Recrutement des 25000 : La décentralisation en marche

Journal Mutations du 18/03/2011

Recrutement des 25000 : La décentralisation en marche

Suite à divers incidents enregistrés sur les différents sites où s’organisaient jusque-là le dépôt des candidatures au recrutement des 25.000 personnels de la Fonction publique, le ministre Emmanuel Bondé a signé mercredi un communiqué éclatant les postes de réception des dossiers de candidature afin de désengorger les services des gouverneurs des régions. Dans les différentes villes concernées par cette mesure, l’affluence n’a pas pour autant baissé. Les jeunes usent de tous les subterfuges pour déposer leurs dossiers de candidature et laisser faire le hasard, ou les réseaux, qui leur ouvriront les portes de la fonction publique camerounaise. A cette occasion, Mutations vous propose de faire le tour des expériences vécues ici et là. Entre espoir, sérénité et fatalisme, les personnes intéressées par ce recrutement disent leurs attentes et leurs frustrations sur le chemin de l’emploi qui reste encore, sous nos cieux, bien tortueux.

Les bousculades survenues dans les services du gouverneur de la région du Centre mardi dernier et l’évanouissement 24 heures plus tôt d’une dizaine de candidats sur le même lieu, ont, visiblement, amené le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative Emmanuel Bonde, à revoir la stratégie gouvernementale pour fluidifier le déroulement de l’opération de recrutement des 25.000 jeunes diplômés à la fonction publique.
Mercredi dernier, après la bousculade qui a endommagé les baies vitrées de l’entrée principale des services du gouverneur, le président du comité technique a tenu à informer les candidats des nouveaux circuits qui encadrent le dépôt des dossiers.
«En vue de désengorger le site des services du gouverneur de la région du Centre, il est créé à compter du 17 mars huit postes de réception des dossiers de candidature», indique-t-il dans un communiqué. Ainsi, les candidats de la ville qui se dirigeaient tous vers la Province, déposent leurs dossiers à Nlongkak, Tsinga, Efoulan, Kondengui, Nkolmesseng, Biyem-assi et Nkolbisson, quartiers abritant respectivement les sept sous-préfectures du Mfoundi.

Patience
Pour se rendre compte de l’effectivité de la mesure qui, pour les candidats en provenance des autres départements de la région les oriente dans les services du gouverneur, Jules Doret Ndongo, secrétaire général des services du Premier ministre, Emmanuel Bonde et le gouverneur de la région du Centre ont fait le tour des postes spéciaux dans la journée d’hier.
Sur le terrain, malgré la mesure, les candidats sont toujours nombreux. A la sous-préfecture d’Efoulan, si la légalisation des pièces du dossier de candidature est relativement facile, difficile d’en dire autant du dépôt. «Les enfants-là sont très têtus; quand on leur demande faire quelque chose avec gentillesse, ils ne font qu’à leur tête. Voilà pourquoi déposer est très compliqué», confesse une employée de la sous-préfecture.
A Biyem-Assi, le décor est identique: candidats alignés sous le soleil, assis à même le sol, suivent l’appel comme lors des délibérations d’un examen. Ici, c’est un agent de police qui distribue les fiches de candidatures jadis mises en vente aux abords de la délégation régionale de la fonction publique du Centre.

Seulement, à Tsinga, dans les coups de 14h, rupture du stock des fiches de candidature! Solidarité oblige, certains candidats n’ayant pas encore rempli la leur, aident leurs camarades d’infortune à faire rapidement des photocopies. Si les rangs sont désespérément longs et l’attente plus encore, la tension quant à elle est moins perceptible. «On ne voit pas les vendeurs de fiches à 1500 ou de chemises cartonnées à 500 ici; tout le monde va vers l’agent de police retirer la fiche sans problème», renseigne un candidat.
Cette photographie idyllique ne cadre pas avec la sous-préfecture de Yaoundé 1er à Nlongkak. Quel que soit le côté où l’on vient, des vendeurs de fiches, de chemises cartonnées ou d’enveloppes timbrées sont aux aguets. «La fiche coûte 200Fcfa, la chemise 150Fcfa», indique l’un d’entre eux. Les marchandages ont décidément la peau dure. L’espace quant à lui n’est plus bondé comme en début de semaine. Même si, en traversant la route, les rangs contournent le bâtiment des services du gouverneur, et continuent d’engorger l’entrée principale. Si la question de la saturation de la province a été réglée, reste maintenant à régler celui de la célérité dans le traitement des dossiers.

Pierre Célestin Atangana



18/03/2011
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