RDPC/Ouest: Un rejet de liste diversement apprécié

Yaoundé, 25 Mars 2013
© Jérôme Serge Todjom | L'Actu

Beaucoup de cadres de ce parti sont convaincus que leurs candidats seront en course le 14 avril prochain.

La nouvelle du rejet d'une des listes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a été accueillie, tel un couperet, par bon nombre de militants convaincus dans Bafoussam et ses environs. Du camp de ceux qui ont vu leurs listes rejetées et qui n'avaient pas du tout partagé la décision de la hiérarchie du parti d'investir pour l'élection sénatoriale des militants peu connus, c'est en même temps un sentiment de joie et de regret qu'on partage. Les militants de première heure se demandent comment une telle décision d'Elecam a bien pu toucher la région dont le Secrétaire Général du Comité central du RDPC, Jean Nkueté, est originaire. L'autre question est de connaître l'erreur à l'origine du rejet, si elle en est une, comment elle a pu échapper aux différentes Commissions régionales, centrales et nationales qui ont travaillé pour l'investiture des candidats RDPC.

Rencontré hier à Bafoussam, André Fonkam, l'un des militants de première heure dans le Koung-Khi, s'est dit surpris de la décision rendue publique par Elecam. Non sans préciser que «la mobilisation avait déjà commencé à Bandjoun en vue de la campagne pour le Chef supérieur, sa Majesté Honoré Djomo Kamga». D'autres militants originaires du département de la Mifi disent sous anonymat croiser les doigts en espérant que l'un des leurs se retrouvera sur ladite liste en cas de substitution, si possible, du ou des noms qui feraient problème pour le cas de l'Ouest. Hier, au terme des enquêtes menées auprès de certains responsables de cette formation politique, il ressort qu'il ne s'agit aucunement d'un problème d'âge, encore moins de représentation sociologique ou de nationalité comme c'est le cas ailleurs. Des sources concordantes font savoir qu'il s'agirait de l'extrait de casier judiciaire d'un des candidats signé par un Officier de police et non au Palais de justice comme la loi le demande. Certains évoquent le nom de Christine Nkouya, candidate du Noun, tandis que la grande majorité parle de Bernadette Akwalefack Djeudo. Originaire de Fondonera, arrondissement de Santchou dans la Menoua, elle est régente à la chefferie supérieure de Fondonera depuis le décès de l'ancien chef. Au cas où la Cour suprême venait à entériner la décision d'Elecam, ce serait un coup dur pour la liste conduite par François Xavier Ngoubeyou en particulier, et le RDPC en général. On se souvient qu'en 2007, à l'occasion des élections municipales, la liste du RDPC dans la Mifi, conduite par le tout nouveau Président de section Jules Hilaire Focka Focka, avait été disqualifiée. Le motif était la présence sur la liste d'un militant du Social democratic front (SDF) resté seul en course. Même si aucune déclaration n'a été faite dans le parti de Ni John Fru Ndi qui est en course et gère les trois communes de ce département, d'aucuns n’espèrent voir se reproduire le scénario de 2007.

Un acteur de la société civile qui dit attendre la décision de la Cour suprême pour se prononcer officiellement a tout de même fait savoir que la décision d'Elecam pourrait être une mise en scène de Paul Biya pour, non seulement crédibiliser Elecam aux yeux des Camerounais comme structure indépendante, mais aussi permettre à l'opposition d'avoir quelques sièges de Sénateurs élus avant de procéder aux nominations dans les jours à venir.




26/03/2013
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