Refondation du football: Des Camerounais au secours de Paul Biya


Cameroun - Refondation du football: Des Camerounais au secours de Paul Biya Ulcérés par la campagne foireuse des Lions indomptables au Mondial brésilien, acteurs de la société civile, activistes de renom, techniciens et spécialistes du sport-roi, déroulent un éventail de propositions objectives ou drastiques, à l’effet de redonner à la sélection nationale fanion son lustre d’antan.

C’est peut-être parce qu’ils n’ont pas foi aux propositions consignées dans le rapport d’enquête remis à Paul Biya par Philémon Yang le 23 juillet dernier, qu’ils ont choisi de chausser les crampons pour entrer eux-mêmes sur la pelouse et disputer ce match de la restructuration de l’équipe nationale de football.

D’ailleurs, beaucoup parmi ces patriotes n’ont pas de passé avec cette discipline, devenue au gré des sacres et des lauriers, l’opium de tout un peuple. Convaincus que le problème du football camerounais réside dans son organisation, dans la qualité de l’engagement des personnalités qui sont chargées de le gérer. Mieux, de l’absence d’intégrité morale de ses dirigeants dont la plupart n’ont qu’un lien ténu avec ce secteur de la vie de notre nation, ils ont choisi de s’adresser au premier sportif camerounais, au moyen de lettres ouvertes.

Bell pour succéder à Finke

La première à monter au créneau, c’est Alice Nkom, la célèbre avocate qui défend les minorités. Pour elle, les dirigeants successifs de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ont, jusqu’ici, à quelques exceptions près, brillé par leur volonté de tirer un profit personnel de leur position. Pire, écrit-elle, « ils n’ont que clairement montré leur incapacité à transformer les différentes catégories de notre football en machines à gagner. Faute pour eux de maîtriser les méandres du football de haut niveau ».

Courroucée de voir ce football souffrir de l’incompétence de la plupart de ses dirigeants qui se comportent comme des rentiers, sans se préoccuper de la réputation du pays, la lauréate du Prix Amnesty international propose au président de la République de confier le Onze national à des anciens Lions indomptables qui ont un vécu incontestable. Allusion faite ici à des noms comme Joseph Antoine Bell qu’elle présente comme un « expert des questions de football, connu et reconnu au-delà de nos frontières qui, depuis des années, mène moult réflexions sur le football camerounais ».

Pour Me Alice Nkom, l’ancien portier des fauves a montré à ses compatriotes qu’il avait l’étoffe pour redresser le football. En l’occurrence, quand il s’était porté candidat à la présidence de la Fécafoot. « Il avait alors décidé, en toute connaissance de cause, de faire un choix républicain face au monnayage des votes. Des électeurs, pourtant acquis à sa cause, lui avaient demandé d’acheter leurs voix s’il voulait devenir président de la Fédération », écrit-elle. A en croire l’avocate, le Cameroun doit compter sur les compétences locales pour « apporter une réponse définitive à l’enlisement de notre football ».

Un plan Mbappè Leppé pour sortir du gouffre

La refondation de notre sport-roi n’a pas laissé André-Parfait Bell indifférent. Journaliste et non moins grand connaisseur du football, l’homme a élaboré une espèce de feuille de route, un document guide qu’il a baptisé « Plan Mbappè Leppé » qu’il pourrait remettre au cas échéant, au prochain président élu de la Fécafoot.

Ledit plan s’étend sur 09 ans (janvier 2015 – décembre 2023) et se déroule en trois phases articulées autour de l’amorce de la refondation (2 ans et demi) ; le chemin de la performance (2 ans et demi) et l’olympiade de la renaissance qui va durer 4 ans. « Il mobilisera au total 50 milliards Fcfa, dont 15 milliards viendront des caisses de l’Etat et 35 milliards des partenaires privés et de la Fécafoot », explique-t-il. Le football camerounais, pense Bell, sera alors devenu une activité socio-culturelle majeure et un secteur économique performant avec 10 000 personnes vivant décemment de leur activité dans et autour du jeu.

Mieux, la Fédération comptera un minimum de 250 000 licenciés. Dès la saison 2016, la Fécafoot créera 10 centres de formation pilote (01 par région) pour la formation des plus jeunes (poussins, minimes et cadets, garçons et filles). Dès la saison 2016, la Ligue professionnelle sera composée de 10 clubs en D1 et de 10 clubs en D2 nationales. Chacun de ces clubs sera structuré avec notamment un siège et un centre d’entraînement répondant au cahier des charges de la ligue.

Bien plus, « chaque club professionnel doit avoir une équipe féminine et une équipe masculine dans les catégories des cadets, juniors et seniors. Il y aura au moins une aire de jeu gazonnée dans chaque arrondissement, au moins un stade de 3 000 places dans chaque département et au moins 05 stades de plus de 15 000 places répartis dans les principales grandes villes du pays ».

Dissoudre la Fécafoot

Autre proposition, celle des agences Nouma établies en France. Sous la plume de Pierre Hervé Nouma, la volumineuse correspondance adressée à Paul Biya propose détails et illustrations à l’appui, une approche stratégique de la relance du football au pays de Samuel Eto’o. Etant donné que le Cameroun n’ a aucun stade aux normes internationales, l’homme propose entre autres, la « mise en bail emphytéotique administratif des stades » de Garoua , Yaoundé , Douala , où des sociétés européennes partenaires financeront entièrement les travaux d’aménagements, de rénovation ( plus de 10 milliards Fcfa Ndlr ) et les rendre omnisports et multifonctionnels , en quatre années.

L’homme propose également de dissoudre la Fécafoot ou alors de « remplacer tous les membres du Comité de normalisation pour incompétence. Et de suggérer de faire auditer les comptes de la Fécafoot sur les 5 dernières années ». Autre mesure forte, pense-t-il, « faire limoger par le ministre des sports et tous les membres de la Dtn ainsi que les membres de l’actuel staff technique des Lions et recruter dans la foulée, de nouveaux techniciens européens avec des objectifs bien définis, des meilleures conditions de travail et leur imposer la résidence au Cameroun ». Des coups d’épées dans l’eau ? Just wait.

 

© Lemessager : Christian TCHAPMI


13/08/2014
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