Revendications: Le mémorandum de l'Ouest bientôt sur la table du chef de l'Etat


YAOUNDE - 20 DEC. 2010
© Cédric Mbida | La Météo

Le document qui vise la libération d’Yves Michel Fotso, circule pour le moment entre les dignitaires bamiléké, pour signature.

«Nous nous insurgeons contre la détention sans motivation de Yves Michel Fotso, fils de Victor Fotso, un des symboles de la réussite des peuples des grassfield et fleuron de toute une génération de self-made-men de notre pays". Voilà un extrait du mémorandum dont tout le gratin de la région de l'Ouest parle dans les salons huppés. Personne ne l'assume. Mais, nul ne rejette non plus les idées qu'il véhicule. Comme l'indique le bout de phrase cité ci haut, cette note a été rédigée dans l'intention de revendiquer la libération "immédiate" d’Yves Michel Fotso, incarcéré depuis le mercredi 1er décembre 2010 à la prison centrale de Yaoundé. Sauf qu'aucun des artisans du mémorandum de ce groupe de pression n'a encore agi à découvert.

En dépit de la prévalence de la loi de l'omerta, les fins limiers de La Météo ont pu recouper l'information à bonne source. Il ressort de cet exercice que c'est un groupe de personnalités fortement appuyées par les chefs traditionnels et les élites, et proches d'une organisation qui promeut la préservation des valeurs bamiléké, dénommée "Laakam", qui serait les auteurs en chef de ce mémorandum qui dénonce "le début d'une épuration ethnique qui consiste dans son mode opératoire, à déstabiliser dans un premier temps la Cbc".

Pour le moment, le document qui a déjà été consulté et approuvé par la majorité des dignitaires de l'Ouest, rencontre l'assentiment du grand nombre. "A ce moment, la quasi-totalité des Bamiléké qui voyaient aux membres de la famille Fotso, un spécimen à copier, trouvent suspect l’arrestation d'un de ses symboles. Car, ils fonctionnent dans la logique qui veut que l'argent peut réparer tous les dommages de la vie sur terre, ils se sont longtemps dits qu'il valait mieux demander à la famille Fotso de payer les préjudices financiers qu'aurait causés la légèreté de Yves Michel Fotso du temps où il manageait la Camair. Cette option ayant été exclue, ils ne s'expliquent la détention de leur frère que par la théorie du complot", commente un sociologue bien connu des milieux ecclésiastiques. Certains observateurs craignent que le Cameroun ne bascule dans une justice de classe. Ils citent à l'occasion La Fontaine: "Selon que vous serez puissants ou misérables, le jugement de la cour vous fera blanc ou noir."


CBC BANK

Une analyse qui n'est, du reste, pas éloignée des idées relayées par les extraits du gentil brûlot dont votre journal a pu obtenir copie. "Monsieur le président de la République, il se trouve que certaines personnalités qui veulent à tout prix faire main basse sur la Cbc Bank, vous aient transmis des informations tronquées sur le dossierd'achat d'avion présidentiel pour discréditer le président de son conseil d'administration auprès de vous. Leur plan satanique consiste à vous faire croire qu’Yves Michel Fotso aurait participé à un plan diabolique visant à vous ôter la vie. Monsieur le président, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une cabale", signale le document. A en croire quelques extraits de ce mémorandum de l'Ouest communiqué exclusivement à La Météo, il existerait un malaise facilement perceptible chez les populations de l’ouest sans exception. Les hommes et femmes de cette partie du pays, qui n'évoquent pour le moment, la question que sous cape, alors même qu'ils ressentent une "profonde déchirure" au fond d'eux. "On ne peut pas arrêter votre frère et vous envoyez des motions de soutien au président, nous préférons pour l'heure rester calmes". Entend-on ici et là, dans les milieux de l'Ouest. La frilosité qu'affichent certains dignitaires à l'évocation du sujet des revendications contenues dans le fameux document, montre bien qu'on y adhère en pays bamiléké, même si personne n'affiche cet attachement en public.

Il n'est donc pas exclu que dans les tout prochains jours, un mémorandum dit de l'Ouest, circule librement dans les principales villes du Cameroun, et à l'étranger, pour un "Libérez Yves Michel Fotso !". Le 02 décembre 2010 déjà, des manifestations de protestation contre l'arrestation du fils du milliardaire étaient survenues à Bandjoun. Des coups de feu avaient alors été entendus à quelques encablures de la résidence d’Yves Michel Fotso, au quartier Mbô, dans la capitale du département du Koung-Khi. Le bilan dressé par les populations faisait état d'une vingtaine de douilles et d'armes de fabrication artisanales, ramassées par les gardiens postés à l'entrée de la résidence du milliardaire, dans la matinée du jeudi 02 décembre 2010.


21/12/2010
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