Sacrilège: La tombe d'Ernest Ouandié profanée à Bafoussam

DOUALA - 16 Janvier 2012
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager

Moukoko Priso pointe un doigt accusateur sur le pouvoir Rdpc. Certaines sources indiquent que c’est Philippe Ouandié, le fils du héros historique, qui s’y est rendu pour accomplir des rites rentrant dans le culte des ancêtres.

«Pourquoi cette tombe est-elle si sale? De mauvaises herbes (Ndlr: la fleur de marguerite ou fleur de jalousie) l’entourent. Ce n’est pas digne pour la tombe d’un patriote.» Arrivé quelques minutes au bord de la tombe d’Ernest Ouandié avant la délégation officielle de l’Union des populations du Cameroun(Upc), Vincent Boujeka dit le «Bontologue» est indigné par la nappe de poussière qui couvre la tombe du héros nationaliste camerounais. Une préoccupation portée par Moukoko Priso, secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (branche des fidèles). Pis, plus que la poussière, on peut constater que le flanc droit de la tombe est cassé. Selon des informations officieuses, les membres de la famille de l’illustre défunt l’auraient fait dans le cadre du rite des crânes, une tradition bien ancrée à l’Ouest. N’empêche, pour Moukoko Priso, le gouvernement Biya ne veut rien faire pour réhabiliter la mémoire des héros historiques dans une logique d’éradication de l’Upc de la mémoire des jeunes générations.

C’est ainsi que face aux jeunes présents ce 15 janvier 2011 à l’occasion de la commémoration de l’an 41 de la mort d’Ernest Ouandié, Moukoko Priso a prôné la continuité du combat des pères fondateurs de l’Upc. «Nous sommes entrés à l’Upc un an avant la mort d’Ernest Ouandié. Au moment de son arrestation en aout 1970, je me trouvais en Yougoslavie comme représentant de l’Union nationale des étudiants camerounais (Unek) dans le cadre d’un congrès d’étudiants. Là, on m’a annoncé l’arrestation du camarade Ouandié. La presse française annonçait l’assaut final. Mais nous avons pris l’engagement de poursuivre le combat de Um Nyobè, Ernest Ouandié, Félix Roland Moumié, Ossende Afana, Martin Singap, etc. Il faut que le combat continue avec les nouvelles générations. Ces jeunes qui aujourd’hui ont entre 15 et 30 ans», soutient le leader du parti nationaliste.

Michel Eclador Pekoua, secrétaire régional de l’antenne de l’Upc à l’Ouest partage cet avis. Mais ajoute que «la démarche de Ouandié est à la fois symbolique et atypique. Il était en exil. Il a fait le choix de rentrer se battre au pays. C’est un sacrifice suprême qu’il a fait. Nous devons lui rendre un hommage pour ce choix patriotique.» C’est ainsi que sous son impulsion, contrairement aux autres années, les militants de l’Union des populations du Cameroun (Upc) à l’Ouest se sont déployés de manière significative à l’occasion de la commémoration de l’an 41 du décès d’Ernest Ouandié, leader nationaliste condamné à mort et exécuté sur la place publique le 15 janvier 1971 à Bafoussam.

Le même jour, le leader régional de l’Upc a procédé au lancement d’un tournoi de football en l’honneur de tous les martyrs du mouvement nationaliste camerounais. La compétition en question a été lancée, au moment où nous allions sous presse au stade du quartier Kouogouo à Bafoussam. Dans ce cadre, l’équipe de Tougang est baptisée Ernest Ouandié, celle de Kamkop porte le nom du Dr Félix Roland Moumié alors que celle de Bamendzi est dédiée à Ruben Um Nyobè. Les footballeurs de Tamdja et du plateau administratif joueront à la mémoire de Douala Manga Bell. Adamou Ndam Njoya, président national de l’Union démocratique du Cameroun(Udc), devrait, après le match d’ouverture dudit tournoi sportif, donner une conférence de presse en compagnie de Michel Eclador Pekoua dans un hôtel de la place. Une manière de montrer qu’au-delà des chapelles politiques, la dynamique républicaine devrait prévaloir.


16/01/2012
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