Querelle fonciere au marche Congo: Le gouverneur désavoue le délégué du gouvernement

Yaoundé, le 08 octobre 2012
© ETAME KOUOH | Le Messager

Le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Beti Assomo a interdit la démolition de l'immeuble appartenant à François Kamté, situé non loin de cet espace marchand.

«En accusant réception de la requête du 20 septembre 2012 par laquelle vous sollicitez mon intervention pour éviter la démolition de votre immeuble sis au marché Congo de Douala, par la Communauté urbaine de Douala, dans le cadre de la libération des emprises de l'avenue Triomphale, j'ai l’honneur de vous informer que je viens par correspondance de ce jour, de demander au délégué du gouvernement de surseoir à la démolition dudit immeuble afin de me permettre de cerner les contours de cette affaire.» C'est la substance de la correspondance N°295/L/Sg du 27 septembre 2012, adressée à François Kamté, propriétaire d'un immeuble en finition non loin du site sinistré du marché Congo de Douala: Menacé d'expulsion le 26 septembre dernier par la sommation N° 12/Cud/Sg/Duce/Dcpb, valant ordre de libérer les emprises du domaine public (emprise de 40 mètres de l'avenue Triomphale), servie par Me Suzanne Edimo, huissier de justice-commissaire priseur, François Kamté qui a saisi les autorités de la région du Littoral au sujet de cet espace querellé vient de remporter la première partie.
Il ne laisse pas cacher sa joie. «Je suis en possession d'un titre foncier en bonne et due forme. J'ai également le permis de la communauté urbaine qui m'autorise à construire. Comment veut-on expulser un opérateur économique comme moi qui jouit de tous ses droits. Pourquoi le délégué du gouvernement se cache et n'arrive pas encore à prouver qu'il a raison? Soyons sérieux!», dit François Kamté qui menace. «Je connais beaucoup de choses concernant ce marché Congo. Que l'entourage du délégué ne m'oblige pas à vomir toute la vérité que je connais sur cet incendie et sur les autres tripatouillages qui s'y passent. Je suis pour la paix et qu'on laisse les honnêtes citoyens jouir du fruit de leur labeur. C'est ce que je demande au délégué du gouvernement.»

Lors de la visite de certains marchés de la capitale économique, vendredi dernier, l'édile de la ville s'est attardé sur les bouches d'incendie et a royalement ignoré ce dossier sensible pendant son passage dans ce marché. «Le gouverneur qui est un homme droit n'a pas désavoué le délégué du gouvernement. Dans cette correspondance d'ailleurs signée par le secrétaire général (Maurice Tchoffo Sa'a, ndlr), que nous avons également reçue, il est demandé de surseoir à cette démolition afin qu'il voit clair dans cette affaire. C'est tout simplement une affaire de procédure et non une sentence prononcée. Cet immeuble n'épouse pas les prescriptions du plan directeur d'urbanisme et d'occupation des sols (Pduos), à ce moment où nous sommes dans une logique de sécurisation des marchés», dit un responsable de la direction de l'Urbanisme, de la construction et de l'environnement de la Communauté urbaine de Douala (Cud), approché à l'immeuble Pochard à Bonanjo.

Une attitude que réfute Sylvain Kamga, présenté comme un proche de François Kamté. «Le délégué du gouvernement a demandé un arrangement à l'amiable. Ceci veut dire ce que ça veut dire, Il aurait pu choisir cette méthode avant de menacer de casser. Lorsque les médias comme le vôtre, ont dénoncé cette affaire, il a compris que sa menace ne pouvait pas aboutir. Le patron a toutes ses cartes en mains, y compris le joker». En attendant la sentence finale du patron de la région du Littoral soucieux du respect de l'ordre public et de l'équité dans le règlement des conflits surtout les litiges fonciers, c'est l'expectative où les commerçants attendent le lancement des travaux du nouveau centre commercial de Congo.



09/10/2012
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