Sénatoriales: Le scrutin coûtera environ un milliard Fcfa au contribuable

DOUALA - 06 MARS 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

La somme des indemnités de déplacements des membres du collège électoral et des frais liés à la logistique du scrutin du 14 avril prochain donnent le tournis.

Le collège électoral convoqué le 14 avril 2013 par décret du président de la République signé le 27 février dernier est composé en principe de 10 626 membres. C’est en tout cas, le nombre d’élus locaux désignés au suffrage universel au soir des élections municipales de juillet 2007. Si on soustrait à ce nombre, les personnes décédées tel Elias Tchadji, ex-maire de Baham, ceux nommés à d’autres emplois civils comme Patrice Amba Salla devenu ministre ou encore ceux qui ont choisi de quitter simplement leur fonction pour d’autres activités à l’étranger, on se retrouve à peu près avec 10 000 conseillers municipaux en fonction selon des sources non officielles. Ce chiffre serait donc approximativement conforme à celui des effectifs de personnalités attendues dans les bureaux de vote qui vont être disséminés dans les chefs-lieux des 58 départements que comptent le Cameroun.

Or, d’après la lettre du décret du président de la République fixant les modalités de prise en charge des membres du collège électoral, chacun de ces conseillers municipaux devraient bénéficier de 50 000 Fcfa. Par simple arithmétique, on peut établir que le contribuable devrait débourser 500 millions Fcfa environ pour permettre à chaque grand électeur de prendre part aux prochains votes. A ces frais, il faut greffer des dépenses liées au déploiement du matériel électoral constitué, d’après la lettre de la décision du directeur général des élections encadrant les modalités du scrutin, d’urnes, isoloirs, des scellés, des sacs poubelles, d’encreurs, de dateurs, de stylos à billes, de calculatrices, de lampes ou encore de bulletins de vote, d’enveloppes et autres fournitures de bureau. A minima, le package constitué de ces outils devrait être multiplié par 58 au moins d’après des sources à Elecam. Un package s’élevant à un million environ. Il faudra qu’Elecam qui n’a pas prévu dans son budget 2013, des dépenses liées à l’organisation des sénatoriales débourse 58 millions au bas mot pour apprêter le matériel électoral sans compter les frais nécessaires à l’acheminement de ces matériels de la direction générale des élections vers ses services régionaux et départementaux.

Hormis, ce package de matériel, Elecam devrait produire pour ces élections des bulletins de vote et de campagne à l’effigie des partis politiques concourant aux sénatoriales. Au siège de l’organe en charge de l’organisation des élections, on évalue le tirage de ces bulletins à une centaine de millions, sous réserve de la connaissance du nombre exact de listes candidates aux élections le 14 avril prochain. Vient s’ajouter à ces impressions de bulletin de vote, celle des cartes d’électeurs qui sont estimées à 10 000 personnes. Si Elecam décide de les faire en Pvc, elles pourraient lui coûter 1000 Fcfa l’unité. Ce qui fait dix millions pour le tirage de dix mille cartes d’électeurs. En dehors des frais liés à la logistique, Elections Cameroon s’attèlera à mobiliser ses équipes sur le terrain. Si aucun chiffre ne filtre, des indiscrétions glanées ça et là révèlent qu’il lui faudra au moins cent millions pour mobiliser efficacement ses agents au regard des chiffres de la présidentielle qui sont jusqu’à l’heure, la seule élection organisée par Elecam.

L’Etat peut amortir ces dépenses engagées pour l’organisation des sénatoriales en s’appuyant sur les cautionnements des candidatures. Car chaque liste de candidats devrait générer 7 millions au Trésor public. Ce qui fait 70 millions au moins que le Rdpc qui entend postuler dans les 10 régions devraient débourser. On peut y ajouter – si certains partis politiques de l’opposition consentent à participer à ces élections – un montant de 70 millions environ en sus, si le Rdpc est concurrencé dans chaque région. Seulement, cette somme peut être restituée aux candidats s’ils font un score de 10% Le cas échéant, la cagnotte de 70 millions retournera Trésor public. Ainsi, pour la mise en place de la chambre haute du parlement camerounais taillée à la mesure de Paul Biya le contribuable devra claquer à hauteur de près d’un milliard.



06/03/2013
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