Retour sur les 40 ans de l’unité nationale: Ahmadou Ahidjo ressuscité dans le Sud

DOUALA - 30 Mai 2012
© LOUIS DE GONZAGUE | Dikalo

Disparue des espaces publics depuis l'avènement de la seconde République en 1982, la photo de l'ancien Président de la République du Cameroun a été exposée au village virtuel d'Ebolowa dressé dans le cadre des activités de la 40ème édition de la commémoration de la réunification du Cameroun.

Le pôle d'attraction qui a le plus mobilisé la foule tous âges et origines ethniques confondus c'est sans ambages cette exposition photographique placée net en face de ce qui tenait lieu d'entrée principale de ce village de fortune créé au Stade Municipal d'Ebolowa. Cette exposition intitulée «Hommage à ces grands artisans de la Réunification», avait en première ligne la photo d'Ahmadou Babatoura Ahidjo, ancien Président de la République du Cameroun. En dehors du vocable Babatoura qui a ému le public, la foule a également été marquée par le récit accompagnant cette belle photo en couleur: «Pour être sûr que c'était un visionnaire. C'est ainsi que sans relâche, il œuvre pour la Réunification qui pour lui, à vrai dire, n'était qu'un tremplin pour l'Unité dont nous commémorons aujourd'hui le 40ème anniversaire». Enfin un grand hommage du Sud pour le bâtisseur incontestable de la Nation Camerounaise! La présence d'autres acteurs de l'indépendance et de la Réunification du Cameroun sur ce Tableau en l'occurrence John Ngu Foncha, Salomon Tandeng Muna, Ndeh Ntumazah, Arouna Njoya, Emmanuel Edeley, Charles Assale, Augustin Ngom Jua en disait long tout comme l'absence de Paul Biya, chef de l'Etat actuel. Les auteurs de l'hymne national René Jam Afane et Samuel Minkyo Bamba étaient en bonne place sur ce tableau.


Unité factice

Ce village virtuel bâti sur une aire de près de 200m2 a rassemblé quatre composantes socioculturelles représentant toute la Nation camerounaise loties chacune dans une cabane. Il s'agit des Soudano-Sahéliens du Grand Nord, des Grassfield des montagnes, des Sawa de la côte et des peuples Fang-Béti-Bulu de la zone forestière. Cet ensemble, le temps d'une soirée qui s'est étalée de 18h à 22h, a cohabité en communion unitaire en dépit de leurs traits culturels différents. Mais les échanges interculturels qui ont marqué ces moments ont fait naître le sentiment d'un peuple unifié à travers les danses patrimoniales et la diversité gastronomique présentées, les populations habitant le Sud ont réalisé en puissance l'intérêt de l'intégration nationale tant chantée mais difficilement mise en œuvre par les politiques du pays. Les échanges intergénérationnels qui ont constitué l'une des armatures de cette plateforme ont permis aux jeunes d'avoir des réponses sur des questions comme les rituels de la naissance et de la succession chez les peuples Fang-Béti-Bulu, celui du mariage à l'Ouest, le sens des danses funéraires au Nord-ouest, l’initiation au Nord ou la purification et la connexion avec les ancêtres chez les Sawa.

Au demeurant, a précisé le Dr Jacqueline Nkonyock, maître d'œuvre de cette organisation: «Le rappel de notre culture n'insinue pas pour les jeunes de retourner à la tradition mais d'y recourir pour mieux avancer en connaissance de cause». Ce que les jeunes ont bien compris à travers ce qui a semblé comme un consensus à l'issue de la soirée à savoir une nécessaire cohabitation des jeunes avec les vieux pour construire l'Unité et l'intégration nationales qui demeurent un projet et une quête permanente.


03/06/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres