internet des principaux quotidiens ne livrent pas jours contenus.

«Impossible d'afficher la page», «le site web est indisponible»... Ces messages et bien d'autres accueillent l'intemaute qui veut, comme d'habitude, surfer sur les sites des principaux quotidiens privés locaux. Depuis quelques jours en effet, les pages Web des quotidiens que sont Le jour, La Nouvelle Expression ou encore Le Messager, n'arrivent pas à s'ouvrir.

Il arrive de temps en temps que le site parvienne à s'ouvrir, mais l'espoir de l'internaute retombe très vite lorsqu'il clique sur un lien. Et là, «not found (introuvable)», s'affiche en grandeur nature. Synonyme d'accès impossible. Il y a une semaine que cette situation dure pour certains quotidiens privés camerounais consultables pourtant sur la Toile depuis toujours. Cependant, le quotidien Cameroon tribune règne en maître sur la toile. La page du site est flamboyante et surtout est à jour, l'information de la dernière heure est livrée aux visiteurs: d'ailleurs une rubrique y est consacrée, A la une aujourd'hui. Même constat sur le site du quotidien L'Actu qui fonctionne à merveille.

Les raisons de cette déconnexion des quotidiens privés de la Toile sont cependant difficiles à connaître. Les responsables de ces quotidiens restent peu diserts sur la question quand ils ne marquent pas leur étonnement à l'évocation de la question. Pour le directeur de la publication du quotidien Le Jour, Haman Mana, la raison de cette absence n'est nulle part. «La raison c'est qu'il n'y a pas de raison», lance le directeur de la publication. Au quotidien Le Messager, le directeur de la publication Jean Baptiste Sipa, marque sa surprise lorsqu'il apprend que le site du journal qu'il dirige n'est pas fonctionnel. Pourtant, d'après certaines sources proches du quotidien de feu Pius Njawe, la déconnexion dure depuis la mort du fondateur quotidien, Pius Njawé en 2010.

Des problèmes avec l'hébergeur serait à l'origine de cette absence sui commence à durer. Mais, le rédacteur en chef, Frédéric Boungou, vers qui le Dp oriente le reporter détient plus d'informations sur le sujet, et se veut clair: «Le site est en arrêt depuis plusieurs mois. Par le passé nous avons victimes d'attaques cybernétiques et nous avons donc décidé de relooker le site pour lui donner plus de maniabilité, d'interactivité... bref on veut que le nouveau soit au moins de l'ancien en terme de fonctionnalité.»

Pour le Rec, le débit de l'Internet au Cameroun ne permet pas d'utiliser cet outil de communication de façon optimale. Mais, assure-t-il, on fait avec ce qu'on a. «Dans les rédactions, Internet n'est pas utilisé au maximum de ses capacités. Donc pour nous, il n'est pas question de courir et de servir un produit qui n'est pas prêt au public», poursuit Frédéric qui indique néanmoins que le lancement du site ne va plus durer pendant longtemps, même s'il se refuse à avancer une date probable. Pour ce qui concerne La Nouvelle Expression, si l'on constate l'absence du journal sur la Toile, cela est le fait du changement d'extension. «Depuis des mois, nous sommes passés du «point net» au «point info»; donc si les gens continuent d'aller visiter le site avec l'extension «point net», c'est normal qu'ils ne trouvent pas le «journal en ligne», explique François Bambou, rédacteur en chef en service au desk de Yaoundé.

Toutefois,pour certains observateurs, l'absence sur la Toile peut avoir des conséquences sur la visibilité du média tant à l'intérieur qu'à l'extérieur . Car, les compatriotes de la diaspora qui ne disposent pas de la version papier pour s'informer, sont du coup sevrés de nouvelles en provenance du pays. Ce qui ne fait pas bon genre pour un média dont la renommée est transnationale.

A côté des questions de visibilité, il y a le fait que le débit n'est pas toujours fluide. Ce qui rend difficile le maintien en ligne des versions électroniques des principaux quotidiens privés qui sont souvent obligés d'attendre que la connexion soit rétablie pour donner à lire et à voir aux compatriotes et aux abonnés. D'autres parts, il y a la capacité de certains médias à payer les hébergeurs souvent basés à l'extérieur du pays. «Ça ne coûte pas si cher que ça ; tout dépend de l'espace que le média sollicite on peut retrouver des prix qui varient entre 50 000Fcfa et 100 000Fcfa par an, donc avouons que c'est largement à la portée des médias locaux», explique Samuel Ngue, webmaster.




18/04/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres