Sinistrés de Darak: 43 millions FCFA détournés à la sous-préfecture

Yaoundé, 26 Novembre 2012
© ABDOULAYE OUMATE | L'Oeil du Sahel

L'appât immodéré de l'argent, comme celui du pouvoir, a un prix: la dignité

L'appât immodéré de l'argent, comme celui du pouvoir, a un prix: la dignité. Le secrétaire particulier du sous-préfet de l'arrondissement de Darak est en passe de faire l'expérience de cette maxime. Ouda'a Atim a été interpellé et transféré le 23 novembre 2012 à la maison d'arrêt de Kousseri. Le collaborateur du sous-préfet est soupçonné du détournement d'au moins 43 millions de FCFA destinés aux sinistrés.

Cet argent avait été remis par le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, René Sadi, le 24 octobre 2012. Des 550 millions de FCFA remis, 54 millions étaient destinés à la gestion des inondations dans l'arrondissement de Darak. «Il aura fallu attendre au moins deux semaines avant que le sous-préfet ne vienne avec l'argent. Mais dès son retour à Darak, il a créé une commission dont nous ne connaissons pas les membres. Il a envoyé donc son secrétaire particulier superviser la distribution de l'aide dans les 34 villages touchés par ces inondations. Mais l'a-t-il vraiment fait? Ça, j'en doute», explique un conseiller municipal de Darak. Des inquiétudes semblables se sont multipliées au point de susciter la curiosité des services de sécurité qui ont mené leur petite enquête. De cette enquête, il ressortira que l'envoyé du sous-préfet, Mama Nsangou, aurait seulement distribué 11 millions FCFA sur les 54 millions destinés à l'aide.

Mais si le secrétaire particulier, Ouda’a Atim, est aujourd'hui derrière les barreaux, le temps de voir plus clair dans cette affaire, il reste que le sous-préfet n'est pas exempt des soupçons. «il est resté plusieurs jours à Kousseri avant de venir créer une commission fictive. je pense qu'il y est pour quelque chose et que c'est plutôt lui qui Aurait détourné l'essentiel de l'argent des sinistrés», croit savoir un responsable local du Rdpc. «C'est une autorité, alors il y a des mesures qu'il faut prendre pour l'arrêter. Il est clair qu'il va répondre de ses actes devant la justice. Il est hors de question qu'il forme une commission fictive pour tromper la vigilance de la hiérarchie», croit savoir une source à la préfecture de Kousseri.


02/12/2012
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