Révolution: Yaoundé doit être l’épicentre de l’insurrection

BALTIMORE (USA) - 18 FEV. 2011
© Ndzana Seme | Correspondance

"Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit", nous rappelle l’entourage de Paul Biya.

« Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit », nous rappelle l’entourage de Paul Biya. Les hommes et femmes en armes du Cameroun doivent comprendre qu’ils ne servent pas un leader qui passe, mais plutôt un Cameroun qui reste, un Peuple camerounais souverain qui reste. Tout jeune Beti qui soutiendra Paul Biya contre le Peuple sera entrain de se suicider personnellement. Les Beti ont régressé dans leurs conditions de vie à cause du règne de Paul Biya. La stratégie du lancement le 23 prochain des manifestations sur plusieurs villes du Cameroun sera efficace. Cependant, les manifestants doivent pouvoir converger tous à Yaoundé à un certain moment décisif.

« Paul Biya veut que le soulèvement populaire dont on entend parler connaisse le sort des villes mortes », déclare notre source à l’intérieur du gouvernement Biya qui demande l’anonymat. « Souvenez-vous de la phrase ‘Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit’ », nous explique-t-elle davantage.

En effet, la campagne « Opération Villes Mortes » lancée en juillet 1991 échoua à la suite de cette réponse de Paul Biya qui, après avoir sécurisé Yaoundé et, confiant de ce que lui et son entourage font leurs courses en France, avait ignoré la campagne d’arrêt des activités sur toute l’étendue du territoire. Le vaillant Peuple camerounais maintint les villes mortes pendant des mois, avant de s’épuiser sans que le régime néocolonial cède, en partie parce que les citoyens ordinaires payaient le grand prix de cette opération.

Notre source avance donc que la stratégie de Paul Biya consistera à sécuriser Yaoundé et à ignorer plus ou moins le reste du pays.

Une autre source sympathisante et proche de la Dgre (direction générale de la recherche extérieure, une police politique faisant office de service des renseignements du régime) nous avise également que, tel que le régime l’a montré ces derniers jours en corrompant certains groupes (dont des étudiants de Yaoundé I à Soa) pour manifester contre le soulèvement annoncé, il utilisera des milices tribales Beti, auxquelles s’ajouteront des éléments des forces armées en civil, exactement comme le régime Moubarak l’avait essayé en Egypte, afin d’intimider et de repousser les manifestants de Yaoundé.

Les forces armées doivent servir le Peuple qui reste, et non pas Biya qui part

Pour conserver son pouvoir en faisant échec au soulèvement populaire annoncé, Paul Biya ne compte plus que sur le soutien des forces armées nationales et des milices tribales Beti.

Il espère que les officiers et soldats de nos forces armées lui resteront reconnaissants parce qu’il avait systématiquement augmenté leurs salaires pendant que les autres salaires étaient coupés durant plus de deux décennies de « crise économique ». Il compte sur sa corruption sur les Camerounais en tenue, y compris les vieux généraux et officiers qu’il a enrôlés dans les réseaux de détournements des fonds publics, pour se maintenir au pouvoir malgré la demande que le Peuple souverain lui fait de quitter le pouvoir.

Les hommes et femmes en armes du Cameroun doivent comprendre qu’ils ne servent pas un leader qui passe, mais plutôt un Cameroun qui reste, un Peuple camerounais souverain qui reste. Et l’évidence est bien là pour montrer que Paul Biya est un passant qui, malheureusement aveuglé par le pouvoir malgré son corps vieilli, détruit tout possible successeur dans son entourage afin de s’accrocher jusqu’à la mort au pouvoir et laisser le Cameroun dans le chaos qu’il avait promis en 1992 lors d’un meeting à Monatélé.

Parmi les autres soutiens sur lesquels compte Biya pour s’accrocher, les plus pitoyables sont les miliciens Beti, qui n’ont pas compris que les Beti sont les plus grands perdants du pouvoir Biya, qui leur est présenté faussement comme un pouvoir Beti. Ils ont intérêt à relire à cet effet les dénonciations et avertissements de certains des leurs, comme Ateba Eyene ou Enoh Meyomesse.

Biya appelle à son secours les plus grands perdants de son régime

Les questions que chaque jeune Beti doit se poser aujourd’hui sont celles-ci : Qu’ai-je gagné personnellement depuis que Paul Biya est au pouvoir ? Si je me bats aujourd’hui pour maintenir le vieillard Paul Biya au pouvoir, que deviendrai-je s’il disparaît ? Dois-je lier ma vie à une personne qui est au terme de sa vie ? Avec tous ces pleurs des Camerounais contre Paul Biya, cela ne montre-t-il pas que toute personne qui prendra le pouvoir après Biya se distancera de Biya afin de gagner les cœurs des Camerounais ? Quelle sera ma place après Biya si je le défends aujourd’hui ?

Chacun et chacune trouveront que défendre Paul Biya contre le Peuple qui le vomit, c’est choisir de suivre personnellement un individu qui se dirige inéluctablement vers le passé, alors que tout jeune regarde vers l’avenir. Tout jeune Beti qui soutiendra Paul Biya contre le Peuple sera en effet entrain de se suicider.

En tant qu’un Ewondo, un Mvog-Fouda pur sang d’Ebolboum, j’ai vécu les 50 ans d’un Cameroun faussement indépendant. Et voici ce que j’ai remarqué pendant ces 50 ans concernant l’évolution du sort des Beti.

