Scandales et règlements de comptes

Scandales et règlements de comptes

Cameroun : Scandales et règlements de comptes  Le bouillonnement que connaît la république depuis la publication des lettres ouvertes de l’ex-ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, n’en finit pas de nous livrer des complicités avérées ou supposées dont bénéficie ce dernier au sein de l’appareil étatique, mais également en dehors. Si cela est plausible, il est tout de même curieux que les listes y afférentes produites par certains de nos confrères, frisent plutôt des règlements de comptes à l’encontre de ceux qui n’adhèrent pas de quelque manière au traitement qu’ils font de cette affaire.

Ce d’autant plus qu’à la virulence de leurs propos et supputations, ils ne s’offusquent guère de donner des coups sous la ceinture pour enfoncer le clou. Une option qui, si elle étale par ailleurs la subjectivité préjudiciable avec laquelle ils traitent l’affaire, démontre à suffisance la récupération malveillante qu’ils voudraient faire de celle-ci. Et on en vient à se demander si l’affaire Marafa a ressuscité le «journalisme des listes» reléguant la pudeur à l’arrière plan ? Dans le même temps pourtant, les adeptes de cette option clament volontiers le professionnalisme qui est le leur, alors même que le professionnalisme entendu dans son assertion première ne s’accommode pas de partis pris, sauf pour eux d’assimiler le professionnalisme à l’exacerbation des réflexes identitaires ou de ce qui en tiendrait lieu. Si cela était, alors on comprend que le caractère plutôt conflictogène des listes publiées, en vienne à altérer la crédibilité de toute la corporation.

Et même si les uns et les autres peuvent toujours clamer s’en tenir à quelque ligne éditoriale, la forte fluctuation de ladite ligne éditoriale trahit malheureusement une propension belliqueuse affirmée, si ce n’est des manœuvres de chantage sibyllin. Sinon, comment expliquer que les proches et autres hommes-liges présumés de Marafa soient dans leur majorité, des hommes au-devant de la scène ? Essaie-t-on ainsi de saborder leur notoriété pour éroder en passant la confiance dont ils bénéficieraient du Chef de l’Etat ?

Dans l’un et l’autre cas, en leur attribuant à tort ou à raison des accointances avec Marafa Hamidou en vue de les voir écartés du gouvernement ou de ce qui en tient lieu, ils fragilisent inéluctablement le régime et partant, Paul Biya lui-même qu’ils croient alerter sur les dangers latents qu’il court. Mieux, les règlements de comptes par ailleurs attachés à l’évocation de certaines personnalités plutôt effacées des considérations partisanes, démontrent à suffisance le peu de crédit à accorder à leurs révélations et insinuations. Suffisant donc pour, à défaut de les rappeler à l’ordre de pourfendre cet entêtement à désigner des boucs-émissaires supplémentaires dans une affaire où, si connexion il y a, elle ne saurait s’étendre aux relations interpersonnels que ces personnalités entretiendraient de quelque façon avec Marafa Hamidou Yaya, qui jusqu’à très récemment encore n’était pas honni et littéralement voué aux gémonies. Et à moins de le faire parce qu’il aura dit son ambition successorale, là encore ils sont plutôt mal placés d’y voir quelque conspiration de grande envergure, en l’absence de preuves probantes de leurs allégations.

Fort de ce qui précède, la nécessité d’élaguer au sein de la corporation se veut par conséquent pressante, même si cela sera difficile de ne s’en tenir qu’à des déviances que nous pensons circonstancielles. Aussi serait-il peut-être de bon ton que les uns et les autres s’approprient la réserve dont aura fait montre le chef de l’Etat lui-même à ce sujet. Une réserve qui impose davantage d’objectivité dans le traitement des faits, en se gardant bien évidemment de faire des commentaires malveillants, comme le sont inéluctablement ceux qualifiant les amis de l’ex-ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation de fieffés homosexuels à des degrés divers.

Car, autant cela participe d’une incursion indue dans la vie privée desdites personnalités, bien qu’il soit difficile en le cas d’espèce de dissocier le public du privé, autant cela ne traduit pas à proprement parler la collusion de fait que leur attribuent ces confrères. Et sans nous positionner en quelque donneur de leçon, il n’y a pas lieu de diaboliser toute la république et notamment les personnalités ayant eu des rapports cordiaux à un moment ou à un autre avec Marafa Hamidou Yaya. Et sauf pour ces derniers de croire qu’une amitié en son temps avec Marafa Hamidou Yaya induit une adhésion tacite à ses visées successorales, alors on comprend qu’ils entretiennent ainsi à dessein l’amalgame. Mais pour quelle fin, est-on en droit de se demander ?

Analyse faite, les scandales de la république s’accompagnent presque toujours de clans qui, comme nous l’avions préalablement dit se liguent les uns contre les autres, en ne lésinant sur aucun moyen. Si le fait est à décrier à plus d’un titre, cette propension peut malheureusement se muer en exacerbation des fanatiques, au sens premier du terme, et mettre à mal la concorde sociale. Pourtant, on a toujours fait de la préservation de la paix le cément de notre unité nationale, croit-on que cette aspiration reste de mise avec le glissement pernicieux dans la gadoue de certains de nos confrères ? En attendant, il faut bien servir au lectorat les sujets qu’il affectionne, quitte à compromettre cette concorde sociale à laquelle on tient pourtant tant.

les règlements de comptes par ailleurs attachés à l’évocation de certaines personnalités plutôt effacées des considérations partisanes, démontrent à suffisance le peu de crédit à accorder à leurs révélations et insinuations. Suffisant donc pour, à défaut de les rappeler à l’ordre de pourfendre cet entêtement à désigner des boucs-émissaires supplémentaires dans une affaire où, si connexion il y a, elle ne saurait s’étendre aux relations interpersonnels que ces personnalités entretiendraient de quelque façon avec Marafa Hamidou Yaya, qui jusqu’à très récemment encore n’était pas honni et littéralement voué aux gémonies. Et à moins de le faire parce qu’il aura dit son ambition successorale, là encore ils sont plutôt mal placés d’y voir quelque conspiration de grande envergure, en l’absence de preuves probantes de leurs allégations.

© Source : Aurore Plus


19/06/2012
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