RDPC : les nouveaux chantiers

RDPC : les nouveaux chantiers

Cameroun - RDPC : les nouveaux chantiersVoici 27 ans que le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (RDPC) occupe le terrain. A chaque commémoration de son anniversaire, le pays connaît une effervescence. La machine se déploie sur toute l’étendue du territoire national, en quête des victoires à venir et surtout des victoires sans bavure. Mardi dernier, le Secrétaire général du Comité central du RDPC, Jean Nkuete, a annoncé la couleur de ce que sera l’activité du parti dans les mois à venir. Les délégations du Comité central qui seront sur le terrain demain, ne devront donc pas se contenter de vanter les acquis du RDPC. Cette fois, le SG les envoie en mission pour la réalisation de nouveaux chantiers du parti au pouvoir.

Ce n’est un secret pour personne, le RDPC occupe une position dominante à l’Assemblée nationale et dans les communes. En octobre dernier, les Camerounais ont encore voté pour son candidat à l’élection présidentielle. Paul Biya a été élu sur la base d’un programme ambitieux, que doivent désormais défendre des hommes au loyalisme avéré et au militantisme éprouvé. Alors que les mandats des conseillers municipaux et des députés arrivent à expiration, le RDPC sait qu’il est plus que jamais utile d’opérer des réajustements pour rester présent sur le terrain. Les alliés d’hier, ne seront plus dans la même logique. Chaque parti- ami, à défaut de rafler la mise, entend bien contester le leadership du RDPC. La refonte des listes électorales annoncées par Elections Cameroon, gage de transparence des scrutins attendus, ajoute à la compétition. Ce n’est donc pas par hasard que Jean Nkuete demande à ses équipes de se mettre au travail, de tourner le dos aux basses manœuvres, aux intrigues, aux guerres de positionnement, pour faire chorus derrière la sensibilisation des militants dans la perspective d’une participation massive à la refonte du fichier électoral.

Au RDPC, les inscriptions des militants sur les listes électorales donneront des gages d’une victoire aux prochaines échéances électorales. La réalisation des autres chantiers pourra ainsi se poursuivre. Si comme le relevait le président national à l’ouverture du 3e congrès ordinaire en septembre 2011, dès sa naissance, le RDPC a fait le choix de la modernisation, la récente actualité montre bien que le parti est plus que jamais engagé dans cette mouvance.

Afin de consolider sa base et engager ses camarades vers la réalisation des grands chantiers annoncés au cours de ce septennat, le président national vient de signer des décisions qui vont donner plus d’allant au parti. Le changement de dénomination du secrétariat du Comité central, la création d’un troisième poste de secrétaire général adjoint, la création du secrétariat à la formation politique et à la prospective qui fait passer le nombre de secrétariat de six à sept sont des indicateurs que le chantier de la modernisation bouge.

C’est bien évidemment à partir du secrétariat général que toutes les stratégies seront concoctées et, pourquoi pas, que le profil des hommes et femmes qui conduiront les listes du RDPC aux élections législatives et municipales sera défini. Sans verser dans la louange tonitruante, on est bien forcé de reconnaître qu’avec la création de 29 nouvelles sections, le RDPC quadrille le terrain avec un total de 281 sections à l’intérieur du pays et 14 à l’extérieur.

Mais est-ce suffisant pour que les militants regardent dans la même direction ? Dans ses discours, le président national n’a de cesse de prôner la promotion des femmes et des jeunes à des mandats électifs. A travers une telle option, il est question de faire en sorte que le parti mérite bien sa position de formation politique leader. Force est de constater que les lignes bougent difficilement. Une fois les renouvellements des bureaux des organes de base, les primaires, ou les élections des exécutifs communaux lancés, les femmes et les jeunes restent les parents pauvres de la répartition des postes.

Par ailleurs, la lutte contre la corruption, malgré la détermination du président national, ne semble pas toujours être relayées par ceux-là même qui devraient montrer l’exemple. A 27 ans, le parti est obligé de poser des actes responsables au risque de dégringoler. C’est pour éviter cette reculade qu’il est impératif de faire des militants, à tous les échelons, une véritable force de proposition pour le gouvernement. Le RDPC doit aussi s’adapter à un environnement de plus en plus marqué par le débat contradictoire. Pour faire passer sa doctrine, convaincre les sceptiques et asseoir sa politique, le parti doit occuper l’espace médiatique.

La dernière actualité a montré un parti qui veut conserver démocratiquement sa position de leader. Le secrétaire général du Comité central a ainsi pris part aux consultations à Elections Cameroon sur la refonte du fichier électoral et à celles entamées par le Premier ministre sur le code électoral. Ce sont des indicateurs qui montrent bien que le mastodonte veille. Que son bilan est en jeu, et qu’il faudra toujours se maintenir sur la scène politique par des propositions à même d’assurer des lendemains meilleurs aux millions de Camerounais qui croient à l’idéologie du RDPC.

© Cameroon Tribune : Armand ESSOGO


23/03/2012
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