Sdf et Rdpc : Match serré dans quatre régions

Cameroun - Sdf et Rdpc : Match serré dans quatre régionsAu Nord-Ouest, au Sud-Ouest, à l'Ouest et dans le Littoral, rien ne semble joué d'avance entre les deux partis aux sénatoriales du 14 avril.

Le Sdf est en lice dans huit régions du Cameroun sur 10 pour les sénatoriales du 14 avril prochain. Si à l'échelle nationale les pronostics sont globalement défavorables au principal parti de l'opposition au vu du rapport des forces issu des élections municipales du 22 juillet 2007 où le Rdpc s'était tiré avec les trois quarts des conseillers municipaux, il demeure que la bataille s'annonce très serrée dans au moins quatre régions du pays. Dans ces régions, rien n'est donc acquis pour le parti au pouvoir, en dépit de la majorité absolue dont il jouit en termes du nombre de conseillers électeurs.

En tête, la région du Nord-Ouest, historiquement acquise à l'opposition depuis l'avènement du multipartisme en 1990. Même si le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (509 conseillers) devance de deux points son challenger immédiat qu'est le Sdf (507 conseillers), l'on est fondé de prédire qu'«il y aura match » entre Fru Ndi et l'ex-Premier ministre Simon Achidi Achu, tête de liste Rdpc. La spécificité de cette région tient au fait que Ni John Fru Ndi, tête de liste Sdf, et par ailleurs tête de file de l'opposition camerounaise, en est originaire. C'est « le leader politique de toute la région », à en croire Lotin Samè, le président de la circonscription Sdf de Douala 1er.

Pour la première fois, le président national du Social Democratic Front, candidat malheureux aux élections présidentielles depuis vingt-un ans, consent à mettre sa cote sur la balance en briguant des suffrages au niveau régional. « Sa seule présence, le fait qu'il est en même temps chairman et leader politique au Nord-Ouest et qu'il n'a jamais participé à des élections locales suffisent pour bouleverser les équilibres. Bien plus, les conseillers municipaux sont tous natifs de cette région réputée conservatrice. Tout cela fait que Fru Ndi peut réussir à faire basculer au moins deux conseillers Rdpc en sa faveur », décrypte Lotin Samè. Au sein du Sdf, l'on n'exclut pas l'hypothèse selon laquelle, le taux d'abstention dans les rangs du Rdpc peut jouer en faveur de l'adversaire.

Vote sanction

A l'Ouest, le parti de la balance pourrait glaner 127 voix probables sur les 1226 possibles. Pour passer, le Sdf devra, une fois le risque Rdpc écarté, grignoter dans l'arène de l'Udc qui dispose de plus de conseillers que lui. Cette bataille sur deux fronts s'annonce néanmoins rude même si, de l'avis d'un militant, le parti a souvent exhibé sa puissance en bloquant les résolutions à la Communauté urbaine de Bafoussam où il est fortement représenté.

La forte personnalité de Jean Tsomelou, provincial Sdf de l'Ouest, pourrait être mise à contribution pour vaincre François- Xavier Ngoubeyou, la tête de liste Rpdc. Un scénario quasi similaire se dessine dans le Sud-Ouest  où le Sdf compte surtout sur la carrure de Joshua Osih, « figure montante de la politique au Cameroun, un jeune loup que tout le monde voudrait voir émerger », à en croire un cadre du parti. Avec seulement 50 conseillers sur les 800 possibles, le Sdf dans le Sud-Ouest mise donc sur la maturité politique et le bon sens des conseillers, y compris, ceux du Rdpc qui pourraient dès lors voter utilement contre Tabe Tando du Rdpc.

Dans le Littoral, le Sdf totalise 92 conseillers. Ici, le Nec a choisi un « natif de Douala » pour challenger Thomas Tobbo Eyoum, la tête de liste Rdpc. Le Dr Leonel Djakoua était à la tête de l'exécutif communal de Douala 1er en 1997. Il est présenté par les siens comme une « figure emblématique de la politique au Cameroun ». Son parcours appréciable à la tête de cette commune aux grands enjeux est donc un atout non négligeable. « C'est l'un des meilleurs maires que le parti ait jamais connus », commente Lotin Samè. Les têtes de liste Sdf dans les autres régions, dont Emmanuel Ntonga dans le Centre et Lucas Ndi dans le Sud, ont moins de chance. A moins qu'il y ait un vote sanction au sein de la majorité au pouvoir.

© Le Jour : Théodore Tchopa


21/03/2013
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