Révélations sur l'Opération Epervier: L'Arrondissement de Zoétélé en larmes

Yaoundé,16 Janvier 2013
© LCN | L'Epervier

Cet arrondissement vibre au rythme des coups bas orchestrés par ses fils et filles qui se bouffent comme dans un panier à crabes.

Appelée à l'époque arrondissement pilote, Zoétélé n'est aujourd'hui que l'ombre de lui-même. La FEDAZ (Fête des Élites pour le Développement de l'Arrondissement de Zoétélé) n'existe plus. Une fête qui avait toujours lieu chaque 12 Février.


QUE SE PASSE T-IL AU JUSTE?

La petite ville aux allures de grande métropole qu'est Zoétélé fait une exception dans la région du Sud, département du Dja et Lobo. Et parmi les arrondissements que compte ce département fief du Chef de l'Etat, Zoétélé est celui qui a le plus profité de la générosité de Paul Biya. Et cela pour deux raisons: la première raison réside dans le fait que Paul Biya a passé toute son enfance à Nden localité située à 10 km de Zoétélé où son père était catéchiste. Il y a passé son cycle primaire. La deuxième raison de l'amour de Paul Biya pour cette localité s'explique par le fait que son conseiller et ami de tous les temps, Ferdinand Léopold Oyono de regretté mémoire était Fong, dont les origines venaient de Zoétélé et que les grands parents sont allés s'installer à Ngoazip vers Ebolowa.

Tous ces paramètres énumérés ont emmené le Chef de l'Etat à porter son choix sur les fils de Zoétélé dans les grands postes au gouvernement. Cabinet civil, ministre de la défense, délégué générale à la sûreté nationale, ancien ministre des finances Polycarpe Abah Abah, ancien directeur général de l'ARMP Jean Jacques Ndoundoumou, directeur général des impôts, recteur d'université, COTCO, Pipeline...

L'on se souvient qu'en 2004, l'arrondissement de Zoétélé comptait 04 de ses fils au gouvernement, sans oublier les directeurs généraux. Toute chose qui a frustré les élites des autres arrondissements. Imbues d'elles- mêmes, les élites de Zoétélé se considéraient comme ressortissant d'un département à part et narguaient même leurs frères de Sangmélima qui se sentaient marginalisés.

Aujourd'hui, Zoétélé et ses enfants s'entre déchirent, la chute, la décadence, la trahison, les coups bas, les peaux de banane sont le leitmotiv des élites. Cette guerre a commencé en 2004, pendant la campagne présidentielle, et s'est accentuée en 2007 pendant les élections législatives et municipales. L'arrondissement a été divisé en deux blocs: d'un côté: Edgar Alain Mebe Ngo'o, Rémy Zé Meka, Jean Jacques Ndoudoumou et le député décédé Ebanga. De l'autre: Polycarpe Abah-Abah, Mengue Nkili, pasteur Ngomo, le docteur Mvie Meka Elie. Naturellement le camp de Polycarpe Abah-Abah prenait toujours le déçu sur les autres, grâce à sa forte puissance argentifère à l'époque DG des impôts et ministre de l'économie et des finances. Mais Polycarpe Abah-Abah avait oublié que le pouvoir pèse plus que l'argent. Ses deux frères de la défense et de la police ont rempli les bulletins de renseignements démontrant au Chef de l'Etat, les ambitions farouches de Polycarpe Abah-Abah de s'emparer du pouvoir grâce à l'argent, en complicité avec les barons Bamilékés qui ont le pouvoir économique au Cameroun. Paul Biya au départ ne croyait pas en cela puisque connaissant la moralité de ce garçon de Meyila, en plus c'est le ministre Akame Mfoumou qui le lui aurait recommandé. Mais au finish, les fiches de renseignement qu'adressaient Mebe Ngo'o et Zé Meka étaient peaufinées et cohérentes au point où le chef de l'Etat leur a ordonné de faire arrêter leur propre frère. Ces derniers l'ont fait affirmait-on pour laver leur affront au village. Aujourd'hui Abah-Abah se retrouve dans un collimateur insurmontable dont la seule issue reste la mort.


LA FIN DE L'IDYLLE

On ignore encore la raison pour laquelle les alliés d'hier, sont devenus des ennemis d'aujourd'hui. Mebe Ngo'o et Zé Meka ne se disent plus bonjour, ni se regarder dans les yeux. Les frères amis d'hier sont devenus, frères ennemis aujourd'hui. Les sources dignes de foi révèlent aussi que le limogeage de Zé Meka du poste de MINDEF le 30-06-2009 serait le fruit des renseignements fournis par Edgar Alain Mebe Ngo'o au Chef de l'Etat, pendant qu'il était à la tête de la DGSN dont patron des renseignements. Vol de mallette, tuerie de Bakassi, braquage des banques Limbe, vrai, faux coup d'Etat, alliance entre Zé Meka et les officiers Bamiléké dans l'armée camerounaise. L'affaire de l'hélicoptère gazelle: 20 milliards en fumée, la mort de Mva Albert Cherel, sa femme tous ces renseignements contre «Bad Boy» auraient été rapportés au Chef de l'Etat. Les faits graves et suffisants pour débarquer Rémy Zé Meka du MINDEF et le remplacer par celui là-même qui aurait donné les informations au Président de la république.

Aujourd'hui, les informations feraient état de la réhabilitation de Zé Meka par le Chef de l'Etat, ce qui inquiéterait beaucoup «le tout puissant Mindef» qui y voit la fin de son règne.


LE DÉCLIN DE ZOÉTÉLÉ...

Les observateurs affirment que la chute des ressortissants de Zoétélé ne fait que commencer, puisque récemment, Jean Jacques Ndoudoumou DG de l'ARMP s'est effondré comme un bloc de glace en perdant son poste au profit de Joseph Ismaël Ngoh ressortissant de Minta par Nanga Eboko. Il va sans dire que dans les prochains jours, Mebe Ngo'o lui aussi connaîtra son éviction du gouvernement pour se souvenir du conte de la hotte de Kulu la tortue.

Il ne restera à l'arrondissement de Zoétélé que les yeux pour pleurer ses dignes fils, qui se sont engagés dans la voie de la méchanceté, de la trahison et des intrigues. Quant à Martin Belinga Eboutou directeur du cabinet civil et homme de confiance de Paul Biya, il n'a jamais été au centre de ces intrigues. Son attachement au Chef de l'Etat et sa fidélité le prouve à souhait. D'abord, il n'a jamais adhéré à un camp mais a toujours exhorté ses frères à l'amour au pardon et à l'honnêteté.

Que les fils de Zoétélé procèdent à une remise en question de leur façon de faire pour cela ils remettront leur arrondissement sur les chapeaux de roue. Et dans le cas contraire, ils seront balancés l'un après l’autre dans les abîmes de l'oubli gouvernemental. A bon entendeur salut.



21/01/2013
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