SG/PR-DCC: Fausse querelle autour d'un conflit imaginaire. Comment une folle rumeur a créé la bagarre entre Martin Belinga Eboutou et Ferdinand Ngoh Ngoh

YAOUNDE - 25 JUIN 2012
© Michel Tafou | La Météo

Le moins que l'on puisse dire est que le ministre, directeur du cabinet civil de la présidence de la République n'a pas chômé ces dernières semaines. On aurait même tendance à croire qu'il a retrouvé une verve épistolaire qu'on ne lui connaissait pas jusqu'ici.


Une "La Meteo" - 25/06/2012
Photo: © La Meteo


Martin Belinga Eboutou a en effet multiplié des communiqués tantôt sur l'agenda du chef de l'Etat, tantôt sur la marche des affaires du pays en rapport avec les promesses électorales du chef de l'Etat, Paul Biya. Cette activité intervient, faut-il le préciser, dans une ambiance préélectorale marquée par des attentes diverses des populations. Cette sortie du cabinet civil constitue aussi un autre son de cloche, en plein climat «d'affaires» liées aux engagements du président de la République, relatifs à la poursuite de l'opération d'assainissement des mœurs publiques. C'est, pour certains, la preuve du dynamisme et d'un souci d'information des Camerounais. Pour d'autres, les initiatives du Dcc ne sont rien d'autre qu'une violation de la distribution des tâches au sein des institutions. Quelques esprits malins ont poussé plus loin dans le sensationnel allant jusqu'à trouver une violente crise de compétences entre le ministre, directeur du cabinet civil et le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, ce dernier prenant de plus en plus ombrage des actes de son «cher aîné».

Sans être dans le secret des dieux, votre journal peut aujourd'hui affirmer qu'aucun clash n'a, à ce jour, opposé les deux proches collaborateurs de Paul Biya quant aux attributions des tâches. «Nous les voyons presque tous les jours ensemble, et les rumeurs de la rue, aussi bien que quelques écrits ou affirmations des médias, font plutôt rire ici», explique un proche du Sg/Pr sous le sceau de l'anonymat.

Un autre haut responsable de la présidence de la République invite plutôt à la vigilance, face à des rumeurs de conflits «qui ne peuvent relever que de la fantasmagorie de quelques esprits malins». En effet, ajoute-t-il, en se fondant sur le décret n°2011/412 du 09 décembre 2011 portant réorganisation de la présidence de la République, personne, sauf à être de mauvaise foi, ne peut reprocher à M. Belinga Eboutou d'être à sa place en éclairant l'opinion publique.


De la communication du chef de l'Etat

Ces propos viennent comme en réponse aux vives critiques de certains au lendemain d'un communiqué du Dcc intitulé: «La politique des Grandes réalisations en marche». Dans ce document, Martin Belinga Eboutou écrit que "le pays tout entier est entré dans une ère de changements. Changement dans les conduites managériales, changements dans les comportements». S'en suivent quelques détails dans les pôles agricole, environnemental, industriel, de la protection et de la transformation, des services et des Nouvelles technologies ainsi que de la gouvernance. Le document se conclut par cette exhortation citoyenne: «Ensemble, avec et autour du président Paul Biya, poursuivons, quotidiennement, notre action pour relever le défi des grandes réalisations.»

Il n'en fallait pas plus pour réveiller les démons de la polémique. Une analyse a ainsi prospéré autour d'une dispute entre MM. Belinga Eboutou et Ngoh Ngoh sur l'évaluation des feuilles de route ministérielles. «Le Dcc a-t-il exigé des feuilles de route ? A-t-il convoqué un conseil ministériel? Où est le crime? Ironise un connaisseur du milieu. Quand on ne communique pas, les gens se plaignent ; et quand quelqu'un ose enfin rendre compte, on l'accuse de vouloir la place du chef. Ces choses-là, il faut être à l'intérieur pour les comprendre.»

La division du travail est pourtant sans équivoque. Le Sg/PR est chargé des relations entre la présidence de la République et le gouvernement, assure la liaison entre l'Exécutif et les différentes institutions républicaines, assiste le président de la République dans l'accomplissement de sa mission. Le Dcc -et c'est ici que se plantent les analystes du dimanche- est chargé du protocole d'Etat, de la communication du président de la République et des affaires réservées. Ceux qui veulent aujourd’hui créer un nouveau pôle de crise à Etoudi taisent délibérément le deuxième point.

Il est néanmoins dommage que Martin Belinga Eboutou et Ferdinand Ngoh Ngoh soient tenus par le devoir de réserve. Au point où en sont les choses, une clarification - verbale ou écrite, peu-importe de ces deux personnalités aurait sans doute permis de confondre les oiseaux de mauvais augure.




27/06/2012
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