SONARA - Police Judiciaire: Charles Metouck craque et liquide ses protégés

Yaoundé, 22 février 2013
© André Som | Aurore Plus

Après avoir tenté de faire valoir une lettre du Président du Conseil d'Administration pour justifier la forfaiture qui lui coûte sa liberté et celle de quatre de ses collaborateurs, l'ex-DG de la SONARA lors de son audition se met à nu.

Même les fins limiers de la Police Judiciaire et les autorités des villes de Buea et de Limbe n'en reviennent pas. Charles Metouck n'a pas pu résister aux fins limiers de la Police Judiciaire de Buea, chargés de lui faire cracher le morceau. Dans les salons les plus feutrés de la Région du Sud-Ouest, on est toute ouïe avec ce premier gros gibier tombé dans les mailles de la justice de cette partie du pays. Jusqu’ici, seules les Régions du Centre et du Littoral étaient au cœur des affaires dites d'Etat. Depuis l'arrestation de Charles Metouck, l'ex-DG de la SONARA le lundi 18 février 2019, la Région du Sud-Ouest, et notamment les services de la Police Judicaire et même judiciaires font également l'objet de l'attention du Cameroun tout entier. Même l'affaire des sept français enlevés dans la Région de L'Extrême-Nord n'arrive pas à faire ombrage à ce qu'il est convenu de qualifier affaire Metouck. Surtout qu’il n’a pas été interpellé dans le cadre de l'Opération Epervier, piste sur laquelle la presse a fait ses choux gras depuis des années, annonçant à chaque fois son interpellation imminente. En vain!

Pour ne pas déchanter, elle s'est contentée de ses passages devant les instances disciplinaires du Conseil Supérieur de l'Etat (CONSUPE) et des rapports de cette institution. Ce chassé croisé a duré jusqu'au vendredi 15 février, lorsqu'un Conseil d'Administration a été convoqué expressément pour le débarquer au profit d'Ibrahim Talba Malla Oumaté, cumulativement avec ses fonctions de DG de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH). Dans la même mouvance, certaines rumeurs les plus folles ont même annoncé son arrestation immédiate à Yaoundé avant de se révéler une fois de plus fausses. Et comme dit l'adage, à force de dessiner le diable, il finit par apparaitre. C'est ainsi que comme un coup de tonnerre, on va apprendre en mi-journée de lundi que l'ex-DG de la SONARA été interpellé, cette Ibis du côté du Sud-Ouest. Et à la grande surprise de tous, on apprendra que cette arrestation n’a aucun lien avec sa gestion à la tête de la SONARA. Mais plutôt à une affaire d'accès dans son ancien bureau avec effraction et soustraction de documents «compromettants». Aussitôt conduit à la Division Régionale de la Police Judiciaire (DRPJ) du Sud-Ouest, il va faire valoir une lettre du PCA, John Ebong Ngolé, qui lui demandait de liquider les affaires courantes et préparer la passation technique entre son successeur et lui-même. Et si c'était un piège? Ce d'autant plus qu'il est établi dans les principes administratifs que démis de ses fonctions avec une cérémonie de passation de service, même strictement protocolaire, ne donne plus droit au prédécesseur d'accéder dans le bureau qui était le sien. Pis encore, dans le cas d'espèce, Charles Metouck, après un week-end passé dans son Edéa natal, n’était pas revenu occuper son bureau pour liquider les affaires courantes. Mais il avait alors choisi d'user de l'ascendance qu'il avait sur ses anciens collaborateurs qui lui doivent pour certains leur recrutement, et même leur ascension pour obtenir au forceps les clés du bureau du nouveau DG qu’il occupait encore 72 heures plus tôt.

Ce qui fera notamment valoir à son Chef de Cabinet, aux deux Secrétaires de Direction et au Directeur des Affaires Juridiques qui l'avaient accompagné dans sa sale besogne, celle d'accéder dans le bureau sans l'aval du nouvel occupant et en y soustrayant des piles de documents importants et compromettants. Seulement au moment de son audition, Charles Metouck va craquer et se livrer à un déballage même sur les sujets qu'on ne lui aura pas demandés. Il mouillera ainsi ses mentors d'hier et d'aujourd'hui. C'est ainsi qu'on apprendra qu'il a avoué avoir remis 150 millions FCFA à Jean-Marie Atangana Mebara pour obtenir le poste de DG de la SONARA. Confirmant ainsi tous les soupçons qui le désignaient comme l'un des hommes clés du système Atangana Mebara, et par ricochet de la fameuse G11. Il va indiquer le rôle qu'il va jouer comme apporteur de fonds pour permettre à Essimi Menye d’assouvir le plan machiavélique qui a consisté à reprendre Amity Bank à travers un haut cadre de la Commission Bancaire (COBAC).


24/02/2013
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