Risques d'implosion du Rdpc : jusqu'où peut aller Paul Biya ?

Cameroun - Risques d'implosion du Rdpc : jusqu'où peut aller Paul Biya ?Des militants en colère assiègent le gouverneur de l’Est à Bertoua

Ils sont allés déposer une lettre de protestation contre les listes investies par leur parti pour les élections municipales et législatives  dans le Lom-et-Djerem.

C’est en grand nombre que militants et sympathisants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), des sections et sous-sections du Lom-et-Djerem sud, sont sortis  très tôt hier matin pour converger vers les services du gouverneur de la région de l’Est. La mine grave et tous vêtus aux couleurs du parti, ils avaient déjà envahi la cour habituellement calme des services du gouverneur autour de 8 heures. Debout ou assis à même le sol, les mécontents du Rdpc attendent Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, qui intelligemment, a esquivé cette « missile » du Rdpc, en mandatant son secrétaire général de recevoir ces militants pour la circonstance. En les accueillant au niveau du hall, madame Rachel Ngazang épse Akono, a tout simplement reçu sans dire mot la pétition adressée à Paul Biya, président national du Rdpc.

Dans cette requête dont Le Messager a obtenu copie, ils écrivent « Excellence, nous avons l’honneur de porter à votre haute personnalité la situation troublante, incompréhensible, voire dangereuse vécue lors des investitures aux législatives et municipales de 2013 dans notre département ». En effet, dans le contenu de cette lettre de protestation, il est clairement mentionné que les sénateurs Charles Salé et Badel Ndanga Ndinga, ont une fois de plus, démontré « leur ambition de prendre en otage le Lom-et-Djerem et, faire du Rdpc leur chasse gardée ». Pour ces militants, ces deux personnalités « ont décidé de mettre hors-jeu les maires qui ne leur ont pas été fidèles. Raison pour laquelle, sur huit maires dans le Lom-et-Djerem, six ont été purement disqualifiés avec toutes leurs listes foulant ainsi aux pieds la circulaire n°3/Rdpc/Pn du 05 juillet 2013 ».

En plus, ils déplorent pour le condamner le fait que certains membres des commissions se trouvaient candidats dans des listes municipales sans avoir démissionné, en piétinant l’article 4 de la circulaire sus-évoquée. Il s’agit selon ces militants de leurs camarades Richard Messepeng et Nya Isaac à Bertoua 1er, Jean-Marie Dimbélé, Omer Solla Pitol et Marie-Claire Yafone à Bertoua 2ème. A en croire Korondo Mbélé, porte-parole des 37 signataires de cette lettre de protestation, les deux élites dénoncées se sont déjà accaparées des mairies de la ville de Bertoua en imposant leurs protégés sur des listes. Charles Salé contrôlant Bertoua 1er qui couvre la partie sud et Badel Ndanga Ndinga Bertoua 2ème dans la partie nord du chef-lieu du département de Lom-et-Djerem.

« Comment comprendre que le seul quartier Mokolo à Bertoua, compte 7 conseillers municipaux dans une liste ? Comment accepter que le quartier Ndouan à lui seul ait 5 conseillers municipaux ? Si donc deux quartiers seulement ont 12 conseillers municipaux pour quelle raison voteront d’autres ? », s’interroge l’ancien délégué régional des Sports à la retraire. Les mêmes observations sont faites pour les législatives. « Comment comprendre que sur quatre listes, deux ont été souverainement choisies par la commission au détriment de celles des grands militants qui ont rendu d’énormes services au parti ? Plus frustrant, dans celle qui a été retenue se trouve une dame qui ne sait ni lire ni écrire et sans aucun poids politique ».

Parlant des législatives, la commission départementale de supervision du Rdpc dans le Lom-et-Djerem avait enregistré trois listes. Elles étaient respectivement conduites par Kombo Gbéri, député et vice-président à l’Assemblée nationale, et par Yves Mbélé Ndoé, ancien ministre de l’Eau et de l’énergie et Korondo Mbélé. Selon des indiscrétions de ces militants, c’est celle conduite par l’honorable Kombo Gbéri avec pour alliés Antoinette Narké et Bienvenu Tak, qui a été sélectionnée. En attendant la vérité avec les listes d’Elecam, Paul Biya a du fil à tordre avec  le double scrutin du 30 septembre prochain.

© Le Messager : Ange-Gabriel OLINGA B.


30/07/2013
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