Succession de Paul Biya à Etoudi : Ngoh Ngoh et Antaga Nji, le duo de choc incontournable

 

Source: Actu Cameroun 17 novembre 2021

 

De source bien introduite, les deux ministres de la force de l’expérience (Paul Biya) forment un tandem très puissant dans la course à la succession.

Dans la course à la succession de l’homme du 06 novembre 1982 à Etoudi, deux ministres de l’actuel gouvernement sortent du lot. Le duo est d’ailleurs très redouté dans les couloirs des ministères à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun.  Il s’agit de l’actuel Secrétaire général à la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh et le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.

Les deux membres du gouvernement contrôlent plusieurs dossiers stratégiques de notre pays. Notamment sur le volet militaire, où ils ont une main sur la toute-puissante Brigade d’intervention rapide (BIR), corps d’élite de l’armée géré directement par la présidence. Par ailleurs, les deux hommes ont su tisser leur toile sur le plan interne, forts du pouvoir de nomination du SGPR  qui détient la délégation de signature du président Paul Biya – et du soutien indéfectible de la première dame, Chantal Biya.

Oswald Baboke

«  Ils sont devenus incontournables dans les processus de désignation au sein de l’appareil d’Etat (préfets, sous-préfets, forces de sécurité intérieure). Ils ont su placer leurs alliés jusqu’au cabinet civil de la présidence, place forte de leur rival Samuel Mvondo Ayolo. Ainsi, le directeur de cabinet civil adjoint, Oswald Baboke, est un proche du SGPR et de la première dame, et par ailleurs pasteur d’une influente église du réveil à Yaoundé », note le journal français Afrique Intelligence.

« Mais Paul Biya prend garde à maintenir un équilibre des puissances entre ses proches, et il arrive que le duo bute sur des obstacles. A titre d’exemple, Ngoh Ngoh n’a jamais réussi à avoir la tête du commandant de la garde présidentielle, le colonel Raymond Beko’o Abondo », ajoute le journal. Leur alliance est un mariage de raison. Les deux hommes ont un parcours parallèle.

Martin Belinga Eboutou

Ngoh Ngoh, originaire de la région du Centre, est un diplomate révélé par l’ancien directeur du cabinet civil de 2018 à 2019, Martin Belinga Eboutou, décédé en 2019. « Il a parfait sa formation diplomatique pendant quatre ans à New York, de 2002 à 2006, en tant que premier conseiller de la mission permanente du Cameroun aux Nations unies, avant de devenir secrétaire général du ministère des relations extérieures dès 2010, puis d’être bombardé SGPR en 2011, sur les conseils insistants de Chantal Biya », explique Afrique Intelligence.

 

Selon une source proche du dossier, c’est pendant cette année que le rapprochement avec Atanga Nji, issu d’une famille de notables de Bamenda, dans le Nord-Ouest, est scellé. L’anglophone est alors secrétaire permanent du conseil national de sécurité depuis 2010, organe qui coordonne le renseignement et la sécurité du pays. En 2018, lors du remaniement ministériel, Ngoh Ngoh fait nommer Atanga Nji à la tête du puissant portefeuille de l’administration territoriale.

Réformes

« Autre différence entre les deux hommes : si Antanga Nji est un puissant cacique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel qui renouvelle actuellement ses cadres, ce n’est pas le cas de Ngoh Ngoh. Ce qui constitue un handicap pour le SGPR. Le SGPR pousse en revanche son avantage dans le domaine de la diplomatie. Il aime se prévaloir du soutien des Américains, à qui il a notamment promis des « réformes » face à « l’immobilisme » de la gouvernance de Paul Biya, notamment sur la scène internationale », ajoute Afrique Intelligence.

« S’ils sont bien des interlocuteurs de Washington, la diplomatie américaine garde néanmoins ses distances avec des deux hommes, notamment sur la question du conflit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO). En cause : une duplicité supposée dans la gestion de la crise. Si Ngoh Ngoh et Antanga Nji tentent en effet de se montrer conciliants avec les projets de médiation suisse, ils font également partie des « faucons » qui ont participé à l’escalade des tensions, au grand dam du premier ministre Joseph Dion Ngute, tenant d’une ligne plus modérée », relate le journal français.

Task forces

Ces derniers mois, l’inséparable binôme a dû faire face à plusieurs turbulences, à l’instar des préparatifs jugés chaotiques de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Autre sujet qui a suscité des vagues : la gestion des aides liées au Covid-19 du Fonds monétaire international (FMI), massivement détournées. C’est en effet le SGPR qui pilotait personnellement les dossiers via plusieurs task forces.

 

 

 



17/11/2021
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