Quand j’étais tout petit, j’ai vu les paysans Beti aller aux champs tous les matins et revenir au village tous les soirs dans leurs habits tout sales et en lambeaux. Cinquante ans plus tard, après avoir subi Ahmadou Ahidjo et Paul Biya au pouvoir, les paysans Beti vont toujours aux champs aujourd’hui tous les matins et reviennent au village tous les soirs dans leurs habits tout sales et en lambeaux.

Conclusion, les Beti n’ont pas goûté à l’évolution du monde dans leurs conditions de vie. Les Beti ont stagné.

Quand j’étais tout petit, la nourriture était abondante dans le village. Mon village élevait beaucoup d’animaux domestiques, dont les cochons, les chèvres et les moutons. Régulièrement on égorgeait les moutons pour nourrir tout le monde, et nous les enfants, nous adorions manger la viande.

Cinquante ans plus tard, les enfants du village Beti sont aujourd’hui connus pour leurs petits pieds et leurs ventres ballonnés, souffrant et mourrant d’anémie et de maladies diverses. Car, non seulement les terres Beti sont surexploitées et infertiles, et ont vu partir les bras les plus solides pour les cultiver, le petit élevage domestique a été interdit par l’administration Ahidjo/Biya, héritière de l’administration coloniale française.

Conclusion, les Beti n’ont pas goûté à l’évolution du monde dans leur alimentation quotidienne. Ils ont régressé.

Or, ce qui fait le bonheur de tout être humain sur cette planète Terre, c’est le sentiment que l’on progresse. L’on est heureux parce que l’on progresse, parce que cette année l’on est mieux que l’année dernière, parce que l’on réalise des progrès qui suscitent l’admiration d’autrui. Demandez à vos parents de vous dire la vérité s’ils ont connaissent le bonheur tel que défini ici. Vous serez amèrement surpris de leurs réponses.

Evidemment, si vous êtes le fils ou la fille des Beti de Yaoundé, ces Beti qui sont membres de « l’élite » administrative qui mange dans la main de Paul Biya, vous entendrez votre parent vous répondre qu’il est heureux. Parce qu’il/elle a su vendre son âme, vendre l’« Ati » qui caractérise tout bon Beti, pour ramper, voler, tuer et pouvoir manger ce qui tombe de la table du roi Biya.

Ces Beti de Yaoundé, qui depuis la fin du 19ème siècle livrèrent notre ancêtre « asuzoa » Omgba Bissogo à l’occupant allemand, se prosternèrent devant le serviteur de l’occupant Charles Atangana Ntsama, et ont continué de se prosterner devant l’occupant français et de faire de l’administration publique leur plantation dans le cadre des mafias avilissantes, sont justement ceux qui appellent les pauvres jeunes Beti à aller défendre le « régime Beti ».

Ces Beti de Yaoundé, Essimi Evouna et les autres extrémistes tribalistes de même espèce, vous enverrons combattre le Peuple camerounais, sous prétexte de défendre Yaoundé. Un Yaoundé qui n’a jamais été et ne sera jamais vôtre !

Yaoundé appartient au Peuple camerounais, et non pas aux « élites » Beti de Yaoundé, qui appellent les jeunes Beti à aller mourir pour une cause perdue d’avance; la cause de Paul Biya.


Quand Yaoundé tombera aux mains du Peuple, Paul Biya tombera

A tous les Camerounais aujourd’hui décidés de donner leur vie pour libérer pacifiquement, à travers la dénonciation vocale, la résistance et la désobéissance, le Berceau de nos Ancêtres des griffes assassines des forces néocoloniales au pouvoir, n’oubliez pas que c’est seulement lorsque les soutiens de Paul Biya, qui sont regroupés essentiellement à Yaoundé, tomberont que le régime Biya tombera.

Bien sûr la stratégie du lancement le 23 prochain des manifestations sur plusieurs villes du Cameroun sera efficace. Car elle dispersera les forces armées fidèles à Paul Biya dans une impossible défense de tout le territoire embrasé par le soulèvement.

C’est pour cette raison que nous soutenons ici sans réserve un lancement le 23 février prochain des manifestions sur les lieux suivants :

YAOUNDE boulevard de 20 mai, DOUALA rond point Deido, BUEA bongo square, LIMBE Texaco, TIKO Mutengene Roundabout, BAMENDA commercial avenue, BERTOUA, KRIBI, KUMBA Town Green, WUM Market Square, NKAMBE, Mamfe Town Centre, FUNDONG, GAROUA, MAROUA, NGAOUNDERE, TOMBEL, SANGMALEMA, et bien d’autres lieux que les manifestants décideront.

Cependant, les manifestants doivent pouvoir converger tous à Yaoundé à un certain moment décisif. Toute attaque sauvage contre le Peuple manifestant à Yaoundé peut servir de justificatif pour ce mouvement de tous les manifestants du Cameroun vers Yaoundé.

Les manifestants doivent pouvoir démontrer aux égarés qui obéiront encore aux appels tribalistes de Paul Biya pour qu’un groupe ethnique l’aide à s’accrocher au pouvoir, que tout Camerounais et toute Camerounaise est son frère et sa sœur, et que Paul Biya n’est pas du tout son frère.

Nos Ancêtres bienheureux veillent sur notre Peuple. Nos manifestants agissent selon la Volonté de Dieu. Ils seront sous la protection et Dieu leur garantit la victoire dans toutes leurs exigences.

Ndzana Seme
The African Independent



21/02/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres