Secrétariat d'Etat à la Défense (SED): L'«enfer» pour Inoni, Marafa et Mebara

YAOUNDÉ - 24 Mai 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu

Cet endroit transformé en pénitencier, garde tous ses attributs de camp militaire.

Le Secrétariat d'Etat à la défense (Sed) garde ses caractéristiques de camp militaire. Des gendarmes armés filtrent les entrées. Une entrée qui n'est franchie qu'après dépôt de sa carte d'identité nationale contre un badge. Après ce préalable, il faut se faufiler entre les bâtisses. Seuls les gens en armes sont rencontrés au passage. Pour renforcer la sécurité, toujours de mise dans les casernes, d'autres check points sont érigés à l'intérieur. Les gendarmes qui y sont en faction n'hésitent pas à lancer à tous corps étranger: «hé! Monsieur vous allez où?». Il faut s'expliquer. La profession de journaliste ne garantit pas le franchissement. Bien au contraire. «Vous êtes dans un camp militaire monsieur; donc faites attention!», lance un maréchal de logis, en guise d'intimidation.
Cette visite du Sed intervient au moment où plusieurs personnalités actuellement incarcérées à Kondengui, sont pressenties pour devenir les nouveaux locataires des cellules infestes de ce camp militaire.

Il s'agit de l'ancien Premier ministre, lnoni Ephraim; des deux ex-Secrétaires généraux de la présidence de la République, Marafa Hamidou Yaya et Jean-Marie Atangana Mebara. Tous sont poursuivis pour détournement de deniers publics spécifiquement, l'argent destiné à l'achat d'un avion présidentiel neuf, Boeing business Jet-2 et/ou la location de l'Albatros. Les raisons de ce transfèrement sont plus ou moins connues: «une meilleure surveillance», indiquent des sources concordantes. Seulement, à la question de savoir si le Sed offrira de meilleures conditions de (sur)vie à la bande à lnoni, les réponses sont partagées. «Comparativement à Kondengui, le Sed, c'est le Hilton», explique une source ayant fréquenté les deux milieux carcéraux. Pour elle, il vaut mieux pour un prisonnier être au Sed car, on a droit à une cellule individuelle. Ce qui est déjà un «privilège».

Mais, cela semble être un point de vue d'une observatrice extérieure. Après plusieurs années de détention au Sed, une source interne, justifiant son anonymat par la peur des représailles, refuse qu'on présente le Sed comme une «alternative». «Je tiens à préciser que nous sommes ici dans un camp militaire et non dans une prison. De nuit comme de jour, nous sommes entourés par des hommes armés; comme si nous étions des bandits de grand chemin ou un condamné à mort, bref en enfer», regrette un autre prisonnier, avant de nous faire visiter sa cellule. Une minuscule pièce de 8m, initialement construite sans ouverture. «C'est bien plus tard qu'un trou d'aération a été improvisé», explique l'occupant. Il ne sait pas s'il sera rejoint par un autre. «J'attends», conclut-il.

Actuellement, Titus Edzoa, Michel Thierry Atangana Abéga, Emmanuel Gérard Ondo Ndong, Gilles Roger Belinga, etc. sont les «prisonniers du Sed».



24/05/2012
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