Regroupement identitaire: Mbombog et fils Bassa fument le calumet de la paix

DOUALA - 19 NOV. 2012
© Etame Kouoh | Le Messager

Après la guerre des tranchées qui a opposé les deux parties pendant de nombreuses années, les deux entités ont enterré la hache de guerre, samedi 17 novembre 2012 à Pouma.

«Tout est finalement rentré dans l’ordre. Les Mbombog et les fils Bassa ont tu leurs querelles internes. Le mur d’incompréhension a été brisé et chacun a promis de travailler pour le plein épanouissement de notre association». Tels sont les propos de Mbombog Ton Manguelé, secrétaire national de l’association Mbog Liaa, qui regroupe les natifs Bassa-Mpoo-Bati. Approché samedi 17 novembre 2012 à Pouma lors de l’Assemblée générale mixte (ordinaire et extraordinaire) de cette association, ce dernier plaide pour la renaissance du peuple Bassa-Mpoo-Bati, invite les natifs éparpillés sur toute l’étendue du triangle national, à se serrer les coudes pour résister aux défis de la mondialisation.

D’après ce dernier, plusieurs langues sont en voie d’extinction. «Une récente étude a démontré qu’une langue nationale disparaît chaque année. Le peuple Mbog Liaa doit échapper par tous les moyens à tous ces dangers qui nous guettent. Unis comme c’est le cas aujourd’hui, nous serons plus forts». C’est également le vœu formulé par Léonard Claude Mpouma, ex-président de Mbog Liaa. «Nous apprécions la franchise des déclarations des Bambombog qui à la naissance de Mbog Liaa il y a seize ans, avaient fait des rites traditionnels pour bloquer, éliminer sinon enterrer Mbog Liaa. Aujourd’hui, ils ont exorcisé et anéanti la malédiction qu’ils avaient prononcée, pour que cette association prenne son envol».

A l’issue de ces assises sanctionnées par un toilettage des textes organiques, c’est Jérôme Minlend, promoteur de Conseil audit conseil (Cac) qui a été porté à la tête de cette association qui se pose également comme une force de proposition, mieux un lobby susceptible d’accompagner les grands projets structurants pour mener le Cameroun à l’émergence à l’horizon 2035. D’Edéa à Eséka en passant par Ngambè, Matomb, Massock, Makak et Nyanon, tous les natifs Mbog Liaa qui ont fait le déplacement pour la ville de Pouma (département de la Sanaga maritime, région du Littoral) ont juré la main sur le cœur de préserver les acquis de ce jour. Bon à savoir, L'origine du peuple Bassa est liée à Ngog Lituba (grotte sacrée située dans le district de Nyanon au nord de la Sanaga maritime) et à sa signification sacrée. Dans les légendes et les mythes transmis en Afrique, Ngog Lituba est considéré comme le berceau des peuples Elog-Mpo'o, Bassa, et du groupe Bati. Le mythe se rapportant à Ngog Lituba est déterminant et fondamental pour la culture de ces peuples qui de plus en plus effectuent des pèlerinages dans la grotte sacrée pour y commémorer leur histoire et enseigner aux descendants leur tradition jusque-là restée secrète, qui est détenue par quelques initiés communément nommés Mbombock ou Mpeh Mpeh, selon la tribu.

Etame Kouoh, Envoyé spécial à Pouma


Bureau exécutif

Président général : Jérôme Minlend
Vice-président général François Soman
Vice-présidente : Angèle Nyétam
Vice-président: Paglan Dipendé
Vice-président : Ndoumbè Moïse
Vice-président : Pascal Kinyok
Secrétaire général :Gustave Nkoyock
Secrétaire général :Oum Ndigi
Trésorier général : Rémy Mbenoun
Trésorier adjoint : Cathy Ngo Nken


Jérôme Minlend (président élu de Mbog Liaa): «Parler d’une seule voix»

Le président élu de Mbog Liaa se prononce au terme de l’Assemblée générale mixte.

Je suis fier d’avoir été porté à la tête de cette organisation. Pendant mon mandat, je vais fédérer les énergies pour que nous ne connaissions plus des dissensions et des voix dissonantes. Nous devons désormais parler d’une seule voix. Il faudrait que chaque fils Bassa-Mpoo-Bati apporte sa contribution pour le développement du Cameroun. Le socle de tout développement passe par l’unité et la concorde. Nous allons faire revivre notre culture car la tradition orale a tendance à disparaître, les souvenirs ne résistant pas à l’usure du temps. Nous nous proposons de commencer par l’édification d’un lieu de rencontre et de partage. Nous serons la voix des sans voix, les soutiens des plus fragiles dans la pure tradition de solidarité, la caisse de résonnance de la sagesse de nos mères, le bras séculier de nos pères. Nous nous efforcerons d’être la lanterne qui éclaire le chemin de nos jeunes pétris de talents mais qui ont besoin de nous.

Propose recueillis par Etame Kouoh, à Pouma


19/11/2012
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