Si j’étais Président de la République…Voici comment je finirai le tribalisme au Cameroun.

Si j’étais Président de la République…Voici comment je finirai le tribalisme au Cameroun.Incontestablement l’esprit de chaque Camerounais est hantée dans ses profondeurs et entrailles par un tribalisme sournois, exacerbé et exacerbant.  Pourtant on aurait cru que la coexistence de  presque 300 tribus serait un véritable anti belligène contrairement à la juxtaposition sociologique de deux grands blocs ethniques qui ont souvent été à l’origine des guerres tribales en Afrique.

A regarder de trop près les camerounais ont pu transcender cette réalité multi culturalité  pour se regrouper autour de trois  groupes tribaux que feu le Professeur émérite de Droit Roger Gabriel NLEP avait su définir sous le vocable de : triangle équilatéral  «  WAJO-BAMIS-YAOUNDEI » Haine,  Méfiance, Suspicion font de ce tryptique une véritable poudrière explosive dont redoutent les camerounais. Les BAMIS pensent qu’ils sont les créateurs des richesses, les WAJOS se disent les plus nombreux, les YAOUNDEI croient à  un don d’ubiquité dans le commandement et la gestion des affaires publiques. Si j’étais Paul BIYA … je leur dirai que : personne ne peut prétendre enrichir actuellement le Cameroun ; étant entendu que tous les opérateurs économiques et hommes d’affaires de mon pays font du « Bayam  sellam ».

Ils achètent à l’extérieur pour revendre au pays. Sur le plan économique, ce type d’opérations ne rapporte aucune devise, mais au contraire participe à leur sortie et au déficit de la balance commerciale et de paiement.  Ce qu’on appelle industrie ne sont en quelque sorte que de petites unités de transformation de produits d’origine étrangère entrés sur le territoire national en semi- finis pour bénéficier des avantages fiscaux et douaniers. Le Cameroun vit essentiellement des aides et des emprunts, en dehors des  quelques petites productions agricoles, minières et des transferts d’argent de sa diaspora.  Je dirai au WAJOS qu’ils ne peuvent pas dire qu’ils sont les plus nombreux des camerounais si tant il est vrai qu’aucun recensement de la population camerounaise sincère et fiable n’a été réalisé depuis l’indépendance. 

Ahmadou AHIDJO a été désigné par le colonisateur français premier Ministre du Cameroun orientale sur la base de simples déclarations faisant de sa région celle démographiquement majoritaire. Je n’ai trouvé aucun avantage politique à reconsidérer cette donnée  au vu du soutien massif que m’ont apporté les populations de l’extrême nord. Je demanderai aux YAOUNDEI de poser leur main sur le cœur et de regarder froidement leur implication dans l’opération épervier et après dire s’ils peuvent encore convaincre les camerounais de leur capacité à gérer sainement les affaires publiques ?

Ceci dit, pour sortir mon pays de  cette situation explosive à court et à long terme, au moment de quitter le pouvoir et pour freiner ces tribalistes qui s’échauffent, je redécouperai administrativement le Cameroun. Je ne ferai pas comme l’UPC qui demande 5 régions comme à l’époque. Je créerai des entités virtuelles. Un WAJO se retrouvera dans la même région qu’un BAMI ou un YAOUNDEI. Le découpage territorial ne se fera plus sur des bases culturelles ou géographiques, mais plutôt économiques ; car ayant constaté que malgré la création de 10 régions, certaines d’entre elles se sont reconstituées sur des bases culturelles et tribales.

Les constants memoranda du « GRAND NORD » autrefois la province du NORD sont à cet effet assez édifiants.  Je diviserai le Cameroun en 5 grandes régions économiques. La région du SUD deviendra par exemple le regroupement de tous les départements qui font du CACAO et du CAFE ( DJA et LOBO,NKONSANGBA,EBOLOWA,ABONG-MBANG,KUMBA….) ,celle du littoral ceux qui vivent des activités fluviales et maritimes par exemple (Douala ,Garoua ,KRIBI ;LIMBE…),l’OUEST celle des cultures vivrières ( DSCHANG,LEKIE….). Résultat des courses : les communautés d’intérêt économique prendront le dessus sur les communautés tribales très nocives et un véritable frein au développement, pourtant le seul gage de paix. Ce n’était qu’une réflexion ; une piste pour le futur, je ne suis malheureusement pas Paul BIYA …..

© Correspondance de : JASON BIGONG (Sc Po Paris)


22/09/2012
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