Sanctions: Ce qui attend les «coupables» de Marrakech

DOUALA - 18 NOV. 2011
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
 
Plusieurs joueurs, qui figurent parmi les cadres de l’équipe, ont été présentés comme les meneurs de la fronde. Des indiscrétions au sein de l’équipe font état de sanctions à prendre contre Eto’o, Kameni, Song, Makoun et Eyong Enoh notamment. « Il faut d’abord qu’il y ait une enquête qui soit menée et définisse les responsabilités de chacun », pense Jean Paul Akono, joint au téléphone.
 
Le code disciplinaire des sélections nationales prévoit des sanctions contre les éléments fautifs. Mais l’infraction doit être constatée par une enquête qui n’a pas encore été ouverte.

Hier matin au siège de la Fécafoot à Tsinga à Yaoundé, le feuilleton de Marrakech a continué d’alimenter les conversations. Si les officiels rencontrés préfèrent garder le silence, d’autres expriment le souhait de voir les responsables de cette crise sanctionnés. Le président de la fédération, Iya Mohammed, qui d’après certains confrères, est rentré précipitamment de son séjour de Kigali, figure parmi les personnalités autorisées à saisir les organes disciplinaires de la Fédération, seules autorisées à prononcer des sanctions. Celles-ci pouvant s’étaler sur le double aspect sportif et administratif.


Indiscrétions

Plusieurs joueurs, qui figurent parmi les cadres de l’équipe, ont été présentés comme les meneurs de la fronde. Des indiscrétions au sein de l’équipe font état de sanctions à prendre contre Eto’o, Kameni, Song, Makoun et Eyong Enoh notamment. «Il faut d’abord qu’il y ait une enquête qui soit menée et définisse les responsabilités de chacun», pense Jean Paul Akono, joint au téléphone. Même son de cloche chez Fabien Bobo, consultant sportif, présent dans la délégation de Marrakech. « S’il faut suspendre un joueur, ce n’est pas au coach de le faire. Il doit simplement faire un rapport de ce qui s’est passé », argue-t-il.

Toutefois, ainsi que l’illustre un cas récent, Achille Emana et Alexandre Song, à qui l’on reprochait des écarts de comportement lors de la coupe du monde 2010, avaient été « boycottés » de longs mois durant par l’entraîneur Javier Clemente. « L’équipe nationale a vocation à rassembler les meilleurs joueurs. Il ne serait pas bon pour le coach de se séparer des joueurs qui sont performants en club », ajoute l’ancien entraineur des Lions indomptables et directeur technique national adjoint, Jean Paul Akono. « Comme à Marrakech ça a été une fronde de groupe, le coach ne peut que constater, mais c’est aux responsables de prendre les sanctions », conclue quant à lui Fabien Bobo.


Interdiction d’exercer

Le règlement intérieur des sélections nationales de football du Cameroun, qui fixe le régime disciplinaire à observer, prévoit en effet des sanctions contre joueurs et encadreurs. Celles-ci peuvent aller jusqu’à une « exclusion définitive » de l’équipe, voire une « interdiction d’exercer toute activité relative au football ». Mais ces sanctions doivent être prononcées par la commission de discipline de la Fédération et, en cas d’appel, par la commission de recours. La première, qui fonctionne comme un tribunal, doit au préalable en être saisie, par le ministre des Sports, le président de la Fédération ou tout joueur et encadreur justifiant d’un intérêt.

Or, dans la crise actuelle, où chacun de ces acteurs semble avoir joué un rôle, difficile d’imaginer celui qui franchira ce pas. Le plus gros défi reste cependant celui de la qualification de l’infraction, elle seule pouvant laisser entrevoir le niveau de sanctions. Manque de loyauté, refus de se consacrer aux matchs ou non-respect des directives et décisions ? Certains à la Fédération parlent également de déchoir Samuel Eto’o de son brassard de capitaine. Mais pour cela, seuls le ministre des Sports et/ou l’entraîneur peuvent prendre une telle décision.


20/11/2011
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