Comme
nous l’annoncions, avec force détails, dans ces mêmes colonnes (La
Nouvelle Expression du 10 octobre), la cérémonie publique, devant
marquer l’entrée en fonction officielle du Tribunal Criminel Spécial –
que préside la Magistrat Hors Hiérarchie, Yap Abdou- s’est déroulée
lundi 15 octobre selon les indications et ordonnancements avancés, dont
notamment l’intervention de Laurent Esso, ministre d’Etat, ministre de
la Justice, Garde des Sceaux, d’une part ; et le, profils des divers
invités dont on sait qu’ils sont, pour beaucoup, commis à des rôles
divers dans la lutte contre la corruption.
Alors que cette juridiction cristallise déjà moult attentes, autant qu’elle fait l’objet d’une curiosité certaine de la part des sceptiques, elle devrait, dans les brefs délais, émettre des signaux d’un fonctionnement qui en garantisse la crédibilité. A l’œuvre effectivement depuis plusieurs semaines, le TCS a, c’est, connu, hérité de certains volets de nombre «d’affaires» déjà en cours, dans le cadre de «l’opération épervier». L’aviation devrait, si l’on se fie à des indicateurs crédibles, occuper une place de choix dans les procédures qui livreront, progressivement leur part de vérité dans les prochains jours.
Illustration : l’affaire d’un compte bancaire ayant accueilli des fonds destinés à l’Autorité aéronautique, mais qui avaient pris des destinations familiales. Dans le détail : alors qu’il était Administrateur directeur général de la Cameroon Airlines, Yves Michel Fotso, dont l’entreprise accumulait des droits divers auprès de l’Autorité aéronautique, décide d’éponger ses dettes. Il saisit Ntongo Onguene, alors Directeur général de l’Autorité aéronautique. Il indique fournit à la Camair, un compte ouvert à Paris, au nom de l’entreprise aux destinées de laquelle il préside. La compagnie aérienne s’exécute en créditant le compte bancaire indiqué. Des sources fiables avancent des montants importants, pouvant atteindre des centaines de millions Fcfa. Ouvert au nom de l’Autorité aéronautique, le compte fait l’objet d’un usage très privé autour de Roger Ntongo Onguene et des membres de sa famille.
C’est seulement après son limogeage, que la supercherie est découverte. Un courrier apparemment ordinaire, venant de l’établissement bancaire français où le compte –finalement querellé- est ouvert, parvient à Ignatius Sama Juma, nouveau DG de l’Autorité aéronautique, qui découvre l’existence du compte. Et les mouvements auxquels il est soumis. Ainsi que ceux qui en sont les bénéficiaires. Une mission en terre française confirme l’usage présumé attentatoire à la gouvernance qui en est fait. Quelques temps après, alors qu’entre temps, il a été nommé DG des Aéroports du Cameroun, Ntongue Onguene est interpelle. Depuis lors, le dossier semblait évacué des préoccupations des magistrats. Il ne devrait être remis à l’ordre du jour dans les prochaines semaines. Il est vrai que s’agissant de la Camair, le volet des rapports entre la défunte compagnie nationale et des structures telles que APM, - qui a vu circuler des noms tels que ceux de Hubert Otelé Essomba, ou encore Thomas Ephraim Inoni- pourrait révéler des curiosités.