SANCTIONS : LE CONSEIL NATIONAL DE LA COMMUNICATION SUSPEND ROYAL FM ET 5 JOURNALISTES


Radio Cameroun:Camer.beRaison évoquée par le Conseil, des manquements à l’exercice de la profession. La décision a été rendue publique vendredi dernier suite à une session ordinaire de son conseil.Les auditeurs de Yaoundé et ses environs seront privés pendant un mois des programmes de Royal Fm (92.1 Fm), l’une des plus écoutées de la bande Fm dans la capitale politique du Cameroun. Cette chaine de radio a été suspendue. Ainsi en a décidé le Conseil national de la communication (Cnc), dirigé par son vice-président, Peter Essoka, depuis le décès en juillet dernier de Mgr Befe Ateba. A l’issue de sa 7e session ordinaire, le Cnc a décidé de frapper. C’est ainsi que vendredi 22 août dernier, l’organe régulateur des médias au Cameroun a sorti le bâton de la sanction et 5 journalistes (dont 4 exerçant à Royal Fm) sont passés à la trappe.

Des sanctions mais aussi des avertissements ont été prononcés à l’encontre de certains journalistes et organes de communication audiovisuelle. S’agissant des sanctions, le directeur de l’information de Sky One Radio, Lazare Zambo a été suspendu pour deux mois de l’exercice de la profession de journaliste. Le présentateur de l’émission « on refait l’actu » diffusée sur cette station de radio de lundi à vendredi entre 13h30 et 15h, est accusé de nombreux manquements à l’éthique et à la déontologie du métier de journaliste.

C’est le même motif qui a fondé le Cnc à suspendre pour une durée de 3 mois, 4 animateurs de Royal Fm. Il s’agit de Dominique Tita, de Papy Nsimi, de Paul Dezy Biya et de Dimitri Amba. Ces hommes de médias animaient respectivement les émissions « Mission Royale », « Caravane Royale », « Royal Hit » et « L’Intégrale ». Pour ce qui est des avertissements, ils ont été lancés en direction des chaînes de radio et télé tels que Canal 2, Sweet Fm, Vision 4, Radio Siantou et autres la Radio des artistes. Il leur est reproché d’avoir fait la promotion de certains médicaments et de leurs promoteurs. Ce qui est proscrit par la loi camerounaise.

Georges Gilbert Baongla mis en cause par le Cnc

Pour étayer sa décision, le Cnc s’est appuyé sur les propos tenus par les invités des émissions animées par les journalistes suspendus. C’est le cas le l’ancien directeur du journal « Le Démenti », Georges Gilbert Baongla. Ce dernier, selon le Cnc, aurait par exemple déclaré respectivement dans le cadre des émissions « L’intégrale » et « Royal Hits » sur Royal Fm que le Vice-Premier Ministre Amadou Ali était le financier de Boko Haram, que le ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o était une « grosse libellule ».

Le même Georges Gilbert Baongla est, d’après les conclusions du Cnc, à l’origine de la suspension de Lazare Zambo à Sky One Radio pour avoir accusé le Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou, dans

l’émission « on refait l’actualité », de demander de l’argent aux ministres pour faire passer certains projets. Celui qui se fait passer pour « le fils du chef de l’Etat » n’a pas manqué de canarder au passage, ainsi qu’on peut le lire dans les résolutions du Cnc, le ministres de l’Agriculture, Essimi Menye qu’il a qualifié de détourneur et d’imposteur, le Sg des services du Premier Ministre qu’il a accusé d’avoir détourné tout un matériel médical à la Caisse nationale de prévoyance sociale dont il a été le Dg entre 1999 et 2007.

Incidences économiques des sanctions

D’autres invités se sont illustrés par des déclarations jugées « injurieux et non fondées » par le Cnc. C’est le cas d’un certain Sébastien Ebala qui, dans le cadre de l’émission « Caravane Royale » sur Royal Fm le 28 juillet dernier, a accusé l’ambassade de France au Cameroun d’être derrière les attaques de Boko Haram dans le Grand Nord et a pointé du doigt Haman Mana et Guibai Gatama, les directeurs des journaux « Le Jour » et « L’Œil du Sahel » qui, selon lui, ont reçu de l’argent « pour déstabiliser le pays », peut-on lire dans le communiqué du Cnc.

Mais ces sanctions du Cnc demeurent pour le moins controversées, du fait des incidences économiques qu’elles créent suite à la fermeture de certaines radios : manque à gagner, des employés au chômage, etc.

© Camer.be : Michel Biem Tong


25/08/2014
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