Semaine nationale du bilinguisme: Elèves et étudiants se sentent peu concernés

DOUALA - 01 FEV. 2013
© Florette MANEDONG | Le Messager

Si ce n’est de leur propre initiative, ils disent ne pouvoir uniquement compter sur les programmes d’anglais proposés dans leurs différents établissements pour être parfaitement bilingues.

Le Cameroun est pourtant bilingue. Il n’y a qu’à voir comment dans nos télévisions nationales, pour les différentes éditions de journaux télévisés, l’on se bat pour un certain équilibre, tant dans les diffusions des programmes en français qu’en anglais. Pareil pour les cérémonies administratives, un effort est fait pour que le présentateur soit parfaitement bilingue, ou tout au moins, qu’ils soient deux, un traducteur et son interprète. Pourtant, à l’en croire, c’est un véritable coup de chance qui permet à ces hommes et femmes parfaitement bilingues de l’être. Pour certains, ils ont vécu et grandi dans des zones anglo-saxonnes, le cas de Bamenda et Buéa, ou complètement entourés d’anglophones. Pour d’autres, conscients de l’enjeu du bilinguisme dans leur futur, ils se sont mis à l’école de l’anglais après leur étude, ou après avoir obtenu leurs premiers postes de travail. Les cas sont variés et divers. Mais jamais, personne ne donne comme illustration, son lycée ou son Université.

C’est que, depuis lundi 28 janvier 2013, le Cameroun est entré dans sa phase de célébration de la semaine nationale du bilinguisme, avec pour thème : « Bilinguisme: socle de la professionnalisation pour un Cameroun émergent ».

Pourtant, rencontrés sur leurs sites, certains universitaires, surtout des institutions professionnelles, ne se sentent pas vraiment concernés par cette célébration : « au nombre de nos unités de valeurs (Uv), on compte bien la langue anglaise. Seulement, contrairement aux autres Uv qui peuvent s’étaler 02 à 03 fois par semaine dans le programme, l’anglais n’apparaît qu’une seule fois, et qui plus est, les samedis, jour que beaucoup d’étudiants décident de boycotter. Du coup, on se retrouve souvent très peu nombreux pour cette discipline qui est pourtant très importante », rapporte Stéphanie F, étudiante à l’Institut Siantou supérieur. Comme quoi, l’anglais s’avère être à la longue, comme une matière facultative dans plusieurs établissements. Surtout que très souvent, les programmes ne sont pas élaborés : « on s’est souvent retrouvé en train de suivre des cours de transports en anglais, alors que nous étions en filière journalisme ! rien qui puisse nous aider dans notre futur métier », précise Isabelle Mbella.

Pour les plus jeunes, ce n’est même pas la peine d’en parler : « nous suivons les cours d’anglais, parce que nous y sommes obligés, car difficile de partir du lycée avant la fin de la journée. Des fois, nous préférons dormir ou regarder des bandes dessinées sous la table», confie un jeune garçon en classe de seconde, dans un établissement secondaire de la ville de Yaoundé. Ce sont les plus conscients, qui suivent ces cours d’anglais. Et par la suite, pour compléter les enseignements reçus, ils s’inscrivent dans des centres de perfectionnement pour davantage se former et être parfaitement bilingue : « je me suis inscrite au Centre pilote cette année, parce que d’ici quelques années, j’entrerai dans le monde professionnel. Mon souci c’est d’être parfaitement bilingue, ce qui fera un plus pour moi, face aux probables concurrents, lorsqu’on postulera pour un job », explique Sévérine A, étudiante en première année comptabilité. Le bilinguisme ici, devient une chose qui prend tout son sens avec le temps et un peu plus de maturité.


01/02/2013
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