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C’est à la demande expresse du chef de l’Etat, que les fins limiers de la cellule économique de la Direction générale à la recherche extérieure (Dgre) ont, en coopération avec Interpool eu accès à 16 comptes bancaires appartenant à un ancien argentier du Cameroun. En effet, c’est à l’issue de moult fouilles minutieuses, opérées en Europe aux États-Unis et dans certains paradis fiscaux qu’il a été permis de constater que l’ancien ministre des Finances qui avait en son temps, bénéficié d’énormes sommes pour la réhabilitation de l’immeuble de la mort, et qui n’était pas passé par quatre chemins pour les distraire s’était tant enrichi sur le dos de l’Etat. Déjà, l’on se souvient que son nom avait longuement circulé sur la fameuse liste remise par Niels Marquards, alors Ambassadeur des États-Unis au Cameroun.

Le chef de l’Etat, Paul Biya s’était alors gardé de faire interpeller ce ministre originaire de la même région que lui. Autrefois, de nombreuses sources arguaient que cet ancien ponte du régime n’avait eu la peau sauve que parce qu’il avait, à l’approche de l’élection présidentielles, choisi de rejeter l’offre des opposants venus solliciter son ralliement pour son éventuelle présentation, comme candidat unique de l’opposition. Pour les observateurs avertis de notre landerneau politique, s’il va sans dire que la trop grande popularité de cet ancien grand argentier n’était pas de nature à rassurer le chef d l’Etat, il est évident que sa mise à l’index, matérialiser par sa sortie du gouvernement, ne pouvait que davantage l’éloigner des cercles du pouvoir. Et par ricochet même, d’une éventuelle succession à la présidence de la République du Cameroun.

Toutefois, pendant que des investigations opérées sur lui par divers services de renseignements à la demande de Paul Biya, laissent quelque peu interrogateur, dans la mesure où il est évident que cet ancien dignitaire du régime semble aujourd’hui hors circuit. Des sources proches de certains cercles du pouvoir indiquent que ceci procéderait d’une stratégie «d’équilibre de la terreur» visant à le tenir définitivement en respect, ou à le faire incarcérer, si jamais il lui arrivait de prétendre à quoi que ce soit. Ce qui conforte d’ailleurs certains observateurs sur le fait que Paul Biya a déjà préparé le scénario de sa succession. A ce titre, il ne ménage aucun effort pour mettre à l’éteignoir tous ceux de ses compagnons d’hier qui pourraient mettre à mal le plan secret et savamment pensé de sa succession.

L’ancien ministre des Finances le sait. C’est certainement pourquoi, dans une bataille de leadership avec le Ministre de l’Enseignement supérieur, il a tenu à revenir au-devant de la scène politique, au sein du parti au pouvoir, lors de la dernière élection présidentielle d’octobre 2011. Il avait même donné une importante contribution dans la collecte des élites du sud pour préparer la venue de Paul Biya au Comice-agro-pastoral d’Ebolowa de 2011. Au cours d’un meeting dans son Sud natal, il avait même prétendu qu’il était parmi les valeurs sûres de la région ? Une sortie qui continue de susciter des interrogations. Pour ses partisans, il affirmait qu’il avait encore du potentiel pour revenir aux affaires. Mais pour ses détracteurs, il se positionnait comme digne fils de la région qui serait un potentiel candidat à la succession à la magistrature suprême de Paul Biya.

Pour voir plus clair sur ses ambitions, depuis quelques jours, un rapport complet et détaillé sur la fortune colossale de cet ancien ministre des Finances, nous rapporte-t-on, serait d’ores et déjà prêt, et n’attendrait plus que le retour de Paul Biya pour transmission. Même s’il est vrai que les agents de renseignement chargés d’effectuer ladite mission, ont avoué n’avoir épluché que 16 comptes bancaires sur les 21 que détient cet ancien grand argentier. Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que l’intéressé n’aura pas le sommeil facile ces jours-ci. Pour au moins deux raisons : dès son retour, le Chef de l’Etat osera-t-il franchir le pas, en demandant l’ouverture d’une procédure judiciaire en bonne et due forme par le Tribunal spécial, ce qui pourrait déboucher sur l’incarcération dudit ministre, ou, alors, se contentera-t-il de lui demander de faire rapatrier lesdits fonds dans les meilleurs délais, en contrepartie de l’abandon des poursuites ? Just wait and see !