Refonte Biométrique: Le Bilan

Yaoundé, 05 Avril 2013
© Armand ESSOGO | Cameroon Tribune

C’est presqu'en toute discrétion que la refonte biométrique des listes électorales s'est achevée.

C’est presqu'en toute discrétion que la refonte biométrique des listes électorales s'est achevée. En réalité, les Camerounais avaient déjà la tête dans les premières élections sénatoriales. Les conséquences des arrêts de la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel ont accaparé le débat, éclipsant de ce fait la grande actualité autour de la fin des inscriptions sur les listes électorales. Si on n'a pas enregistré des bousculades de dernière minute, le férié du vendredi Saint, expliquant peut-être cela, il n'en demeure pas moins que les dernières semaines consacrées à la refonte biométrique ont permis à tous les acteurs du processus électoral de ratisser large. Et le résultat de cette sensibilisation est connu. L'évolution des inscriptions dans le cadre de la refonte biométrique des listes électorales affiche 5 454 459 électeurs inscrits à la date du 29 mars 2013. En attendant la consolidation du fichier électoral, on voit bien que le chiffre de sept millions annoncé au début de l'opération ne sera pas atteint. Les rigueurs de la technologie biométrique y sont certainement pour quelque chose.

Il reste qu'à l'heure du bilan, Elecam aura gagné en expérience. Avec le lancement de l'opération en octobre 2012, les choses n'ont pas été faciles. Il y a eu, ici et là, l'inconnue Technologique. Les kits électoraux n'ont pas été dispatchés en qualité suffisante dans toutes les antennes communales de formation du personnel et ces kits dont les pannes ralentissaient le processus. A cela, s’est ajoutée l’indifférence des partis politiques. Les Délégués régionaux d’Elecam n’ont même pas hésité à décrier le manque de culture politique de certains citoyens qui attendaient les kits électoraux dans leurs domiciles au lieu de se rendre dans les antennes communales d'Elecam.

Toutes choses qui ont amené le Ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation à inscrire la refonte biométrique des listes électorales à l'ordre du jour de la conférence semestrielle des Gouverneurs. Des instructions ont été données aux autorités administratives pour sensibiliser les populations sur l'importance de l'opération. On a pu noter une montée en puissance des inscriptions dans le mois de janvier de l’année en cours. Mais comment oublier la gratuité de la carte nationale d'identité décidée par le Président de la République? A la faveur de cette refonte, on a fait face à une curiosité. Des cartes d'identité en souffrance dans les postes d'identification n'avaient jamais été retirées. Mais, les populations ont demandé une nouvelle gratuité de la carte nationale d'identité. Demande à laquelle a accédé le Chef de l'Etat. Sur le terrain, on a cependant noté une avancée perceptible. Les partis politiques, toutes tendances confondues, ont appelé leurs militants à s'inscrire sur les listes électorales, les organisations de la société civile à l'instar de Transparency International Cameroon ont pris langue avec des associations de Bayam Sellam pour mobiliser les populations, les autorités administratives se sont mises au travail. Résultat, des facilités au niveau de l'organisation des audiences foraines, facilités d'obtention du certificat de nationalité afin d'obtenir la carte nationale d'identité dans les brefs délais.

Du coté d'Elections Cameroon, on a noté une amélioration dans l'approche des électeurs. Tous les carrefours des grandes villes ont été quadrillés. Conséquence, les partis politiques ont régulièrement salué la disponibilité des agents d'Elecam à descendre sur le terrain pour inscrire les militants regroupés sur un site bien déterminé à l'avance. Alors qu'Elections Cameroon est impliqué dans l'organisation des élections sénatoriales, la pression demeure par rapport aux résultats de la refonte. Des questions fusent de l'opinion, en rapport avec la consolidation du fichier, la production des cartes d'électeur et leur distribution à temps. Les réponses à certaines de ces questions se trouvent dans le Code électoral. Le reste participe de la capacité d'Elections Cameroon à maîtriser l'outil technologique dont il se sert pour la première fois. L'enjeu reste ici l'organisation des élections législatives et municipales qui ne souffriront d'aucune contestation.



05/04/2013
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