Semaine des martyrs - Commémoration: On commémore le martyrs de fin février 2008

DOUALA - 18 FEV. 2011
© Catherine Aimée Biloa | Aurore Plus

Les combattants de la liberté disent non à la barbarie Pour la jeunesse martyrisée et sacrifiée en février 2008, le Social Démocratic Front et les autres partis et organisations membres de la convergence dénoncent les horreurs du régime en place. A cet effet, une semaine d'activités a été lancée pour commémorer les morts de notre nation. Une célébration triste qui ressort avec acuité le premier droit à la vie. Aujourd'hui, les membres de la convergence disent non à la banalisation de l'horreur. Ceci, pour rappeler à tous les jeunes Camerounais leur rôle dans le changement de notre cher pays. " Les peuples ont le pouvoir de décider. Nous ne préparons pas la guerre, mais, le changement et l'alternance. M Paul Biya ne doit plus être le président de la république en octobre 2011. Les camerounais ne veulent plus de l'expérience, qu'il y a plusieurs décennies. 2012 doit être l'année de changement du système politique, du néo-colonialisme " affirme Abanda Kpama, président du Manidem. C'est ainsi qu'une conférence de presse a été donnée hier au siège du Manidem pour communiquer et permettre que l'information soit relayée partout où besoins se fera sentir. On note au programme des activités, la distribution des bandeaux noirs qui seront portés pour le souvenir de nos martyrs lors du grand meeting, la visite des familles des victimes le 21 février, un grand meeting de commémoration à la salle des fêtes d'Akwa le mercredi 23 février. Et pour finir, une journée sera consacrée à toutes les personnes tuées sans scrupule ni loi lors des émeutes.


Mal gouvernance

De l'avis de l'honorable Jean Michel Nitcheu, président régional du Sdf Littoral, la troisième édition de la semaine des martyrs coïncide avec des événements historiques survenus en Afrique du Nord. " Ce qui vient de se passer en Tunisie et notamment en Egypte interpelle à tous les points de vue le peuple camerounais. La détermination du vaillant peuple égyptien a fait plier la plus puissante armée d'Afrique. Ce peuple a vaincu en 18 jours la dictature la plus féroce de notre continent. de tous les peuples du monde, les camerounais font certainement partie de ceux qui ont suivi avec attention ce qui s'est passé en Egypte et poussé un cri de victoire après la capitulation du monarque du Caire en raison de ce que la similitude entre le Cameroun de M. Biya et M. Moubarak n'est plus à démontrer ", pourvoit-il. Il pense que comme en Egypte, le Cameroun de Biya rencontre un problème majeur. Celui de la liberté à manifester qui est complètement verrouillée. Ce qui fait de notre pays et celui et l'Egypte des siamois. Où règne le népotisme, le clientélisme et le clanisme qui sont des principaux moteurs de l'ascension sociale.

Dans les deux pays, l'accroissement de la population s'est accompagné, malgré les innombrables potentialités humaines, agricoles et minières, d'une absence criarde de prévision et prospective économique susceptible d'endiguer dans la durée du chômage qui est devenu endémique. " Au Cameroun, les différentes politiques gouvernementales qui se sont succédées ont cruellement manqué de vision, d'ambition et de détermination. Tous les pays africains à l'exception du Cameroun qui dispose pourtant de vastes terres arables ont tiré les leçons des émeutes de la faim de février 2008 ", poursuit-il. Aujourd'hui tous les indicateurs sociaux au Cameroun connaissent d'énormes difficultés. Le constat reste tout de même pathétique. Depuis prés de deux décennies les camerounais ont cessé de vivre. Ils survivent dans les conditions les plus difficiles. Aujourd'hui, face à l'autisme condescendant et insolent de M. Biya, l'heure est venue pour chaque compatriote de prendre ses responsabilités. Car la démocratie n'est pas un service à domicile.


Les chiffres de la révolte

On estime que 8 millions des camerounais vivent avec moins de 500 Fcfa par jour. Le Smig est de 28 500 Fcfa. Le taux de sous-emploi est de 75%. Le secteur informel englobe pratiquement 90% de l'activité économique. Les salaires sont incompatibles avec le travail. Le taux de chômage est estimé à prés de 70%. Les étudiants des universités et grandes écoles vivent un calvaire indescriptible. 60% de diplômés de l'enseignement supérieur sont en chômage. Il est important de signaler que notre armée n'est pas épargnée par cette crise multiforme. Elle vit un profond malaise lié à l'absence inexplicable de l'harmonisation d'un plan de carrière qui s'arrime aux normes universellement en vigueur.


21/02/2011
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