Pyromanes et sapeurs pompiers

Pyromanes et sapeurs pompiers

Cameroun : Pyromanes et sapeurs pompiers  La déportation de l’affaire Marafa dans la presse y a instauré deux camps, celui des pyromanes et celui, bien entendu des sapeurs pompiers selon qu’ils tirent sur ou défendent l’ex-Sgprc, par ailleurs ex-Minatd devenu par la force des choses, un prisonnier exceptionnel. Aussi peut-on comprendre que depuis son incarcération à la prison centrale de Kondengui et depuis peu au Secrétariat d’état à la défense, il alimente la manchette de la quasi-totalité des parutions de notre espace médiatique. Si les pyromanes s’en prennent à diaboliser l’ex-collaborateur du chef de l’Etat en le traitant de tous les noms d’oiseaux rares et inimaginables, les sapeurs pompiers quant à eux s’efforcent de diluer les accusations et diatribes des premiers cités.

Analyse faite toutefois, les pyromanes en bénéficiant de l’aval tacite du pouvoir, peuvent remplir la mission qui est la leur, sans jamais essuyer de foudre émanant de la tutelle qui, dans une mise en garde univoque, leur proféra des menaces à peine voilées. A croire qu’il n’y a d’information que celle qui arrangerait le pouvoir et la désinformation et l’intoxication, quand de quelque manière, il est fait état des tares et autres manœuvres répréhensibles imputables au même pouvoir. Et comme si cela ne suffisait pas, le parti prend le relais en simulant quelque campagne d’explication sur le tard des dernières résolutions de son troisième congrès ordinaire, pour soupeser la portée réelle des récriminations à son encontre soulevées par les correspondances itératives de l’ex-collaborateur du Chef de l’Etat.

Et dans cet environnement à l’affrontement par médias interposés entre partisans et pourfendeurs de l’ex-collaborateur du chef de l’Etat, il devient difficile pour l’opinion de se faire une idée exacte de la bataille que se livrent les deux camps, avec en toile de fond, une mésestimation de la vérité première y afférente. Dans un tel contexte, c’est désormais à qui noircira le mieux l’ex-collaborateur pour ceux des organes acquis à la cause républicaine (?), alors même qu’il y a peu, le chef de l’Etat lui-même s’opposa à certains coups assénés en-dessous de la ceinture. Mais comme il semble y aller de la sauvegarde de l’image du pouvoir, on fait littéralement feu de tout bois, quitte pour les sapeurs pompiers de trouver d’autres arguments que la publication des lettres de cet ex-collaborateur devenu un peu par trop gênant.

C’est le cas effectivement de le croire, tant il est vrai que la fréquence, les thèmes et autres axes choisis par les uns et les autres, démontrent à suffisance que chacun des camps semble s’être doté d’un plan de communication conséquent, pour ébranler celui d’en face et rallier le plus grand nombre de Camerounais à sa cause. Mais en viciant la bataille au travers de manœuvres restrictives frappant le camp des sapeurs pompiers, les pyromanes savaient pertinemment pouvoir incendier en définitive tout sur leur passage au point de réduire leurs adversaires de pompiers à un simple rôle de faire-valoir. Ainsi va le Cameroun, devrait-on dire quand vient pour lui de défendre becs et ongles le pouvoir.

Dans la foulée cependant, la réprobation dont font l’objet les sapeurs pompiers depuis peu, à défaut de traduire l’embarras du pouvoir face aux correspondances itératives d’un ex-collaborateur du Chef de l’Etat, démontre sa fébrilité en donnant plus de crédit à ce qui, jusqu’alors, était plutôt qualifié d’insinuations malveillantes. Sinon, qu’est-ce qui expliquerait que le pouvoir redoute tant les lettres produites par l’ex-collaborateur au point de le contraindre à un silence de fait en le délestant de tout ce qui pourrait lui permettre de communiquer avec l’extérieur ? Si ce ne sont là autant d’indices attestant les appréhensions du pouvoir, il y a tout de même lieu de penser que les révélations de l’ex-collaborateur ne manquent pas d’intérêt.

Intérêt d’autant plus probant qu’il semble s’être préparé en conséquence en réussissant la prouesse de continuer à servir à l’opinion ces correspondances, à l’instar de celle invitant celle-ci à exiger que justice soit rendue aux 71 victimes du crash du Boeing de la Camair, le 03 décembre 1995. Certes, on pourra toujours arguer qu’ayant participé au pouvoir, il en soit plutôt à décrier les tares de celui-ci davantage par aigreur que par conviction sur l’iniquité opérationnelle du même pouvoir. Aussi les uns estiment-ils qu’il se soit mué en provocateur fieffé, au su des insinuations à peine voilées contenues dans chacune de ses correspondances. Au total, en servant les mèches aux pyromanes, il s’arrange préalablement à doter les sapeurs pompiers de suffisamment d’eau.

Du coup, on comprend que la bataille en sourdine que se livrent les deux camps ne soit pas prête d’être achevée, tant les deux camps disposent de suffisamment de moyens pour assouvir, chacun en ce qui le concerne, le dessein qu’il poursuit. Un dessein qu’aura du mal à comprendre l’opinion pourtant embarquée contre son gré dans celle-ci. Dès lors, la situation actuelle nous impose à tous suffisamment de réserve et de recul, aussi longtemps que chacun des deux camps ne s’obligera pas à dire avec exactitude l’objectif qu’il poursuit. Car, même si on peut penser qu’il s’agit d’intérêts essentiellement égocentriques, il reste que personne dans l’opinion n’en tire quelque profit, sauf peut-être encore les pyromanes et pompiers qui alimentent la bataille au travers de leurs prises de positions respectives.

… comme il semble y aller de la sauvegarde de l’image du pouvoir, on fait littéralement feu de tout bois, quitte pour les sapeurs pompiers de trouver d’autres arguments que la publication des lettres de cet ex-collaborateur devenu un peu par trop gênant. C’est le cas effectivement de le croire, tant il est vrai que la fréquence, les thèmes et autres axes choisis par les uns et les autres, démontrent à suffisance que chacun des camps semble s’être doté d’un plan de communication conséquent, pour ébranler celui d’en face et rallier le plus grand nombre de Camerounais à sa cause. Mais en viciant la bataille au travers de manœuvres restrictives frappant le camp des sapeurs pompiers, les pyromanes savaient pertinemment pouvoir incendier en définitive tout sur leur passage au point de réduire leurs adversaires de pompiers à un simple rôle de faire-valoir. Ainsi va le Cameroun, devrait-on dire quand vient pour lui de défendre becs et ongles le pouvoir.

© Source : Aurore Plus


05/06/2012
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