Répression - 15 Aout 2012: La police assiège les locaux du parti de Maurice Kamto

DOUALA - 16 AOUT 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

Alors qu’Alain Fogué, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) donnait une conférence de presse en ces lieux, le sous-préfet de Yaoundé VI, accompagné d’une escouade de policiers, a réprimé la manifestation.

Le chef de terre du sixième arrondissement de la capitale a certainement été tiré brusquement de son déjeuner de la fête de l’Assomption ce 15 août 2012. Tant l’administrateur civil est apparu à la foule de journalistes conviés à la conférence de presse des leaders du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) suite à la sortie médiatique de René Sadi intervenue la veille, en tenue légère -culotte, sandalettes, tee-shirt- et l’air essoufflé pour ordonner la dispersion de la foule. Dama Mvondo reproche aux organisateurs de la rencontre avec la presse de n’avoir obtenu préalablement, une autorisation administrative. Ainsi, un échange vif s’ensuit entre lui et Alain Fogué Tedom, orateur principal, sur l’opportunité juridique de déclarer une manifestation qui se tient dans un lieu privé.

La dispute s’étend à la quinzaine de policiers, un adjudant-chef de la gendarmerie et les journalistes qui n’apprécient que modérément la manière avec laquelle les bidasses leur demandent de vider les lieux. Le ton monte. Les explications des uns et des autres deviennent quasiment inaudibles. On se perd en conjectures juridiques. La police devient même menaçante. Le commissaire spécial qui conduit les troupes annonce qu’il va devoir procéder à des interpellations si Alain Fogué, Okala Ebodé et leurs autres camarades ne font pas partir les journalistes avant de fermer les portes du bureau. « C’est un domicile privé. C’est chez moi. On n’a pas à me demander de choisir mes invités», lance Alain Fogué. La réplique ne se fait pas attendre : « Votre domicile a donc une enseigne. Puisque je lis à l’entrée, cabinet d’experts en stratégie », remarque le chef de terre.

La querelle se déporte sur un autre terrain. Celui de la liberté de manifester. « Vous ne pouvez pas employer les moyens de l’Etat pour nous priver de démocratie. Je vous poursuivrais devant les tribunaux pour violation d’un domaine privé. Je l’ai fait pour votre collègue de Yaoundé III [une première conférence de presse a été interdite au Hilton Hôtel par l’administration, ndlr] », indique Alain Fogué au sous-préfet, lequel dit être disposé à autoriser toute manifestation à condition qu’elle fasse l’objet d’une déclaration préalable. « Le 13 août, nous avions une autorisation, qu’avez-vous fait ? Vous avez pourtant réprimé notre manifestation », se plaint à son tour Okala Ebodé.

Après avoir été témoins des vifs échanges, d’une quarantaine de minutes, entre les fonctionnaires et les hommes politiques, les journalistes quittent la salle pour la cour attenante à l’immeuble abritant les locaux du Mrc sis au quartier Melen, au lieu dit nouvelle route Nkolbisson. Là encore, d’autres policiers arrivés en renfort les y attendent. La dispute repart de plus belle sur l’opportunité de réprimer une rencontre que les organisateurs eux-mêmes ont pris le soin d’annoncer par téléphone aux autorités. Rien à faire, la flicaille envoie la presse traire ailleurs. Le Mrc devra se plier en quatre pour communiquer.


01/09/2012
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