Réligion: Tsala Essomba persiste et signe

DOUALA - 25 NOV. 2010
© Christophe Mvondo | La Nouvelle Expression

Les critiques fusent de toutes parts, mais le temple du ministère Va et Raconte ne désemplit pas.

Mercredi 23 novembre 2010, 17h30. Il n’y a plus une seule place assise dans le vaste temple. Au micro comme pour haranguer l’assistance, un membre du ministère devise sur les bienfaits et les pouvoirs de Dieu annonce l’arrivée d’un homme de Dieu venu de l’étranger, de République Démocratique du Congo plus précisément. Mais une trentaine de minutes s’écoulent. L’orateur de circonstance harangue la foule, lance des prières, suggère des slogans.

« Je suis l’enfant de papa Tsala Essomba ». La petite phrase est reprise en cœur plusieurs fois par les quelques 5.000 fidèles présents. Il rappelle qu’il y a des pickpockets dans la salle. « Que personne ne dise que j’ai perdu mon portable. Il faut rester vigilant car, ils sont là. Mais ils seront guéris après la prière… »

Des séances d’offrandes sont imposées dans un laps de temps très réduit. En 10 minutes ce jour-là, on a vu des fidèles cotiser trois fois. « Pour acclamer l’homme de Dieu qui est venu de Rdc, il faut mettre la fin dans la poche. Face à un semblant de réticence des fidèles qui venaient de cotiser pour la parole, pour la ration du pasteur, l’orateur a instruit les huissiers de déposer les paniers devant la scène et que chaque fidèle parle à son offrande et vient le mettre dans le panier. Et ça marche. Pour être vu par les prédicateurs, de nombreux fidèles s’exécutent.

Pendant ce temps, le temple continue de se remplir. Les retardataires ne trouvent plus de places assises. Preuve que Tsala Essomba fait encore courir les Camerounais, hommes, femmes, et enfants, à la recherche de la guérison, du travail, du mariage, et des promotions sociales diverses. Des témoignages fusent parmi les adeptes : « nous avons vu un prêtre catholique avec cet enfant. Au lieu de faire des prières pour lui, il a plutôt initié l’enfant à la Rose Croix », nous a lancé une dame, qui allait le pas alerte, à la séance de guérison d’hier, 24 novembre.

Dans la grande salle du temple, des caméras tournent les images en directe. Ces images sont diffusées instantanément sur des écrans plasma dernière génération, positionnés un peu partout dans la salle.

Ici, il vaut mieux être prudent avant d’émettre des réserves sur le ministère va et raconte. Et pour cause, les fidèles des lieux y croient dur comme fer aux dons célestes qu’a reçu leur pasteur. « Ceux qui critiquent le ministère de Tsala Essomba sont jaloux de sa réussite », a pesté un fidèle qui venait d’apprendre ce que disent les journaux et d’autres confections religieuses sur l’œuvre de Tsala Essomba.

« Si les gens ne trouvaient pas leur intérêt ici, ils ne viendraient pas. Ce sont les adultes qui sont là. Il y a toutes les couches de la population : du cultivateur au vendeur à la sauvette en passant par les hauts cadres d’administration. Chacun vient et trouve son compte », soutient adepte. Et la déclaration n’est pas gratuite. Le calibre des voitures stationnées sur le parking du temple indiquent que les fidèles de Tsala Essomba ne se recrutent pas seulement dans la basse société. Mais les critiques fusent de toutes parts : le clergé catholique par une des voix les plus autorisées s’insurge contre les pratiques de ce pasteur qui fait foule au quartier Tropicana à Yaoundé. Mais les vives critiques du clergé et d’une frange de l’opinion n’entament visiblement pas l’enthousiasme des fidèles ni l’engagement du patron du ministère « Va et Raconte ».

Face à des opinions tranchées, la question reste posée : Tsala Essomba est-il un envoyé de Dieu ou un aventurier de la pire espèce ?



Victor Tonyé Bakot: A toute la communauté diocésaine



Chers confrères dans le sacerdoce, chers fidèles du Christ !

Il m’est parvenu par plusieurs sources qu’un imposteur néo-pentecôtiste officiant près de l’office du Bac, mène une campagne insidieuse contre l’Eglise catholique, en jetant l’anathème sur des personnes qui s’aventureraient à le critiquer et interdisant aux chrétiens de réciter le chapelet, qu’il considère comme « des balles au service de la sorcellerie ». Il pousse son imposture jusqu’à détruire des chapelets- ce qui constitue une attaque directe et violente contre notre Eglise catholique.

Y faisant suite, j’informe la communauté catholique de Yaoundé, ainsi que les personnes de bonne volonté que l’Eglise catholique ne mène pas campagne contre une église quelle qu’elle soit. Nous ne faisons pas de publicité contre qui que ce soit.

En revanche, il est exclu et même attentatoire qu’un imposteur néo-pentecôtiste donne un enseignement iconoclaste contre l’Eglise catholique, en s’attaquant particulièrement à la Vierge Marie, mère de Dieu, pour qui une dévotion particulièrement populaire recommande la récitation du chapelet.

C’est ici le lieu d’informer toute la communauté catholique et les personnes de bonne volonté que le chapelet reste un moyen spirituel de piété et de dévotion.

Je recommande donc à tous les chrétiens de dire leur chapelet tous les jours et au besoin, un rosaire pour ceux qui voudraient y consacrer un temps aussi précieux.

En outre, je demande à tous les fidèles de dire l’Angélus trois (03° fois par jour, matin midi et soir ; mais aussi de réciter les litanies de la sainte Vierge le soir ou le matin en famille.

Nous rendons hommage aux missionnaires qui ont consacré le Cameroun à la Vierge Marie, Reine des Apôtres, patronne du Cameroun, voici 120 ans ; grand évènement que la communauté chrétienne catholique va célébrer à Marienberg du 8 au 11 décembre prochain. Tous les chrétiens sont les bienvenus à ce grand rassemblement de foi.

Nous rendons également hommage au grand Pape Jean Paul II qui nous a laissé comme héritage spirituel la belle encyclique intitulée « La mère du rédempteur ». C’est le 25 mars 1987 que le saint père Jean Paul II nous a donné, ladite encyclique, qui est une longue méditation personnelle sur Marie.

Dans ce texte, nous méditons le mystère du verbe incarné qui nous fait entrevoir le mystère de la maternité divine et à son tour, la contemplation de la mère de Dieu pour une intelligence plus profonde du mystère de l’incarnation (Cf. La mère du rédempteur, N° 30).

Chers confrères dans le sacerdoce,

Chers fidèles du Christ,

Bien-aimés de Dieu !

Je recommande aux chrétiens qui sont fiers de leur Eglise- et tous devraient l’être- de ne pas aller chercher de prétendus faiseurs de miracles au Nigeria, à Tropicana ou en face du Palais des Sports.

Récitez le chapelet et faites réciter le chapelet et le rosaire ! Notre mère la Vierge Marie dont nous sommes les enfants va continuer à veiller sur nous et à nous obtenir des faveurs de son fils Jésus Christ.

En tout, loué soit Jésus Christ !

Archevêque de Yaoundé


26/11/2010
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