Roger Milla tacle Jacques Fame Ndongo

L’ancien Lion indomptable s’oppose ouvertement à la proposition du représentant du secrétaire général du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais  (Rdpc) d’organiser une compétition corporative en la mémoire de Théophile Abéga, et propose que la Coupe du Cameroun porte désormais le nom de l’illustre disparu.

Le Messager

Albert Roger Milla (centre de la photo), ancien Lion présent aux obsèques de Théophile Abéga

L’ancien international du football camerounais et maire de Yaoundé IV, Théophile Abéga Mbida alias « Docteur », décédé » le 15 novembre 2012 à l’hôpital général de Yaoundé, a eu droit à des obsèques dignes de son rang. C’était samedi, 15 décembre dernier au quartier Nkomo II à Yaoundé. De nombreuses délégations officielles sont venues rendre un dernier hommage à ce ballon d’or africain de l’année 1984. Ferdinand Ngo Ngo, ministre secrétaire général de la présidence de la République, représentant personnel du chef de l’Etat ; Jacques Fame Ndongo ministre de l’enseignement supérieur, représentant du secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ; Adoum Garoua ministre des sports et de l’éducation physique, Albert Roger Milla, ancien Lion, représentant des footballeurs camerounais…De nombreux membres du gouvernement ont aussi pris part à ces obsèques, de même que sa majesté Djitap Ngompé Pellé, chef supérieur Bafoussam. Mais l’arrivée la plus applaudie aura été celle du capitaine des Lions indomptables Samuel Eto’o Fils.

Dans son allocution, Jacques Fame Ndongo a présenté l’illustre disparu comme un homme faisant toujours prévaloir l’esprit de rassemblement. Il cite en exemple cette crise sociopolitique qui a failli se produire à la maison du parti de Nkoldongo en mars 2002 lors du renouvellement des organes de base du parti des flammes. « Cette année là, Théophile Abéga fait front avec Amougou Nomma. Et à l’issue des consultations, les esprits s’échauffent. On frôle une crise sociopolitique. Mais de conciliabules en conciliabules, Abéga accepte de s’effacer et de laisser la place à son adversaire, par respect aux ainés », révèle Jacques Fame Ndongo, non sans souhaiter à la fin de son allocution qu’une compétition corporative soit dédiée à cet ancien sociétaire de colombe de Sangmélima.

Succès

Mais avec la verve qu’on lui connait, Roger Milla va balayer du revers de la main la proposition du représentant du secrétaire général du Rdpc d’organiser une compétition corporative de cet ancien joueur du Canon de Yaoundé. «Depuis quelques jours nous avons entendu dans les médias que la Fécafoot a l’intention de baptiser le trophée de la coupe des corpo et vétérans du nom de Théophile Abéga Mbida. Je tiens à vous dire, comme l’a confirmé le Pr. Jacques Fame Ndongo tout à l’heure, que Abéga n’a jamais joué dans une équipe corporatiste et donc nous n’accepterons pas que son nom soit associé à une telle compétition. Demandez s’il vous plaît au Chef de l’Etat d’interdire cela. (…) On peut plutôt rebaptiser la Coupe du Cameroun Coupe Abéga », déclare-t-il face à un Jacques Fame Ndongo silencieux, la tête baissée. Personne n’aurait pu imaginer que le meilleur footballeur africain du siècle reprendrait le ministre Jacques Fame Ndongo en public de la sorte.

Né le 9 juillet 1954 et père de six enfants et sept petits fils, Théophile Abéga a connu une vie politique très riche. Dès les années 1990, il occupe déjà le poste de président du comité de base  du Rdpc à Nkomo II. Six ans après, il est 3ème adjoint au maire de Yaoundé IVème. Allant de succès en, succès, « Docteur » comme ses fans aimaient si bien l’appeler accède à la présidence de la 8ème sous section de son parti en 1998. C’est en 2006 qu’il occupe enfin le prestigieux poste de président de section, avant d’être élu maire de la commune urbaine d’Arrondissement de Yaoundé IV en 2007. Poste qu’il a occupé jusqu’à la date de son décès. Sur le plan sportif, Abéga a aussi engrangé des lauriers. Son parcours sportif commence en 1973 lorsque sorti du Lycée général Leclerc, il  est recruté à la colombe de Sangmélima. Ses tours de passe-passe le hissent aussitôt au firmament. Ce qui attise les convoitises. C’est ainsi que le Canon de Yaoundé lui tend la main en 1974, et le garde comme joueur titulaire jusqu’en 1984. Entre temps, il est intégré à l’équipe nationale de football du Cameroun en 1976 et y évolue jusqu’en 1986. C’est d’ailleurs pendant son séjour dans cette sélection nationale que le Cameroun remporte en Côte d’Ivoire en 1984, sa première coupe d’Afrique des Nations, avec l’illustre disparu comme capitaine. La même année, il est élu ballon d’or africain et est recruté à Toulouse, un club français de première division. C’est donc un homme pluridimensionnel qui a été conduit à sa dernière demeure samedi dernier. D’où la reconnaissance de la Nation entière. Le chef de l’Etat a d’ailleurs fait de lui le grand officier de l’ordre national à titre posthume. Seulement, le ministre secrétaire général de la présidence de la République est reparti avec un mauvais souvenir, car la société de distribution d’électricité l’a stoppé net alors qu’il déclinait son allocution, à la suite d’une coupure électrique. Le pauvre a dû rester debout pendant au moins cinq minutes, pour enfin reprendre la lecture de son discours à l’arrivé de l’énergie électrique.

Joseph Flavien KANKEU




18/12/2012
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