Réforme du système électoral : L’opposition toujours insatisfaite

Réforme du système électoral : L’opposition toujours insatisfaite

Cameroun - Réforme du système électoral : L’opposition toujours insatisfaite Après la décision du Conseil électoral d’Elecam d’organiser une refonte des listes électorales, les partis formulent de nouvelles exigences pour l’amélioration du processus électoral.
 
Le 12 février dernier, dans ce qu’ils ont appelé la «Déclaration citoyenne de Douala pour un organe électoral véritablement indépendant», l’Union des populations du Cameroun (Upc), l’Union démocratique du Cameroun (Udc), le Manidem et plusieurs associations de la société civile ont formulé des exigences au moins en trois points : « La mise sur pied sans délai d’un organe véritablement indépendant chargé de conduire l’intégralité du processus électoral  ( de l’inscription des électeurs jusqu’à la publication des résultats provisoires), un code électoral juste et unique assorti d’un calendrier précis et un nouveau découpage électoral plus juste et conforme aux statistiques démographiques officielles ». A cet effet, un comité de suivi chargé du développement de cette dynamique a été mis sur pied.

L’ancien candidat à l’élection présidentielle, Anicet Ekané, ancien président du Manidem, adhère à cette initiative et pense qu’une commission nationale indépendante doit être créée : « Le président du Conseil électoral, Samuel Fonkam Azu’u, a, lui-même, condamné Elecam. Puisqu’il a indiqué que la décision d’une refonte a été décidée par le président de la République », affirme-t-il.
 
Réforme radicale
Le Social Democratic Front (Sdf) est sur la même ligne que le Manidem. Le député Jean Michel Nintcheu pense que « les membres d’Elecam ne sont pas neutres ». Il refuse de parler de dissolution, mais demande une recomposition d’Elecam. Notamment au niveau de la direction générale qui est « la cheville ouvrière ». A la dernière élection présidentielle, « les membres d’Elecam ont agi comme des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc », déplore Jean-Michel Nintcheu.
 
Au-delà d’Elecam, l’opposition formule d’autres revendications. Joseph Désiré Som I, secrétaire général du Cameroon People’s Party, en évoque ici quelques unes : «  Il faut accroître la pression sur Elecam et sur le gouvernement, afin d’obtenir la réforme radicale et complète du système électoral ». Il estime  qu’il existe deux niveaux de revendication : la reforme du système électoral et les modalités de la concertation sur le processus électoral.
 
Sur la question du système électoral, Joseph Désiré Som I énumère : « L’inscription biométrique, le code électoral unique, le bulletin de vote unique, un calendrier électoral pour toutes les élections, un découpage électoral clair et connu à l’avance, le vote pour tous les Camerounais et Camerounaises ayant 18 ans ou plus, les aménagements spécifiques permettant aux Camerounais/es vivant avec un handicap de participer pleinement aux élections ».
 
Mais Joseph Désiré Som I pense que pour y arriver, il est indispensable de mettre en place un cadre de concertation entre Elecam, le gouvernement et les différentes parties prenantes (les partis politiques, les organisations de la société civile, les leaders religieux et les leaders d’opinion). « Nous allons discuter du  processus global, des points clés de la réforme électorale, du calendrier global des élections législatives et municipales à venir, du calendrier spécifique pour la mise en œuvre de la réforme du système électoral entier, de la participation continue de toutes les parties prenantes au processus électoral dans son ensemble », souligne Joseph Désiré Som I.
 
Candidatures indépendantes
Au lendemain de l’élection présidentielle, John Fru Ndi, Bernard Achuo Muna, Edith Kahbang Walla, Adamou Ndam Njoya, Albert Dzongang, Paul Ayah Abine et Jean de Dieu Momo, dans un document qui n’a pas été rendu public, formulaient d’autres propositions. A savoir : « L’instauration, pour ce qui est de l’élection présidentielle, d’un scrutin majoritaire à deux tours et la limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une fois en vue d’assurer l’alternance à la tête de l’Etat et favoriser la participation de la majorité des citoyens à la chose politique ; la délivrance immédiate de la carte d’électeur au moment de l’inscription sur les listes électorales et l’informatisation du fichier électoral ». Et en bonne place dans ce chapelet de revendications, l’admission des candidatures indépendantes pour toutes les élections au Cameroun.
 
Les revendications de l’opposition
 
1-Dissolution d’Elecam.
2-Un code électoral unique.
3-Un nouveau découpage électoral.
4-L’inscription biométrique.
5-Un calendrier électoral pour toutes les élections.
6-Le vote à 18 ans.
7-Scrutin majoritaire à deux tours à la présidentielle.
8-Délivrance de la carte d’électeur au moment de l’inscription.
9-L’admission des candidatures indépendantes.
10-L’exclusion totale et sans ambigüité du Minatd du processus électoral.
11-La dotation d’Elecam d’une autonomie financière effective.
12-La mise en place  des dispositions précises pour interdire l’engagement des fonctionnaires, des responsables publics et parapublics dans les campagnes électorales.
13- La participation effective de la diaspora camerounaise aux échéances électorales.
14- La nomination dans les meilleurs délais de ces nouveaux  membres du conseil électoral et de la Direction générale d’Elecam.

© Le Jour : Boris Bertolt


16/02/2012
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